- Home
- /
- Conseils en Savoir être
- /
- Relations interpersonnelles
- /
- Comment surmonter un divorce ou une séparation?
Publié le 21/01/2021, mis à jour le 12/10/2022
Relations interpersonnelles
Comment surmonter un divorce ou une séparation?
Les différents visages de la rupture
Comment surmonter un divorce, un pacs rompu ou une séparation après une vie en concubinage pendant 5, 10, 15 ou 20 ans ? Plusieurs chemins sont possibles. Le premier, et le plus emprunté, est de s’en remettre au temps. Celui-là même qui guérit tout, mais sans jamais nous faire l’économie des cicatrices.
Naturellement, pour un sujet aussi intime, il est difficile de faire des généralités, car les ruptures ne se ressemblent pas toutes. On en trouve deux principales :
- La séparation à l’amiable où chacun des protagonistes est conscient d’être arrivé au bout d’une histoire. Dans cette catégorie, ou bien les protagonistes ne se supportent plus et sabrent le champagne pour fêter leur soulagement. Ou bien l’estime, le respect et l’affection restent, mais ne suffisent plus à compenser une absence révolue de désir et de sentiments amoureux. Ce type de séparation n’épargne pas la souffrance de quitter le connu d’un foyer fonctionnel et confortable pour une destination incertaine.
- La séparation subie, où l’on est quitté sans l’avoir souhaité, ni même imaginé. Alors qu’on pensait passer le reste de sa vie avec l’amour de sa vie, accessoirement la mère ou le père de ses enfants, on s’entend dire que l’on part pour un/une autre, ou parce que « cela ne va plus le faire ». Psychologiquement, on reçoit une gifle doublée d’un uppercut dans l’estomac. Cette rupture est la plus difficile à surmonter, car un monde s’est effondré et on vit une expérience traumatisante similaire au deuil.
Pour retrouver le sens et le goût de vivre face à une telle perte, il existe un chemin de guérison théorisé par la psychiatre Elisabeth Kübler Ross, repris par Sandrine Mercy, auteure et coach de vie spécialisée en divorce. Ce chemin, ce n’est ni plus ni moins qu’une plongée au cœur des différentes tempêtes émotionnelles.
Plongée au cœur des tempêtes émotionnelles
Le process émotionnel du deuil
Le process de deuil concerne essentiellement ceux qui n’ont pas choisi, mais subi la rupture. Cinq phases émotionnelles composent le process de deuil. Elles ne se déroulent pas nécessairement selon un sens chronologique et certaines peuvent être étanches aux autres. Parmi elles, on compte :
-
La phase de déni
Suite au coup de massue, un débordement d’émotion s’enclenche et empêche de faire face à la réalité. On se réfugie alors dans le connu et on agit comme si notre couple ne traversait qu’une crise facilement raccommodable.
-
La phase de la colère
Cette phase apparaît dès que nous nous sommes confrontés à la réalité de la rupture. On prend conscience qu’aucun retour en arrière ne sera possible et un sentiment d’injustice, de trahison nous étrangle. La colère entre alors dans la place, c’est une réaction normale pour se protéger et se relever. Seulement, il faut être prudent avec la colère. Si nous la nourrissons trop longtemps, c’est la porte d’entrée à la frustration et à l’aigreur à long terme. Le trio méditation, respiration et sport sont d’excellentes ressources pour évacuer la colère.
-
La phase de la négociation.
Proche de la phase de déni, ce ne sont plus les émotions qui nous submergent mais les questions orientées vers une forte remise en question de soi et du fonctionnement du couple, afin de comprendre la rupture et tenter de recoller les morceaux. Pourquoi il/elle ne m’aime plus ? Qu’est-ce que je peux changer ? Si je prenais des cours de cuisine ou me mettais à aimer ces hobbies ? Et si je perdais du poids ? Si j’étais plus disponible ? Etc.
-
La phase de la dépression.
C’est la phase de la tristesse infinie, où nous sommes convaincus que rien ne pourra plus jamais aller mieux : la joie et le bonheur ont définitivement quitté notre vie. Le temps est comme suspendu sans que les questions ne s’arrêtent. Ici, elles sont liées à nos peurs. Où va-t-on vivre, quelle sera la situation avec les enfants, comment l’annoncer à l’entourage ? Rien que d’y penser, tout nous fatigue et nous n’avons qu’une seule envie : dormir, oublier et ne voir personne.
La phase de la dépression est marquée par un sentiment de confusion, où l’on ressent comme une incapacité physique et mentale à faire face aux responsabilités parentales et professionnelles. Il ne sert à rien de lutter contre la confusion. Elle fait partie intégrante du process. Encore une fois, on ne peut se permettre d’y rester trop longtemps, d’autant plus si on est parent. Le mieux à faire est encore de se munir d’un calepin et d’un stylo pour noter les tâches, les rendez-vous. Ce faisant, on se désencombre le cerveau et on reprend un peu d’énergie.
-
La phase de l’acceptation.
On arrive au bout du chemin, où les tempêtes émotionnelles sont enfin apaisées. Seulement si le calme est revenu, des séquelles peuvent rester. Le cas typique étant de ne plus faire confiance aux hommes ou aux femmes et de tirer un trait sur toute relation amoureuse.
Face à ces différents flux émotionnels intenses, seule la pratique de la résilience permet de dépasser un deuil ou une rupture.
Comment surmonter la culpabilité et la trahison ?
Deux autres émotions sont spécifiquement liées à la rupture amoureuse, c’est la culpabilité ou la trahison. Elles sont communes et peuvent survenir pour le moindre petit détail. Mais à force d’être ressassées, elles contribuent à nourrir et entretenir les émotions liées au deuil, notamment les étapes de la colère et de la négociation.
Quelle que soit l’émotion ressentie, il est important de se rappeler que ressasser le passé dans le but de blâmer un coupable ou de s’auto-flageller n’a rien de constructif.
Une introspection sur le passé n’a d’intérêt que pour comprendre ce qu’il s’est passé et d’en tirer des leçons. Or, cela n’est possible qu’à la condition que l’ex s’ouvre, ce qui n’est pas toujours le cas. Cette dérobade ne doit pas vous empoisonner pour autant. Au fond, cela en dit plus long sur elle/lui que sur vous.
La seule chose possible à faire est d’apaiser ces émotions fatigantes, en particulier la trahison qui vient nourrir la tristesse, la colère, l’anxiété et ruiner la confiance en soi et en l’autre. Pour ce faire, il faut leur laisser prendre leur place. Qu’elles s’expriment réellement et qu’elles sortent. Pour cela, rien de mieux que l’écriture.
Si vous éprouvez de la culpabilité, écrivez une lettre d’excuses à votre ex. Si vous éprouvez de la trahison, écrivez une lettre où vous posez votre douleur et expliquer en quoi elle vous a remué et brisé. Ce n’est pas un exercice que l’on fait en une fois. Refaites votre lettre autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce que vous soyez satisfait puis relisez-là et brûlez-la.
Descendre en son corps pour vivre réellement ses émotions et le laisser nous traverser n’est qu’une première partie du chemin. La seconde partie ressemble à une remontée où l’on va s’appuyer sur ses ressources et aspirations.
Dans le chaos, toujours chercher l’ordre
Que représente un divorce ?
Après les émotions, place au mental, à la foi et au courage. S’il est un seul conseil à retenir de Sandrine Mercy, c’est de vivre son divorce comme « une période propice à un vrai changement de vie interne et externe, et ultimement de vie amoureuse ! ». Cela n’est possible qu’à la condition d’avoir trouvé du sens à votre séparation.
Pour y procéder, une première prise de conscience est nécessaire : contrairement à ce que veut nous faire croire notre société marchande, une situation, pas plus qu’une voiture ou une maison ne peut nous définir. On a tendance à considérer le divorce comme un échec. Mais au nom de qui ou de quoi ? En quoi un mariage morne, tordu ou bancal est un succès ? C’est plutôt la porte ouverte aux maladies. Il faut donc se libérer de tout cela, cela suffit de penser les choses de façon superficielle et binaire (et donc sans nuance ni intelligence).
Comment un divorce peut faire sens ?
Après cette prise de conscience où l’on remet le divorce à sa place, on se pose deux questions porteuses de sens :
- Qu'est-ce que le divorce représente pour moi ?
- Quelle place peut-il prendre dans mon histoire personnelle, de mon enfance à aujourd’hui ?
- En quoi mon divorce peut-il être libérateur pour moi ? Et rien que pour moi ?
En faisant du divorce un énième chapitre de sa vie et en s’efforçant de regarder ses bons côtés, on peut s’apercevoir que l’horizon n’est pas si noir que cela. Ce que l’on croyait être une fin est en fait un commencement avec un retour vers l’écoute de soi, de ses besoins, valeurs et qualités.
Se remettre au centre de l’échiquier de sa vie est essentiel. C’est le seul chemin qui vous conduit aux portes du lâcher-prise et du pardon. Comme la gratitude, ces deux états d’esprits ne se décrètent pas parce que ce ne sont pas des choix mais des états. Et ils apparaissent naturellement avec la condition que nous ayons préparé un terreau favorable à leur éclosion.
Deux impératifs pour préserver les enfants
Si une séparation ou un divorce est l’affaire de deux adultes, quand il se trouve des enfants au milieu, ils sont également concernés. Après tout, eux aussi vivent une rupture et un chamboulement émotionnel intense.
La responsabilité en tant que parent est de les rassurer. Et cela passe par deux démarches :
La première est de les déculpabiliser surtout quand ils sont jeunes, car ils ont tendance à penser qu’ils sont à l’origine de la séparation. Il faut mettre les points sur les « i » en leur rappelant qu’ils ne sont absolument pas responsables de cette situation, que cela ne concerne que vous et que bien sûr, vous les aimez toujours autant.
Pour les rassurer encore davantage, il est nécessaire de leur donner très vite une idée de leur vie nouvelle avec votre nouvelle organisation. L’idéal, c’est de bien s’entendre entre parents pour expliquer avec calme et sérénité comment vont se dérouler leur quotidien, leurs week-ends, leurs vacances, leur vie scolaire etc.
On croit protéger les enfants en évitant de leur parler de nos problèmes. Mais il n’en est rien. Plutôt que de les laisser seuls avec un imaginaire débridé, où ils vont penser le pire, il faut leur parler. Vous serez surpris de constater qu’ils montrent davantage de compréhension et de tolérance à votre situation que certains adultes ne le feront jamais. Parce qu’au fond, leur essentiel à eux, c’est que vous soyez heureux.
Source : Sandrine Mercy, « Guérir de son divorce, de sa séparation », éditions Broché, 2019
abonnez-vous gratuitement
ou connectez-vous
- Home
- /
- Conseils en Savoir être
- /
- Relations interpersonnelles
- /
- Comment surmonter un divorce ou une séparation?
Publié le 21/01/2021, mis à jour le 12/10/2022