, les troubles du sommeil et les palpitations, et explique comment elle a utilisé une analyse spéciale pour identifier son propre déséquilibre. Elle aborde également les symptômes d'un manque de sérotonine, notamment les compulsions alimentaires sucrées, et partage l'histoire de Camille, une personne souffrant de ce problème.
Amal Dadolle :
Parlons de ce problème de compulsion sucrée. Le manque de sérotonine, je vais le décrire, cela parlera peut-être à vos auditeurs car c'est courant, malheureusement.
Quand on manque de sérotonine, on manque de recul sur tout. Les choses tristes nous atteignent beaucoup plus rapidement et facilement. On devient très émotif, on pleure facilement, on ne peut pas écouter les infos, c'est trop triste. Et on est très irritables, on s'énerve tout de suite. On manque de joie de vivre et on se sent un peu triste, manquant de sens.
Au niveau des signes physiologiques, on peut avoir des compulsions alimentaires sucrées, surtout en fin de journée, ou ressentir le besoin d'un petit verre d'alcool pour se détendre. Cela peut aussi être dû à un manque de GABA, nécessitant un élément extérieur pour nous détendre.
Le sucre aide ponctuellement à produire de la sérotonine dans le corps grâce à une montée d'insuline, mais c'est pervers. Pour produire de la sérotonine dans le cerveau, il faut une montée d'insuline, aidée par la
. Cependant, il ne faut pas que ce soient des sucres trop rapides.
Les personnes ayant des compulsions sucrées connaissent cela : une barre chocolatée, des biscuits, une pâtisserie. Cependant, les sucres rapides ne sont pas bons car ils causent une chute rapide de la glycémie après une montée rapide, limitant la
de production de sérotonine.
L'idéal est de manger l'après-midi des sucres lents comme des fruits avec quelques amandes, du chocolat noir mais pas trop de chocolat au lait, des amandes, des noix, ou du pain sportif avec des fruits secs. Attention aux personnes qui prennent du poids. Il faut limiter l'index glycémique pour aider à la production de sérotonine, tout comme le magnésium, qui aide aussi bien la sérotonine que le GABA.
L'importance du petit-déjeuner pour la dopamine
Florence souligne
l'importance d'un petit-déjeuner protéiné et sans sucre pour une bonne production de dopamine, le neurotransmetteur de la motivation et de l'énergie. Elle explique comment un petit-déjeuner sucré peut bloquer la production de dopamine et recommande des options riches en protéines et en graisses saines.
Amal Dadolle:
Dans votre livre, vous expliquez comment le petit-déjeuner influence la production de dopamine. Pourriez-vous expliquer l'importance de l'alimentation, donc on a déjà vu une partie là tout à l'heure, mais approfondir ce point dans la gestion des neurotransmetteurs?
Florence Pinheiro Ortolan: Avec grand plaisir, parce que le petit-déjeuner, c'est vraiment un repas crucial pour la production de tous ces neurotransmetteurs. Et notamment la dopamine, donc comme son nom l'indique dopamine. Il y a le mot "dopée" qui veut dire un petit peu, se sentir en forme, se sentir puissant, actif.
La dopamine, c'est un neurotransmetteur excitateur du matin qui nous aide à bien nous réveiller, à nous sentir en forme très rapidement, en pleine possession de nos capacités cérébrales, motivés, etc. La dopamine est produite le matin à partir de protéines, comme tous les neurotransmetteurs d'ailleurs. Donc, pour les personnes qui mangent très peu de protéines, attention au risque de ne pas avoir le moral ou d'avoir des problèmes de concentration.
Le problème avec le petit-déjeuner le plus classiquement pris en France et dans d'autres pays qui prennent des petits-déjeuners sucrés, c'est que ce n'est pas propice à une bonne production de dopamine. Déjà parce que dans ces petits-déjeuners sucrés, il n'y a pas de protéines qui sont les briques de fabrication de la dopamine. Et en plus, le sucre fait monter la glycémie puis l'insuline, et l'insuline bloque la production de dopamine. Contrairement à la sérotonine, elle aide pour la sérotonine, mais bloque la dopamine.
Conseils pour un petit-déjeuner optimal pour la production de dopamine
Pour bien produire sa dopamine et être en forme dès le matin, il faut s'orienter vers des petits-déjeuners protéinés, salés dans le sens non sucré. Il ne s'agit pas de mettre du sel absolument, mais surtout de ne pas consommer de sucre, et d'inclure de bonnes graisses. On peut imaginer divers types de petits-déjeuners selon les goûts: une galette bretonne, des œufs au plat ou brouillés, du jambon (sans additifs ni nitrites), du fromage, des purées d'amande, de pois chiche, d'avocat, etc.
Attention au pain, car en France, la baguette, même traditionnelle, reste un pain blanc à index glycémique élevé, qui fait rapidement monter la glycémie et l'insuline, contraires à la production de dopamine. Privilégiez des pains complets, rustiques, sans sucre ajouté.
Dans le livre, j'explique bien tout cela et propose plusieurs options de petits-déjeuners, avec différentes alternatives animales, non-animales, végétales.
Les effets du petit déjeuner sur la santé
Amal Dadolle:
Et quand on n'a pas faim pour le petit-déjeuner le matin?
Florence Pinheiro Ortolan: C'est souvent une question d'habitude et du dîner pris la veille. J'ai remarqué, après plusieurs années d'accompagnement, que ceux qui ne prennent pas de petit-déjeuner sont souvent ceux qui mangent beaucoup ou tard le soir. Souvent, ils n'ont pas faim le matin, par habitude. Cependant, peu de gens peuvent passer la matinée sans grignoter.
Souvent, ceux qui ne prennent pas de petit-déjeuner finissent par grignoter des viennoiseries ou prendre un dîner très lourd et indigeste. Cela peut entraîner des compulsions alimentaires ou un manque de dopamine. Je ne recommande pas de sauter le petit-déjeuner, sauf si la personne est en équilibre, sans compulsions alimentaires et avec une bonne énergie dès le matin.
En cas de signes de manque de dopamine ou de compulsions alimentaires, il est préférable de réintroduire progressivement un petit-déjeuner. Cela permet de se sentir plus dynamique et de moins manger le soir, car on mange plus en première moitié de journée.
Les neurotransmetteurs dominants
Amal Dadolle
: Alors comment identifier nos neurotransmetteurs dominants?
Florence Pinheiro Ortolan: Chaque neurotransmetteur correspond à un profil. La dopamine, par exemple, est liée à un profil confiant, actif, toujours plein de projets.
Le profil sérotonine est celui qui profite de la vie à fond, comme la cigale dans le conte de la cigale et la fourmi, toujours en quête de plaisir, de douceur de vivre, sans trop se soucier des
responsabilités.
Le profil GABA est méthodique, organisé, calme, la force tranquille. En excès, ce profil peut manquer d'émotion, être trop méthodique, un peu comptable.
On est souvent un mélange de ces profils. Certains se reconnaissent dans un neurotransmetteur dominant, d'autres dans plusieurs, et certains dans aucun. L'équilibre est idéal, car cela signifie une bonne motivation, la capacité de se calmer, de contrôler sa vie, sans excès.
Solutions naturelles et défis
Notre échange explore les solutions naturelles pour rééquilibrer les neurotransmetteurs, notamment l'alimentation, les compléments alimentaires, l'exercice et la gestion du stress. Florence aborde les défis potentiels, comme la résistance au changement et les erreurs courantes que les gens peuvent commettre en essayant de gérer les neurotransmetteurs seuls.
Amal Dadolle: Dans votre livre, vous mettez l'accent sur les solutions naturelles. Quels sont les défis ou les limites de ces approches?
Florence Pinheiro Ortolan: Les défis résident dans la résistance au changement alimentaire. Pour beaucoup, l'alimentation est un refuge, un "doudou". Modifier ses
habitudes alimentaires peut être une source de stress. C'est pourquoi, dans mes accompagnements, j'adopte une approche progressive et douce pour éviter le stress.
L'habitude est puissante. En tant que coach, j'explique que pour conditionner son cerveau au changement, il vaut mieux y aller par petits pas plutôt que de tout changer d'un coup. Par exemple, au lieu de supprimer un aliment, on peut ajouter un autre. Peu à peu, en ajoutant de nouveaux aliments, les anciens partiront, les goûts et les habitudes changeront.
Les défis incluent aussi les conditions extérieures difficiles de la vie de chacun. Ces conseils visent le
bien-être, et dans des conditions extrêmes, les médicaments peuvent être nécessaires pour une solution rapide.
Comprendre ses manques et ses erreurs en termes d'alimentation et de mode de vie offre déjà des pistes pour améliorer sa situation. Chacun avance à son propre rythme.
Convergence entre naturopathie et médecine allopathique
Amal Dadolle: Votre livre a été préfacé par un médecin nutritionniste. Comment votre approche s'accorde-t-elle avec la médecine allopathique?
Florence Pinheiro Ortolan: La médecine allopathique consiste à utiliser une molécule chimique pour traiter un symptôme diagnostiqué. En parallèle, une nouvelle médecine émerge : la médecine nutritionnelle et fonctionnelle, qui cherche à comprendre et traiter les causes profondes des problèmes pour rééquilibrer le corps.
Bien que cette approche soit parfois coûteuse en raison des analyses et des compléments alimentaires nécessaires, elle respecte la médecine allopathique. En tant que non-médecin, je parle de "consultants" plutôt que de "patients".
Je n'ai rien contre les médicaments, qui peuvent aider rapidement. Moi-même, j'ai pris des antidépresseurs après un événement difficile, ce qui m'a fait découvrir les neurotransmetteurs.
Pour ceux prenant des médicaments comme les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, nous pouvons travailler sur l'alimentation, la gestion du
stress, et les autres neurotransmetteurs comme la dopamine et le GABA. Cependant, nous devons éviter les interactions indésirables, comme avec le tryptophane ou le griffonia.
Il est important de respecter les traitements médicaux tout en offrant des solutions complémentaires pour améliorer le mode de vie, l'alimentation, et la gestion du
stress.
Assurer la transparence entre vitamines et médicaments en naturopathie
Amal Dadolle:
Comment assurez-vous la transparence avec le consultant pour éviter les mauvaises interactions entre vitamines et médicaments?
Florence Pinheiro Ortolan: Lors d'une consultation de naturopathie, il est indispensable de demander à la personne si elle suit des traitements. Ne pas le faire est dangereux et inacceptable. Les plantes, bien que naturelles, peuvent avoir des contre-indications avec certains médicaments.
Je ne travaille pas directement avec les médecins, mais je prends connaissance du parcours médical de la personne. Nous travaillons ensuite sur le mode de vie, l'alimentation, le microbiote, la gestion du stress, les priorités mentales, et l'équilibre des neurotransmetteurs. Nous laissons le domaine médical aux médecins.
Bien que nous ne collaborons pas toujours directement avec les médecins, il arrive que certains médecins envoient leurs patients vers nous, notamment pour des problèmes digestifs ou de gestion du stress. Les médecins n'ont pas toujours le temps ou les solutions pour ces problèmes, et c'est là que notre
travail est complémentaire.
L'impact du cycle menstruel sur les neurotransmetteurs
Florence explique comment les fluctuations hormonales pendant le cycle menstruel peuvent affecter les niveaux de GABA et de sérotonine, entraînant une irritabilité accrue chez certaines femmes. Elle suggère des moyens de rééquilibrer ces neurotransmetteurs pendant cette période.
Amal Dadolle
: Quel est l'impact du cycle féminin sur les neurotransmetteurs ou sur l'équilibre émotionnel?
Florence Pinheiro Ortolan: Oui, c'est vrai que c'est un sujet dont j'ai parlé dans le livre, car il permet de remettre un peu d'ordre dans le mythe de la femme irritable avant et pendant les règles. Il y a une réalité physiologique : avant les règles, les fluctuations hormonales entraînent une baisse de GABA et de sérotonine. Cela explique pourquoi les femmes peuvent être plus irritables avant les règles, surtout si elles manquent déjà de sérotonine et de GABA.
Si une femme manque de ces neurotransmetteurs, elle le ressentira encore plus avant les règles. Une fois qu'on a compris cela, il est possible de rééquilibrer cette situation, par exemple en prenant du griffonia ou du GABA avant et pendant les règles. Cela peut aider de manière globale.
L'équilibre hormonal
Amal Dadolle :
Et est-ce valable pour toutes les femmes ou seulement certaines?
Florence Pinheiro Ortolan: C'est accentué chez les femmes qui ont tendance à manquer de sérotonine et de GABA. Une femme avec une bonne réserve de ces neurotransmetteurs, bien équilibrée, joyeuse et sans grosses fluctuations hormonales, ne le ressentira pas forcément. L'équilibre hormonal joue un rôle clé ici.
Une femme sans bon équilibre hormonal peut avoir des douleurs avant les règles, être irritable, fatiguée, déprimée, avoir des règles abondantes, des tensions mammaires et des douleurs au bas-ventre. Tout cela indique une hyperœstrogénie relative, soit un excès d'œstrogènes, soit un manque de progestérone, un déséquilibre sur lequel un rééquilibrage global peut avoir des effets très favorables.
L'alimentation, le microbiote, l'hygiène de vie et le niveau de fatigue influencent beaucoup l'équilibre hormonal.