Aujourd’hui, les régimes végans, bien qu’encore minoritaires, connaissent une croissance indéniable. Pour rappel, au même titre que le régime alimentaire végétalien, le véganisme exclut tout aliment d’origine animal ou issue de l’exploitation animale.
Ce principe ne se limite toutefois pas à leur assiette, les végans l’appliquent aussi dans le choix de leurs vêtements, produits cosmétiques et autres accessoires et loisirs. De fait, le véganisme est davantage un mode de vie qu’un régime alimentaire.
Chez BloomingYou, sans être végans nous-mêmes, nous aimons comprendre les points de vue et les évolutions de notre société.
Alors d’où vient le véganisme et pourquoi certains estiment qu’il pourrait devenir le mode de vie de demain ?
D’où vient le véganisme ?
Le véganisme apparait en 1944 en Angleterre suite à une lourde dispute entre certains membres de la Vegetarian Society fondée au XIXème siècle. L’un de ses protagonistes, Donald Watson, professeur de charpenterie, avait conjuré ses compères d’éliminer de leur régime alimentaire les œufs, le miel et le lait.
Leur consommation n’étant possible que grâce à la souffrance psychologique et physique des animaux. N’ayant pas su convaincre son auditoire, Donald Watson quittera le groupe avec ses partisans pour fonder la même année la Vegan Society.
Si les végans ne sont restés que très marginaux jusqu’au moins dans les années 2000, on constate aujourd’hui que ce n’est plus le cas. La preuve en est dans la croissance de nombreux restaurants végans, ou encore dans la présence quasi-systématique des menus végétariens dans les restaurants et les écoles. Quelles sont les raisons qui expliquent cet essor ?
Quelles sont les raisons de devenir végan ?
Entre 1944 et 2018, la société a énormément évolué. Nous ne sommes plus dans le même contexte, et c’est ce changement d’ère et de mœurs qui favorise l’essor du véganisme. Quand on écoute les végans, ils ont trois raisons principales d’adopter ce mode de vie :
Les sentiments affectueux et naturels que nous éprouvons pour les animaux
on parle des animaux domestiques, mais également les animaux sauvages et d’élevage ncomme peuvent en témoigner les millions de vues des vidéos consacrées aux animaux. Depuis 1944, notre société est beaucoup moins violente, nos caractères sont plus doux et cela transparait dans notre regard porté sur les animaux.
En 1976, la Charte de l’animal est créée, et un article leur reconnaît officiellement le statut d’êtres sensibles. Statut certifié par les dernières et nombreuses recherches en éthologie (l’étude du comportement des animaux) qui démontrent leur sensibilité, leur intelligence et leur capacité à ressentir du plaisir comme de la souffrance.
Dès lors que nous reconnaissons l’animal comme autre chose qu’un meuble poilu, il apparaît plus difficile de l’exploiter sans vergogne et dans des conditions plus que cruelles. C’est, au passage, indigne de notre soi-disant civilisation.
La préservation de la planète
L’élevage industriel est une véritable plaie écologique. 70 % de la viande que nous consommons à l’échelle mondiale est produite par les pays occidentaux, et cela se fait grâce à la déforestation. La culture des céréales OGM destinés à l’élevage des bovins provient notamment du Brésil et détruit une grande partie de l’Amazonie.
Si toutes les terres sur lesquelles nous cultivons des céréales OGM pour engraisser les animaux étaient destinées aux hommes, il n’y aurait plus la faim dans le monde. Effectivement, nous produisons suffisamment de nourriture pour nourrir 10 milliards de personnes.
Par ailleurs, en 2006, le rapport des Nations Unies sur l’élevage indique que l’industrie de l’élevage était responsable de 18% des gaz à effet de serre. C’est plus que tous les transports de la planète réunis. De quoi effectivement nous faire réfléchir sur notre mode de vie.
La préservation de la santé
L’excessive consommation de viande est à l’origine de maladies chroniques en Occident comme les problèmes de surpoids, d’obésité, d’hypertension artérielle ou de diabète qui favorisent à leur tour les maladies cardiovasculaires, neurodégénératives et les cancers. Les produits animaux manquent de nutriments protecteurs et augmentent la production de radicaux libres (des molécules instables et destructrices en accélérant le vieillissement).
Comme nous l’avions déjà vu avec le régime alimentaire des centenaires, la viande ne doit prendre que très peu de place dans nos assiettes. Attention toutefois, au niveau nutritif, le régime végan présente des carences en vitamines B12 et D. Les végans vous diront que c’est une fausse polémique. Dans le doute, une prise de sang pour vérifier son taux en vitamine B12 est à envisager. De plus, une prise de compléments alimentaires en vitamines B12 peut suffire à régler le problème.
Les opposants du véganisme, pourquoi ?
On peut reconnaître un fait ! Les raisons d’adopter le véganisme ne manquent pas de pertinence. Et à ce titre, on peut s’interroger sur les réactions épidermiques que peuvent susciter leurs convictions. Comment effectivement expliquer la fureur que l’on peut lire chez les opposants au véganisme lors des débats télévisés? Quand on observe bien les différents protagonistes, on s’aperçoit que ce sont surtout les adultes-seniors qui défendent chèrement leur steak.
Une des raisons à cela est historique : jusque dans les années 1960, la viande était une denrée coûteuse, réservée pour les occasions festives ou seulement à ceux qui pouvaient se le permettre. Les années de l’après-guerre et l’installation d’une société de consommation de masse auront démocratisé l’accès à la viande. Ainsi, revenir sur la consommation de la viande dans l’état d’esprit de certains reviendrait à leur enlever un si savoureux acquis social.
Le problème est donc que nos projections sur la viande ne sont pas les mêmes. Est-ce juste une question de génération, ou y a-t-il également des aspects religieux, culturels, ou politiques ? Au regard du désastre écologique que notre mode de vie engendre, peu importe la réponse à cette question, nous répondent les végans.
Demain le véganisme ne sera pas un choix, mais un non-choix puisqu’aucun autre régime alimentaire ne sera dès lors possible.
Source : Véronique Perrot, C’est quoi le véganisme, Editions Le Courrier du Livre, 2018
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