L’immortalité : l’impossible quête des milliardaires
Publié le 22/05/2018, mis à jour le 04/11/2024
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L’immortalité : l’impossible quête des milliardaires
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Les projets fous des transhumanistes
Les barons de la Silicon Valley n’aiment pas la mort et entendent lui faire un sort. Un grand nombre sont transhumanistes de confession. Un mouvement qui repose sur l’idée et la conviction profonde que la science et la technique peuvent nous garantir des conditions de vie jamais atteintes : aucune maladie, la fin de tout handicap et surtout l’immortalité. Une folie ? Cela n’empêche pas l’émergence de fondations et de sociétés dont la mission principale est de financer des recherches sur le vieillissement et les maladies associées. Voyons de plus près ces projets, passerelles vers l’immortalité.
Le projet Calico (California Life Company)
Cette société de biotechnologie a été fondée par Larry Page, cofondateur de Google en 2013. Sa mission est de développer et de maîtriser des technologies de pointe, les nanotechnologies, pour améliorer la compréhension des mécanismes biologiques qui contrôlent la durée de vie. A quel but ? Repousser le plus longtemps possible et le plus efficacement possible les effets du vieillissement. L’un des projets sera ainsi de faire circuler dans le sang des nanorobots qui pourront délivrer au bon organe la bonne dose du bon médicament au bon endroit. L’étape suivante sera de rendre ces nanorobots capables de réparer nos organes tous seuls.
La fondation anti-âge Methuselah
En 2003, deux transhumanistes convaincus, le gérontologue Aubrey de Grey et le gérant de Hedge Fund Peter Thiel s’unissent pour fonder Methuselah, dont la mission est d’augmenter la longévité humaine en se reposant sur des techniques de rajeunissement et de remplacement tissulaires (vaisseaux sanguins, cartilage…) et des méthodes de médecine régénérative. Chaque cofondateur y développe son projet :
Aubrey de Grey développe le projet SENS avec pour objectif de détruire complétement la sénescence des cellules pour empêcher le vieillissement. Ses travaux se portent sur la problématique d’empêcher l’atrophie des tissus et des organes, via notamment la transplantation d’organes cultivés in vitro à partir de cellules souches.
En parallèle, Peter Thiel a lancé un projet de recherche clinique sur la parabiose, consistant à transfuser du sang frais de sujets âgés de 25 ans à des personnes âgées, pour réduire voire supprimer les effets du vieillissement.
Imagination Engines
Société dont le projet est de lutter contre le déclin cognitif progressif, et de décupler les capacités de l’intelligence humaine. Comment ? En se basant sur une théorie de Raymond Kurzweil, ingénieur et futurologue transhumaniste : substituer progressivement des neurones. Grâce à la présence dans le sang de nanodétecteurs dont la mission sera de faire l’inventaire des neurones, un par un, et de transmettre les informations concernant chacun d’eux à un ordinateur externe, et enfin de les remplacer s’il y a des neurones défectueux.
Ellison Medical Foundation
Larry Ellison, cofondateur d’Oracle a lancé sa propre fondation contre le vieillissement, lui laissant une enveloppe de 400 millions de dollars. Sa fondation aide de multiples projets concernant la lutte contre les maladies du vieillissement dans toutes les disciplines depuis la biologie, la génétique, et l’ensemble des mécanismes des maladies liées à l’âge.
Mark Zuckerberg
Le fondateur de Facebook a aussi rejoint le club des transhumanistes et entend investir à son tour dans de multiples projets pour éradiquer toutes les maladies liées au vieillissement (cancers, maladies cardio-vasculaires et maladies neurodégénératives). Son objectif semble quand même plus raisonnable : porter l’espérance de la vie humaine au-delà de 100 ans.
L’immortalité en 2045 ?
Un dernier milliardaire et transhumaniste convaincu, le russe Dmitry Itskov a déclaré lors de la conférence de Global Future 2045 que l’immortalité serait gagnée à cette échéance. Mais que nous promet-il ? Un homme réduit à un cerveau artificiel habillé d’une enveloppe corporelle holographique. L’énorme avantage ? Nous serions enfin débarrassés de notre corps, et de sa fâcheuse «finitude ». Mais à quoi rimerait cette vie de gros cerveau ?
Pour aller plus loin : Pr Bernard Sablonnière, « L’espoir d’une vie longue et bonne », Odile Jacob, 2018
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