C’est une prophétie autoréalisatrice qui provoque une amélioration des performances d’un sujet, en fonction du degré de croyance en sa réussite de la part de son entourage. Le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ainsi ses probabilités de succès.
C’est le psychologue américain, Robert Rosenthal, né en 1933, qui a découvert l’effet Pygmalion en réalisant les expériences suivantes :
Robert Rosenthal, psychologue américain né en 1933, a découvert l’effet Pygmalion en réalisant les expériences suivantes :
L’expérience Rosenthal sur les rats
Le cadre de l’expérience
Après avoir constitué deux échantillons de rats totalement au hasard, il informe un groupe de six étudiants que le groupe n°1 comprend six rats sélectionnés d’une manière extrêmement sévère. On doit donc s’attendre à des résultats exceptionnels de la part de ces animaux.
Il signale ensuite à six autres étudiants que le groupe des six rats n°2 n’a rien d’exceptionnel et que pour des causes génétiques, il est fort probable qu’ils auront même du mal à trouver leur chemin dans le labyrinthe.
Le dénouement
Les résultats confirment très largement les prédictions fantaisistes effectuées par Rosenthal : certains rats du groupe n°2 ne quittent même pas la ligne de départ.
Conclusion ?
Après analyse, il s’avère que les étudiants qui croyaient que leurs rats étaient particulièrement intelligents leur ont manifesté de la sympathie, de la chaleur, de l’amitié, et inversement.
L’expérience Rosenthal sur les enfants
L’Effet pygmalion sur les enfants issus d’un milieu socio-économique défavorisé
L’expérience est ensuite retentée avec des enfants, à Oak School, San Francisco, aux États-Unis, par Rosenthal et Lenore Jacobson, mais en jouant uniquement sur les attentes favorables des maîtres.
Ils choisissent pour leur expérience un quartier pauvre, délaissé de la politique et où habitent un nombre important de familles immigrées vivant dans des conditions très difficiles (milieu socio-économique défavorisé). Ils se présentent dans une école de ce quartier avec une fausse carte de visite et expliquent qu’ils dirigent une vaste étude à Harvard, en réalité financée par la National Science Foundation. Cette étude porte sur l’éclosion tardive des élèves (simple test de QI), et par la suite ils pourront recommencer ce test sur les mêmes élèves et comparer les résultats. Toute cette expérience se fait dans un contexte dans lequel l’intelligence a un caractère inné.
Rosenthal et Jacobson font passer le test à l’ensemble des élèves, puis s’arrangent pour que les enseignants prennent connaissance des résultats, en faisant croire à une erreur de transmission de courrier. Mais ces résultats ne sont pas réellement ceux du test de QI, ils comportent des notes distribuées aléatoirement : vingt pour cent des élèves se sont vu attribuer un résultat surévalué. À la fin de l’année, Rosenthal et Jacobson font repasser le test de QI aux élèves.
Les résultats de l’expérience
Le résultat de l’expérience démontre qu’une année après la divulgation des faux résultats de QI, les 20 % surévalués se sont comportés comme les rats du premier groupe : ils ont amélioré de 5 à plus de 25 points leurs performances au test d’intelligence. Le hasard a créé un nouveau type d’élèves grâce au regard qu’ont porté les enseignants sur ces élèves, en raison des résultats du test artificiellement biaisés. Cependant, ces résultats sont à nuancer : après la deuxième année, les élèves plus jeunes perdent l’avantage acquis, alors que les élèves plus âgés le conservent.
L’Effet Pygmalion ou la preuve que notre conscience influence la réalité
Dans une certaine mesure, le résultat découvert peut s’exprimer ainsi : en pensant que quelqu’un possède une caractéristique, nous changeons notre propre attitude vis-à-vis de cette personne, et l’influençons de telle sorte qu’il va effectivement acquérir cette caractéristique ou l’exprimer de plus flagrante façon.
Cette expérience démontre que les performances d’un élève sont directement liées aux attentes de l’adulte sur cet élève et au regard qu’il va porter dès lors sur lui.
Source : d’après Wikipedia & Apprendre autrement avec la pédagogie positive d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleau aux éditions Eyrolles
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