Découvrez les bienfaits d’une conversation avec un arbre
Pour déconnecter et vous ressourcer d’une vie sur les chapeaux de roues, rien de mieux qu’une immersion en pleine forêt pour y prendre un bain. De quoi s’agit-il exactement ? Quels en sont les bienfaits et comment le pratiquer ?
Le bain de forêt, un concept made in Japan
Le bain de forêt s’est fait connaitre aux USA par Amos Clifford, fondateur de l’Association des guides et programmes d’écothérapie et de sylvothérapie, aussi principal centre de formations et d’expertises en matière de guide de thérapie forestière. Son association repose sur une pratique inspirée du shinrin yoku japonais. (shinrin yoku pouvant se traduire par bain de forêt). Ce terme a été inventé en 1982 par Tomohide Akiyama, alors directeur de l’Organisme japonais des forêts. Son idée était de développer le lien entre la marche en forêt à un écotourisme orienté vers la santé et le bien-être. Les Japonais ont gardé la croyance des bienfaits de la nature pour guérir. Les esprits, appelés « kodama », qui peuplent la forêt seraient à l’origine de ses vertus thérapeutiques.
La pratique des bains de forêt consiste à faire une marche en pleine conscience où l’on est focalisé sur ses sens et à se connecter aux nombreuses formes de vie qui nous entourent. Cela peut être la brise de l’air sur peau, le son d’un ruisseau, d’un oiseau ou des feuilles, etc. Se concentrer sur ses sens nous permet d’être dans l’instant présent, où nous « accueillons » la forêt. C’est en cela que les bains de forêt se distinguent des randonnées. Il ne s’agit pas d’aller d’un point A à un point B, mais de juste être là conscients de ce que nous recevons. Quoi justement ?
Les bienfaits d’un bain de forêt
Les arbres exhalent un subtil mélange de substances riches en oxygène et en différents aérosols agissant favorablement sur notre humeur, notre cœur, notre système immunitaire et nos capacités cognitives, entre autres. Ce don des arbres, nous le leur rendons bien en exhalant le dioxyde de carbone dont les arbres sont friands.
Ming Kuo, chercheuse à l’université de Chicago, écrit :
“l’éventail des effets de la nature sur la santé est stupéfiant, y compris sur la dépression et les troubles de l’anxiété, le diabète sucré, les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, certaines maladies infectieuses, le cancer, la récupération postopératoire, l’obésité, les suites de couche, les maladies cardiovasculaires, les troubles musculo-squelettiques, la migraine, les maladies respiratoires, tels que les allergies notamment.”
Enfin, les bains de forêt contribuent à notre bonne santé mentale et émotionnelle. Une étude de l’université Stanford rapporte qu’ils contribuent à la détente mentale et à la diminution de la tendance à ruminer, l’un des symptômes de la dépression.
Comment prendre un bain de forêt ?
Plusieurs éléments distinguent le bain de forêt de la randonnée. Le rythme de la marche y est très lent, et ce n’est pas la distance qui compte. Si vous vous surprenez à accélérer, faites une pause. Pendant votre marche, soyez conscients de la réciprocité oxygène / dioxyde de carbone qui existe entre vous et les arbres. Voyez la forêt davantage comme votre partenaire de méditation plutôt qu’un cadre d’activité. L’enjeu est de se laisser guider par ses invitations. Voici comment :
Pour commencer, marquez symboliquement le début du reste de la marche en la distinguant consciemment. C’est le « seuil de connexion ».
Restez ensuite au même endroit pendant au moins ¼ d’h et sollicitez vos sens pour prendre conscience et explorer ce qui est en mouvement autour de vous. En somme, cherchez les invitations. Cela peut être de marcher pieds nus dans l’eau ou quand la surface du chemin le permet. Pour plus de souplesse, préférez l’usage des tongs. Le sens utilisé peut être l’odorat et vous pouvez commencer à suivre les odeurs de la forêt pendant 10-15min. Suivez-en une aussi loin que vous pouvez, et si vous la perdez, suivez en une autre. Vous constaterez avec le temps que votre odorat s’affine. Faites le même exercice mais avec le son.
Trouver un endroit où vous asseoir pendant 20min
Organisez-vous un goûter de pleine conscience avec une cérémonie du thé (si vous voulez être fidèle aux traditions japonaises) et un en-cas.
Pour finir, comme au début, marquez symboliquement la fin du bain, avant de rentrer à la maison. C’est le « seuil d’incorporation ».
Pour aller plus loin : M. Amos Clifford, "Le guide des bains de forêt", Guy Trédaniel, 2018
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