La Nature, premier bouclier anti-stress
Les très nombreuses expériences scientifiques sur les bienfaits de la nature venant des quatre coins du globe convergent toutes sur la même conclusion. La nature nous fait non seulement du bien, mais surtout elle nous rend plus forts. Ming Kuo, chercheuse à l’université de Chicago, résume :
L’éventail des effets de la nature sur la santé est stupéfiant, y compris sur la dépression et les troubles de l’anxiété, le diabète sucré, les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, certaines maladies infectieuses, le cancer, la récupération postopératoire, l’obésité, les suites de couche, les maladies cardiovasculaires, les troubles musculosquelettiques, la migraine et les maladies respiratoires, tels que les allergies notamment.
Un énorme chantier de recherche entrepris à Harvard, et regroupant près de 300 études consacrées aux liens de la nature et de la santé sur plus de 20 ans, indique dans une synthèse que les personnes vivant à moins d’1km d’un parc ou d’un jardin ont 10 % de risques en moins de subir une quelconque maladie.
Ainsi, les pouvoirs et les bienfaits de Mère-Nature sur la santé semblent donc indéniables, mais par quel biais agit-elle ?
Les pouvoirs de la Nature sur notre vitalité
La nature nous soigne
Ainsi, que la nature soit notre premier bouclier anti-stress, nous le savons depuis 1984 grâce aux travaux de Roger Ulrich, professeur en architecture, publiés dans le prestigieux magazine « Science ». R. Ulrich convia des employés d’usine à une expérience qui consistait à regarder des images d’accidents industriels, des paysages urbains « neutres », et des paysages naturels. Les images d’accidents industriels allant forcément les rendre nerveux, l’enjeu de l’expérience était d’observer dans quelle condition ils allaient retrouver leur sérénité.
Leurs données physiologiques analysées, on découvre que les paysages naturels les apaisent bien davantage que les paysages urbains. Le plus intéressant cependant, c’est que cet effet d’apaisement s’inscrit dans le temps. Même après la vision d’une nouvelle image d’accident industriel, les ouvriers avaient une meilleure variabilité cardiaque et leur système nerveux était activé sur le mode « sécurité », générateur de sérénité, et non celui de « survie », générateur de stress.
Roger Ulrich rapporte, en outre, que les personnes hospitalisées bénéficiant d’une fenêtre avec vue sur parc guérissaient plus vite et consommaient moins d’antidouleurs. La raison en est que les plantes sont des antidouleurs naturels, elles favorisent la production d’endorphines dont la qualité naturelle d’analgésique accroît la résistance à la douleur. Ainsi, une fenêtre sur la nature peut faire économiser une journée d’hospitalisation, en plus de réduire la tension et le stress du personnel hospitalier.
Ainsi que se passe-t-il à l’intérieur de notre cerveau pour que la vue de la nature renforce notre système immunitaire ?
Pourquoi la Nature nous soigne et nous rend heureux ?
En 2006, 2010 et 2011, une série d’études sud-coréennes reprend l’expérience de Roger Ulrich avec les photos de paysages naturels et urbains. Tout le but étant de découvrir l’impact de la nature et ses bienfaits sur nos circuits neuronaux en utilisant des techniques d’imagerie cérébrale à résonnance magnétique (IRM). Les photos sont là aussi exposées très rapidement pour ne solliciter que le cerveau limbique inconscient et observer ses réactions spontanées. Les résultats obtenus étant :
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À la visualisation d’un paysage naturel
l’activité du cortex cingulaire antérieur qui gouverne les
émotions est stable. De plus, comme les souvenirs heureux, la vue de la nature active l’insula, une zone associée à des sentiments d’amour et de joie.
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À la visualisation d’un paysage urbain
En revanche en milieu urbain, c’est l’amygdale, centre de la peur et de la fuite, qui est sollicitée. Or, une amygdale sur-sollicitée entraîne les troubles anxieux et dépressifs.
A ce propos, en 2011, Andreas Meyer- Lindenberg, spécialiste international de l’imagerie cérébrale, travaillant à l’Institut pour la santé mentale à Mannheim, a publié une étude démontrant que plus nous habitions dans une grande ville, plus notre amygdale est activée. A la campagne, son activité est nulle. Par ailleurs, une autre partie de son expérience s’est intéressée aux nourrissons. Les conclusions complètent celles de la première partie. A savoir que les personnes nées en ville ont la zone du cortex et de l’amygdale qui réagit plus vite et se calme moins rapidement que chez les personnes nées à la campagne.
Ainsi, Il est donc urgent de renouer contact avec la nature, pour restaurer notre force vitale. Rassurons-nous, il ne s’agit pas de tout quitter pour aller vivre en forêt, il suffit juste d’intégrer la nature dans son quotidien.
Exercice pour un bien-être au cœur de la nature
Pour profiter des bienfaits de la Nature et retrouver sa force vitale, consacrez 40 min de pause verte une fois par semaine, ou tous les jours si vous habitez à côté d’une plage, d’un bois ou d’un parc en centre-ville.
Retrouvons le temps où l'on prenait le temps
Finalement, peu importe où vous serez, le principe reste le même, seule l’intention compte, c’est le secret des miracles. Pour cela, laissez chez vous vos appareils électroniques pour vous consacrer entièrement à votre rendez-vous vert. Pendant celui-ci, essayez d’établir autant de contacts physiques avec la nature. Cela peut être de marcher pieds nus ou de vous allonger sur le sol. Faites-en un rituel non négociable, et vous retrouverez une nouvelle énergie physique et mentale.
Sources : Pascale d’Erm, « Natura. Pourquoi la Nature nous soigne et nous rend plus heureux ? », Les Liens qui Libèrent, 2019 & Amos Clifford, « Le guide des bains de forêt », Guy Trédaniel, 2018 & Dr Habib Sadeghi, « Détox émotionnelle », Cherche Midi, 2019.