Montre-moi ton portefeuille, je te dirai qui tu es !
Dans la gestion de vos finances, êtes-vous cigale ou fourmi ? Dans quel camp vous situeriez-vous et qu’est-ce que cela dirait de vous ? Il n’est pas facile d’avoir un rapport neutre avec l’argent. Déjà Sophocle, à travers Antigone, s’exclamait « L’argent, ah enfant maudit, fléaux des humains ! ». Une position qui a longtemps été ensuite entretenue par l’héritage chrétien. Jésus ne disait-il pas « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu » ? A ce compte-là, que nous ayons de l’argent ou pas, nous ne sommes jamais à l’abri des ennuis !
50 nuances d’argent
Plongés en pleine société de consommation et dans une grave crise économique, l’argent fait intimement partie de notre vie, privée et professionnelle. Son absence ne fait que le rendre plus présent ! Tantôt objet de réjouissance ou objet de malheur, l’argent semble être au-dessus des jugements moraux, du bien et du mal. Pourtant nombreux sont les préjugés qui l’accompagnent. De la vénalité des femmes ou d’un peuple, à la question de notre bonheur, le sujet met vite mal à l’aise les repas entre amis. Des couples ou des familles se sont déchirés autour de lui. Les salaires et les épargnes des uns des autres restent tabous. Comment l’argent a-t-il pris une telle emprise et que nous apprend notre relation à l’argent sur nous-mêmes ?
Les origines et déviances de l’argent
La création de l’argent comme outil
L’argent est à l’origine un outil simple et efficace visant à remplacer le troc, qui n’est autre qu’un échange de marchandises. Les premières pièces de monnaie qui sont parvenues jusqu’à nous datent du VIème siècle avant Jésus Christ, en Asie Mineure, et circulaient sous le puissant empire Perse de Crésus. Dans les autres régions, le système du troc montrait déjà ses limites, et des objets intermédiaires comme le sel ou le coquillage faisaient office de première monnaie. Ainsi l’argent, parce qu’il facilitait la vie, a été très vite adopté par tous et partout dans les échanges commerciaux.
L’évolution de l’argent comme pouvoir
Au fil de l’histoire, il a pourtant pris du grade. Pourquoi ? Parce qu’il est très vite passé de statut d’objet neutre à objet de domination. Les rois et empereurs gravaient leurs visages, non par souci d’esthétisme de la pièce, mais bien pour rappeler à tout le monde, peuple et voyageurs, qui était le maître de la terre où ils se trouvaient. D’effigie du pouvoir politique et territorial, l’argent est ensuite devenu un pouvoir en soi, indépendant des rois et des armées!
L’argent, un intermédiaire entre nous et notre conscience ?
Quand l’argent éclaire nos peurs
L’argent a toujours été vu dans la littérature comme un défi pour notre âme. Le comportement des héros, riches ou pauvres, est toujours généreux. L’argent n’est utilisé que pour mettre en valeur leurs qualités ; ou à l’inverse pour intensifier les défauts d’un mauvais personnage, comme l’égoïsme ou la cupidité. Ainsi, si l’argent est un intermédiaire entre deux marchandises, il semblerait aux dires des écrivains, qu’il est également un intermédiaire entre nous et notre conscience.
Dans ce sens, l’argent est alors perçu comme un signal ou un support d’un malaise mais ni sa cause ou son origine. Ainsi un enfant non désiré aura un rapport extrême avec l’argent. Ou il fera la fourmi et ne dépensera rien (il se conduira comme l’enfant rejeté qui ne mérite rien) ou bien il fera la cigale en dépensant rapidement (il ne se sent pas légitime de l’avoir gagné), comme si l’argent lui brûlait les doigts. Finalement notre relation à l’argent n’est pas neutre et invite à l’introspection.
Si la question vous parle et que vous souhaitez creuser le sujet, BloomingYou vous invite à aller découvrir Christian Junod, banquier pendant une trentaine d’années, qui organise aujourd’hui des séminaires pour nous apprendre à pacifier notre relation avec l’argent.
Remettre l’argent à sa place
Terminons avec Andrew Carnegie, cet Ecossais, au physique de Père Noël, était surnommé « l’homme le plus riche du monde » au début du XXème siècle. Il l’était effectivement à de multiples égards. Ayant plus que réussi en tant qu’industriel, Andrew Carnegie était (il l’est toujours) surtout connu aux Etats-Unis en tant que bienfaiteur et philanthrope.
Lui qui affirmait que « tout homme qui meurt riche meurtdéshonoré », aura dépensé toute sa fortune (près de 380 millions de dollars) pour le bénéfice de fondations dévolues à la recherche et de l’éducation. Ainsi loin de se laisser enivrer par sa fortune, l’argent n’était pour Carnegie rien de moins qu’« une bête de somme au service de quelque chose qui le dépasse infiniment », l’humain !
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