Il y a quelque chose d’extraordinaire à regarder évoluer un surfeur. La vague arrive, énorme, potentiellement dangereuse, et plutôt que de s’y opposer en vain ou de se faire retourner et écraser par elle, il la chevauche avec sa planche, il en épouse les mouvements et le rythme, il danse avec elle et sur elle, jusqu’à son affaissement complet sur la plage.
Quelle leçon de vie !
Se laisser porter par la vague
Certains des événements qui déferlent soudain dans notre existence sont tout à fait comparables à ces vagues immenses qui emportent tout sur leur passage. Face à l’adversité, nous tentons parfois de résister, de lutter, de faire le dos rond… quitte à nous faire broyer, car nous ne sommes pas de taille. Plus nous nous opposons, plus nous nous accrochons, et plus nous souffrons en définitive.
À d’autres moments, quand s’abat sur nous l’une de ces lames de fond, nous capitulons sans même nous battre, nous nous laissons emporter passivement, résignés, au risque de nous fracasser sur les rochers pointus de l’existence.
…Puis glisser sur elle
Le surfeur nous enseigne qu’il existe une troisième voie entre lutte et résignation : accepter la vague pour mieux la chevaucher, en épouser la puissance pour la faire sienne, suivre ses injonctions tout en conservant sa propre liberté de danser sur elle.
On prête fréquemment à Marc-Aurèle la prière suivante :
Seigneur, donnez-moi la sérénité d’accepter ce que je ne puis changer, le courage de changer ce que je puis, et la sagesse pour faire la différence. » On peut désormais y ajouter comme troisième option après le courage : « la souplesse de composer librement avec ce qui me dépasse.
Bon surf !
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