Faut-il réguler les naissances pour préserver une planète hospitalière ?
Nous le savons depuis le 2 août 2017, la planète vit à crédit sur ses ressources, les plus gros consommateurs étant les Occidentaux, habitués à vivre au-dessus de leurs moyens. Et nombreuses sont les populations des pays émergents qui souhaiteraient avoir la chance de vivre un mode de vie aussi confortable qu’un Occidental. Pourtant, écologiquement parlant, nous savons que ce n’est pas souhaitable. D’autant plus quand les experts estiment que nous pourrions doubler notre nombre d’ici la fin du siècle. Se pose alors une question : serons-nous trop nombreux pour pouvoir vivre correctement ? Quelles solutions envisager ?
Malthus ou la solution du moindre effort
Nous faudra-t-il appliquer les principes de Malthus, qui déjà s’inquiétait en son temps de nos ressources limitées et du nombre grandissant d’êtres humains ? Serons-nous trop nombreux, et devrions-nous donc nous réfréner dans nos naissances, en instaurant une politique d’un ou deux enfants par femme ? Faire moins d’enfants pour continuer à vivre comme aujourd’hui, voilà pour la solution du moindre effort, qui ne résout rien.
A écouter les démographes, ce ne sont pas les pays Occidentaux qui feront le plus d’enfants, la population qui va faire un bond démographique concerne surtout l’Afrique, continent dont l’empreinte carbone sur l’environnement est des moindres, et ce serait pourtant à lui à qui nous demanderions le plus d’efforts ! De plus, si aujourd’hui près d’un milliard d’êtres humains sont sous-alimentés, ce n’est pas un problème de quantité de ressources, mais un problème de répartition et d’accès.
La quantité de personnes importe moins que la qualité de vie de chacun
Les experts savent que la solution n’est pas dans la réduction du nombre d’êtres humains, mais dans leur qualité de vie, et leur mode de production et d’organisation.
Les innovations technologiques couplées aux avancées de la connaissance pourraient améliorer nos modes de production et d’organisation économique. Le partage de ces innovations et connaissances à tous les pays serait profitable à tous.
Par ailleurs, concernant les pays occidentaux, les gouvernements, mais aussi un certain nombre de citoyens se sentent concernés par les enjeux écologiques et amorcent des changements d’habitudes qui bénéficient à l’environnement. Ils font attention à leur consommation d’eau, à leur régime alimentaire (en mangeant moins de viande) et à leur moyen de mobilité. Les solutions existent donc, et les limites sont humaines, sociale et politique, avant d’être naturelles ou technologiques.
L’éducation des filles, au cœur des solutions ?
Pourquoi nous Occidentaux, sommes prêts à revoir notre mode de vie ? Parce que nous sommes éduqués, informés, en gros nous savons ce qui se passe et nous ne pouvons que nous sentir concernés. C’est donc par l’information et l’éducation que nous avons décidé d’adopter un changement de vie, plus conforme et plus harmonieux à la planète.
L’accès à l’éducation des femmes dans le monde, encourage et motive le changement de vie et de mode de consommation.
Une femme éduquée n’aura pas forcément envie d’avoir 6 ou 7 enfants. Elle va aussi vouloir consacrer du temps à son propre épanouissement, via des projets personnels ou professionnels. De plus, une maternité réussie ne réside pas dans le nombre, mais dans la qualité de l’éducation donnée et de la relation à ses enfants.
Plus globalement, c’est l’éducation de toutes et de tous, qui est la solution. Que tous comprennent que notre consumérisme ne peut continuer ainsi, c’est un mode de vie qui n’est ni viable ni enrichissant personnellement. Un mode de vie épanouissant se compose avec de la dignité et le sens que nous donnons à notre vie, en la rattachant à celle des autres.
Source : Revue Projet, Eclairer l’avenir, « Fécondité, un enjeu pour la planète ? » Numéro 359, été 2017 http://www.revue-projet.com
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