Une initiative qui comble les cœurs et vide les poubelles
Passer de l’absurdité à la solidarité
Vous avez peut-être entendu parler du frigo solidaire ? C’est un frigo installé dans la rue, et destiné à tous ceux qui connaissent des difficultés pour se nourrir. On pense aux sans-abris, aux étudiants, aux parents célibataires, aux retraités aux maigres pensions, bref à tous ceux qui en ont besoin. Chacun peut se servir librement, quand il veut, et ce, sans contrepartie. Chacun est également libre de remplir ce frigo, à la condition de bien emballer les aliments et de vérifier que la date de péremption ne soit pas dépassée. On se passera d’une intoxication alimentaire !
Bien que tout un chacun puisse aider, les commerçants ou les restaurateurs sont les premiers à qui on demande de participer, eux qui se retrouvent souvent avec des kilos d’invendus sur les bras. Or, les kilos cumulés deviennent des tonnes. Selon une étude de 2016 de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, ce sont 10 millions de tonnes de nourriture par an en France qui finissent dans les poubelles ! C’est énorme, c’est inadmissible, et l’on peut être content que les frigos solidaires aient enfin vu le jour pour mettre fin à un système absurde et indécent.
Comment se passe l’installation d’un frigo solidaire ?
Il y a trois étapes. La première étant d’acheter le frigo. Qui les achète ? Ni les entreprises ou les pouvoirs publics, mais des personnes. Pour financer le frigo, ces personnes passent par une plateforme de crowdfunding, afin de récolter des fonds auprès d’autres gens, comme vous et moi. Une fois le frigo acheté, la seconde étape consiste à trouver une âme charitable, parmi les commerçants et les restaurateurs, qui accepterait d’entretenir le frigo (le nettoyer et faire le tri dans les produits laissés dans le frigo), en plus de lui fournir les branchements électriques nécessaires. Enfin, il vous faut l’accord de la mairie pour installer le frigo sur un espace public.
Ces petits frigos, symbole de la solidarité sociale poussent un peu partout. Marseille, Nantes et Metz ont été les premières villes à l’adopter. Depuis juin, un frigo solidaire est apparu dans le 18ème arrondissement de la capitale. C’est le restaurant « La Cantine du 18ème », rue Ramey, qui s’occupe de son entretien. Un second frigo verra le jour dans le 12ème arrondissement, rue Daumesnil, et celui-ci sera même accompagné d’un garde-manger pour les aliments secs.
Dans une société consumériste et individualiste (qui semble en outre fatiguer tout le monde), quand une idée apparait et englobe le sens des responsabilités avec le sens des réalités, il n’y a pas de doute qu’elle soit vouée à être pérenne.
On a besoin de ce genre d’initiative !
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