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Publié le 05/05/2016, mis à jour le 20/07/2022
Actu santé
Comment décompresser et mieux gérer les transitions de la vie ?
Se réserver un temps d’adaptation
Dans les profondeurs océaniques, lorsqu’on veut sortir d’un sous-marin ou y rentrer, il est indispensable de passer par un espace intermédiaire entre le milieu aquatique et le milieu aérien : le sas. C’est là, dans cet entre-deux, qu’on enfile ou retire masque, bonbonnes et palmes, tandis que ce lieu hermétiquement fermé se vide progressivement de son air pour se remplir d’eau (ou l’inverse au retour).
Le sas est la métaphore parfaite de toute transition. Ses trois lettres évoquent d’ailleurs ses trois étapes.
- l’état initial
- la transformation intermédiaire
- et l’état final
Inventer des sas pour décompresser
Des transitions, justement, nos vies en sont constamment ponctuées. Il y en a des mineures. Comme s’endormir ou s’éveiller, passer de la maison au travail ou l’inverse, partir en vacances ou reprendre le travail. Il en existe aussi de plus importantes. Comme vivre une rupture amoureuse ; quitter un emploi ou en reprendre un nouveau ; ou encore passer d’un parent à l’autre en garde alternée, pour certains enfants. Et puis, il y a ces transitions majeures que sont un grave accident, un deuil, une émigration.
Notre difficulté à traverser la plupart des transitions que nous vivons tient à ce que nous ne savons pas prévoir un sas adapté à chaque fois
Du coup, nous passons brutalement d’un état à un autre, sans avoir le temps de nous y adapter. Les rituels religieux peuvent jouer ce rôle de sas pour certains. Il en existe pour tous les changements majeurs de la vie . Mais notre société laïque requiert des solutions accessibles à chacun.
Le principe du sas est simple : il s’agit de vous réserver un temps d’adaptation, de transformation, entre deux états successifs différents.
Au coucher
Un sas de quelques minutes peut être consacré à faire le bilan de votre journée, à méditer un moment, à laisser les soucis de la journée avant de plonger dans un sommeil réparateur. De même, au lever, un bref sas au réveil qui peut être l’occasion de dire merci pour la vie qui vous est donnée, pour imprimer une énergie positive à la journée qui s’annonce. Cela peut totalement transformer votre manière de vivre cette journée, au lieu de tout de suite vous laisser assaillir par le stress, les enfants, les rendez-vous en attente.
De manière analogue, pour éviter d’emporter chez vous l’énergie, le speed et le stress de votre milieu professionnel, il vaut mieux vous créer un sas où changer vos vêtements de super-héros du travail contre la tenue de parent disponible. À défaut de cabine téléphonique (!), certains utilisent spontanément le temps de trajet pour faire cette coupure, d’autres vont marcher un moment ou encore boire un verre au bistrot du coin, avant de retrouver les leurs.
Pour les enfants en garde alternée
Si un parent les dépose le lundi matin à l’école et que l’autre les récupère le soir pour la semaine (au lieu de faire l’échange en direct le dimanche), ils ont toute la journée en classe pour faire office de sas entre leurs deux parents, avant de rejoindre un domicile dont l’énergie et la dynamique sont différentes du précédent. C’est d’autant plus efficace si on leur explique ce qu’est un sas, à quoi ça sert, si on les aide à vivre cette transformation hebdomadaire qu’ils traversent.
À la fin de longues vacances
il vaut mieux rentrer le samedi et se laisser tout le lendemain comme sas, pour atterrir en douceur et se préparer à la rentrée, que d’arriver chez soi le dimanche soir et de retrouver l’école ou le travail sans aucun espace de transition : ça évite de prendre son prof ou son patron pour le mono de la station de ski ou pour le prof de surf, et surtout ça empêche un télescopage violent entre deux situations très différentes.
Les changements mineurs exigent en général un sas de courte durée. Les grandes transitions, elles, peuvent requérir des sas de plusieurs jours, semaines ou mois, comme lors d’un deuil. Une chose est sûre : à vouloir soi-disant « gagner du temps » en ne mettant pas en place ces sas, en passant trop vite à l’étape suivante, on finit toujours par en perdre beaucoup à gérer ensuite les conséquences fâcheuses d’une transition ratée.
Alors, essayez, identifiez les transitions petites et grandes qui jalonnent votre vie et utilisez votre créativité pour vous inventer les sas adaptés à chacune : loin de redouter les changements, comme tant de gens, vous les épouserez désormais d’autant plus volontiers que vous vous saurez capable d’en franchir à votre rythme les trois étapes successives.
Bonnes transitions à vous !
Pour aller plus loin : Lâche ton trapèze et attrape le suivant ! Bien réussir les transitions de la vie, O. Clerc, Eyrolles 2014.
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Olivier Clerc
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Publié le 05/05/2016, mis à jour le 20/07/2022