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Publié le 25/05/2016, mis à jour le 27/06/2023
Faire la paix avec soi-même
Pourquoi pardonner ?
Qu’est-ce que le pardon ?
À l’occasion de la 4e édition des journées du Pardon qui auront lieu du 29 oct. au 1er nov 2016 au Val de Consolation (25), Olivier Clerc nous éclaire sur la puissance du pardon.
La guérison du cœur
Bonne question ! C’est en effet un terme dont la définition varie énormément d’une personne à l’autre, selon l’éducation que l’on a reçue (religieuse, laïque, psy, etc.). Pour faire simple, j’ai pour habitude de dire que « le pardon, c’est la guérison des blessures du cœur ».
Un cadeau pour soi-même
C’est le moyen de sortir de la rancune, de la haine, de l’envie de vengeance. C’est donc ce qui permet de revivre, d’aimer à nouveau. Cela n’implique pas obligatoirement l’adhésion à une religion ou une voie spirituelle, même si cela peut aussi se faire dans ce contexte, bien entendu. Autrement dit, le pardon c’est d’abord un cadeau que l’on se fait à soi-même.
Les pièges de la rancœur
Alors qu’à l’inverse, ne pas arriver à pardonner, c’est se condamner soi-même à souffrir et même à se rendre malade, puisqu’il y a désormais des études statistiques, menées notamment à l’université de Stanford par le Dr Fred Luskin, qui montrent que les personnes qui ne pardonnent pas développent tout un éventail de pathologies (y compris des cancers) et ont en moyenne une durée de vie de 5 à 6 ans plus courte que les autres.
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Il s’agit donc de pardonner pour vivre mieux ?
Pour te répondre, j’ai envie de citer « Shantaram », ce formidable roman autobiographique, gros best-seller mondial, qui commence d’ailleurs par un paragraphe sur le pardon, de toute beauté. L’auteur, Gregory David Roberts, écrit à la fin du chapitre 17 :
« C’est le pardon qui fait de nous ce que nous sommes. Sans le pardon, l’espèce humaine se serait annihilée dans des châtiments sans fin. Sans le pardon, il n’y aurait pas d’histoire. Sans cet espoir, il n’y aurait pas d’art, car toute œuvre d’art est d’une certaine manière un acte de pardon. Sans ce rêve, il n’y aurait pas d’amour, car tout acte d’amour est en partie une promesse de pardon. Nous continuons à vivre parce que nous pouvons aimer, et nous aimons parce que nous pouvons pardonner. »
Magnifique, n’est-ce pas ?
Pardonner n’est pas s’exposer
Il suffit de lire les journaux pour voir à quoi conduit l’incapacité à pardonner. Mais j’ajoute aussitôt que pardonner ne veut pas dire cautionner : le pardon n’a pas vocation à nous rendre stupides, ni à nous mettre en danger.
On peut pardonner… et intenter un procès s’il le faut. Mais sans haine. Parce que c’est juste. Parce que celui qui a enfreint la loi doit être confronté aux conséquences de ses actes. Le pardon n’est pas un acte de faiblesse.
Pardonner, est-ce oublier ?
J’ai traité cette question importante dans mon dernier livre, Peut-on tout pardonner ? (Eyrolles, 2015). Pour résumer, tout est affaire de discernement. Entretenir la mémoire de ce qui est arrivé de façon morbide peut faire obstacle au pardon, empêcher la cicatrisation de nos plaies, puisqu’on les exhibe à chaque instant.
Mais, à l’inverse, oublier l’offense trop rapidement peut nous rendre inconscients, imprudents, et nous valoir de nouveaux ennuis. Jacques Chirac disait : « Je ne suis pas rancunier… mais je ne suis pas amnésique non plus ! ». On peut pardonner avec le cœur, tout en gardant en tête ce qui a été fait pour en tirer d’utiles leçons. Le véritable enjeu, c’est de parvenir à se libérer de la charge émotionnelle négative que contiennent certains souvenirs, plutôt que de les refouler et de tout oublier.
Peut-on tout pardonner ?
C’est sans doute la question qu’on m’a posée le plus souvent, depuis que je suis dans ce domaine. Voilà pourquoi j’en ai fait le titre de mon dernier livre. Le cheminement que je fais faire à mes lecteurs dans ces pages aboutit – attention, spoiler ! – à la conclusion que la question est en réalité mal posée ou, si tu veux, qu’elle reflète une ancienne manière de considérer le pardon : un pardon centré sur l’autre, notamment. Du coup, plutôt que d’y répondre par « oui » ou par « non », je propose deux autres questions à mes lecteurs, qui sont à mon avis celles qui nous importent vraiment.
Est-ce que je peux guérir ?
La première, c’est : « Est-ce que je peux guérir ? ». Autrement dit, après avoir vécu ce que j’ai vécu, après les traumatismes, les souffrances que j’ai connues, est-ce que je vais pouvoir revivre, serai-je capable d’aimer à nouveau ? C’est l’écho de la question que se pose toute personne atteinte dans son intégrité physique, à cause d’une grave maladie ou d’un accident : est-ce que je vais vivre ? est-ce que je vais remarcher, etc. ?
Le pardon libère l’âme, il fait disparaître la peur. C’est pourquoi le pardon est une arme si puissante » Nelson Mandela.
Qu’est ce qui est juste ?
Cette première question nous concerne nous-mêmes. Elle s’accompagne d’une autre question qui vise cette fois la ou les personnes qui nous ont fait du tort : qu’est-il juste que je fasse par rapport à elle/eux ? Est-ce qu’une réconciliation est envisageable ? Ou dois-je plutôt mettre un terme à cette relation (mais sans haine, si j’ai fait œuvre de pardon) ? Ou faut-il carrément déposer plainte au commissariat (mais aussi le cœur en paix) ?
Ces deux questions permettent de faire une double distinction entre ce qui se passe dans mon cœur et dans ma tête, et entre ce à quoi j’aspire pour moi (le pardon) et ce qu’appellent au besoin les actes de l’autre (la justice).
Comment pardonner à quelqu’un ?
C’est justement pour fournir une multitude de réponses à cette question que j’ai créé les Journées du Pardon avec mon épouse, Annabelle, en 2012.
J’ai la chance d’avoir moi-même reçu un formidable moyen de cheminement vers le pardon, lors de ma rencontre avec Miguel Ruiz au Mexique, en 1999, après avoir traduit et publié son best-seller mondial, « Les quatre accords toltèques ».
Les mille et une recettes du pardon
Mais il n’y a pas plus de panacées en matière de guérison du cœur que pour la guérison du corps. Ce qui marche pour toi ne marche pas forcément pour moi ; ce qui nous convenait hier ne nous convient peut-être plus aujourd’hui. D’où ce grand « menu dégustation » que sont les Journées du Pardon : il y a du sucré, du salé, de l’épicé, de l’amer, du cru, du cuit, pour tous les goûts ! L’idée est que chacun trouve au moins un outil, une approche, un moyen de s’avancer sur les voies du pardon qui sont libératrices. Et puis, c’est aussi un moyen de sortir des querelles de clocher : d’apprendre à travailler tous ensemble au service d’une même cause, même si nos approches diffèrent !
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À qui s’adressent ces journées du pardon ?
À tout le monde, ou du moins à tous ceux et celles qui ont envie de faire un bout de chemin vers cette guérison du cœur. Il n’y a pas de prérequis. Qu’on soit religieux ou laïc, branché spiritualité ou non, chacun peut trouver chaussure à son pied à ces journées. Après, c’est affaire de sensibilité, d’envie, d’affinité, comme toujours. Mais de notre côté, nous avons voulu cet événement libre de tout dogme ou idéologie, donc très pluriel dans sa mise en œuvre et dans la diversité de ses intervenants, comme le reflètent les programmes des trois premières éditions.
Nous avons ainsi eu la chance et le bonheur d’accueillir des gens aussi différents que Jacques Lecomte, Valérie Tong Cuong, Marguerite Kardos, Maria-Elisa Hurtado-Graciet, Colin Tipping (US), Pierre Pradervand (Suisse), Phakyab Rinpoché (Tibet), Jean-Paul Samputu (Rwanda), Ginn Fourrie (Afrique du Sud), Michal Pundak Sagie (Israël) et Bassam Aramin (Palestine), et de nombreux autres.
Merci Olivier Clerc 😉
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