Qui ne connaît pas la métaphore de la chenille et du papillon ?
Dans les milieux du développement personnel et de la spiritualité, elle est sans cesse utilisée depuis des décennies. Pourtant, la plupart de ceux qui s’y réfèrent négligent de préciser un point crucial sur cette métamorphose si parlante.
Savez-vous que, dans son cocon, la chenille commence par… se désagréger ? Une fois le cocon achevé, ce à quoi l’on assiste, c’est à la décomposition pure et simple de cet insecte prisonnier. Si vous observiez ce phénomène sans rien connaître du processus, sans jamais avoir vu de papillon de votre vie, vous prendriez le cocon pour une sorte de tombeau où cette bestiole s’est enfermée pour mourir. Jamais vous n’imagineriez qu’à partir de cette bouillie de chenille décomposée se formera un être plus évolué qui, au lieu de dévorer les feuilles des arbres, deviendra un merveilleux pollinisateur. Cette transformation est amorcée par des cellules peu nombreuses, qui ne jouaient aucun rôle jusque-là, et qui portent un nom très évocateur : des cellules imaginales !
Cet exemple nous enseigne que parfois le changement pour le meilleur passe tout d’abord par une phase de chaos, de destruction ou de décomposition.Or le chaos et la destruction, justement, sont très présents dans le monde d’aujourd’hui et suscitent beaucoup d’inquiétude. La métamorphose de la chenille laisse entrevoir l’éventualité que cette décomposition à l’œuvre puisse être le douloureux prélude à l’émergence d’une humanité transformée qui déploierait enfin ses ailes, symboles de facultés spirituelles pleinement éveillées.
Peut-être que tous ceux et celles d’entre nous qui œuvrent aujourd’hui à donner naissance à une nouvelle société – ceux qu’une étude américaine qualifie de créatifs culturels – sont les cellules imaginales de l’humanité : même peu nombreuses, si, comme dans la chrysalide, elles regroupent leurs forces, peut-être vont-elles tirer du chaos actuel une formidable évolution humaine que l’on n’imagine même pas ?
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