Stéphanie Wrobel : les cartes mentales du coaching sportif
Publié le 02/12/2020, mis à jour le 04/11/2024
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Stéphanie Wrobel : les cartes mentales du coaching sportif
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Rencontre avec Stéphanie Wrobel
L’humain ne peut dissocier son bien-être mental de son bien-être physique, les deux sont intimement liés. A titre personnel, la course à pied et la natation me permettent de mieux gérer les déséquilibres du quotidien et de mieux fonctionner.
Je constate également que passé un certain âge, le corps ne répond plus de la même manière aux sollicitations physiques. Là où notre cerveau pense reproduire l’exploit de nos 15 ans, notre corps, lui, exige patience et attention. D’où l’importance d’être bien accompagné dans sa pratique comme j’ai pu l’être avec Stéphanie Wrobel, une coach sportive énergique et inspirante en exercice chez Dynamo Cycling.
Pour BloomingYou, Stéphanie a accepté de nous raconter sa transition professionnelle vers le métier de coach sportive à l’âge de 40 ans, en plus de partager sa vision du sport, bien loin des clichés liés à la performance ou à la transformation physique.
Récit d’une transition de vie professionnelle
Envie vs obstacles
Tu es kinésithérapeute de formation et maman de deux enfants. Il y a quelques années, tu as décidé de devenir coach sportive, peux-tu nous expliquer ce choix ?
Stéphanie Wrobel : Il y a eu plusieurs étapes dans ma vie professionnelle. J’ai d’abord fait des études de kiné et d’ergothérapeute. Puis j’ai travaillé quelques années dans un laboratoire pharmaceutique dans lequel j’étais d’abord attachée de recherche clinique puis commerciale, pour finir aujourd’hui coach sportive multi-casquettes. J’ai toujours été convaincue que l’on n’a pas qu’une seule vie dans une vie.
A première vue, toutes ces activités semblent n’avoir aucun rapport entre elles, pourtant il y a un lien, celui d’être avec les autres et de s’occuper d’eux.
Comment s’est passée la transition, le passage entre ta vie d’avant et celle de coach ? As-tu eu des doutes ?
Stéphanie Wrobel : Au début, j’ai rencontré beaucoup de difficultés pour trouver une école et passer un diplôme. Beaucoup de gens ne comprenaient pas ce que je venais faire ici à mon âge. Cela m'a donné beaucoup de colère dans un premier temps, et puis après je me suis davantage motivée en y mettant toute ma force et tous les moyens possibles. Quand on a très envie de quelque chose, on y arrive.
Par ailleurs, Stéphanie précise que les doutes et les obstacles, bien que contraignants quand on les rencontre, participent à l’accomplissement de soi à moyen et long terme.
« Si je suis arrivée aujourd’hui à un certain degré d’excellence dans ma pratique de coach, c’est parce que je suis passée par beaucoup d’étapes pour y arriver. C’est ma conviction. »
Une persévérance récompensée
Une fois que tu as trouvé une école, comment s’est passée ton intégration ?
Stéphanie Wrobel : Quand on se retrouve avec des jeunes gens d’une vingtaine d’années, on passe forcément un peu pour le vieux de service. Je me suis dit que j’avais deux options, où je rentrais dans cette case ou je leur montrais qu’avec 20 ans de plus, j’avais plus d’expérience, une meilleure connaissance de mon corps et un mental aiguisé. C’est ce que j’ai fait, et comme j’avais plus de choses à prouver qu’eux, cela m’a encore plus motivée.
Qu’est-ce que cela donne aujourd’hui ?
Stéphanie Wrobel : Aujourd’hui, cela fait 5 ans que je suis coach chez Dynamo Cycling, une structure que j’avais envie d’intégrer parce qu’elle correspond exactement aux valeurs que j’ai envie de véhiculer. Je suis passée MasterCoach l’année dernière.
C’est quoi un MasterCoach ?
SW : C’est quelqu’un qui fédère une communauté autour de lui, qui a fait des choses un peu magiques pour les gens, c’est au fond un peu sa mission.
La magie en question réside dans le fait qu’au cours de la séance sportive, les gens s’autorisent à crier, pleurer, chanter, autrement dit à exulter leur trop-plein d’émotions négatives comme positives. Tout cela sans que personne ne pose un jugement. « Chacun vient y déposer et prendre quelque chose dans l’anonymat. »
Les dessous d’une transition réussie
Amour et soutien
Comment as-tu fait pour faire preuve de résilience et changer les « non » en « oui » ?
SW: C’est le fait d'être maman, et de prendre à cœur mon rôle dans la transmission de valeurs par l’éducation et la pratique en montrant l’exemple. Mes deux filles de 11 et 13 ans ont participé à toutes mes étapes et difficultés et je voulais leur inculquer que même quand ça ne va pas, il faut s’accrocher. Cela m’a beaucoup portée et beaucoup motivée.
Quel regard portent tes filles sur tes réalisations et la femme que tu es aujourd’hui ?
SW : Elles sont hyper fières, elles trouvent que leur maman est « hyper cool et courageuse », et ça c’est la plus belle chose à voir dans le regard de ses enfants. On est naturellement fier de nos enfants, mais vivre cette réciprocité est quelque chose d’inouï.
Quelle est la place de ton mari dans ta transition ?
SW : Il a eu une place très importante, sans son soutien logistique et moral indéfectible je n’aurai pas réussi.
Quand on change de vie et qu’on se retrouve avec une charge de travail importante, en plus de gérer le quotidien, si on n’est pas soutenue par son conjoint, c’est très compliqué.
Leçons de vie
D’où te vient cette énergie incroyable ?
SW : Pas de secret ou de recette miracle, cela vient du fait que j’ai dû toujours me battre dans la vie, rien ne s’est fait facilement. Cela a commencé après mon bac littéraire où je décide de faire une prépa kiné. J’ai dû travailler beaucoup plus dur, et c’est cette difficulté qui m’a donné cette rage et cette niaque.
Une expérience et un accomplissement que Stéphanie prend à cœur à transmettre à ces clients démoralisés ou en situation difficile. « Derrière le coaching sportif, il y a un coaching mental parce que le corps et l’esprit sont liés. »
Tu as un mantra ?
SW : La vie c’est un partage. Il y a une espèce de sentiment magique où les gens sentent que je suis là pour eux, mais ils sont aussi là pour moi. Sans eux, je n’existe pas et je ne transmets rien.
Le sport comme plaisir et ressourcement
La mission du coach sportif
Quel est le profil des gens qui suivent tes cours ?
SW : Il y a bien sûr des sportifs en quête de dépassement de soi, de performance ou qui viennent compléter un sport, mais ce sont surtout monsieur et madame tout le monde.
C’est un sport qui réunit tout le monde, toute catégorie d’âge, et que l’on soit sportif ou non. Beaucoup de gens veulent faire du sport sans avoir vraiment l’impression de faire du sport, et chez Dynamo Cycling, ils ont poussé la bonne porte.
J’aime quand les gens viennent me dire qu’ils se sont déconnectés de leur quotidien et se sont fait du bien. A travers le sport, ils viennent déposer quelque chose, pour se libérer ou prendre de l’énergie.
Tu me disais, en aparté, que tu ne veux pas que les gens viennent pour maigrir, ou avoir un corps parfait, mais qu’ils viennent se délivrer d’eux même
SW : C’est exactement cela.
Quand on fait du sport régulièrement, il y a forcément un impact sur le physique mais se préoccuper du physique seul n’est pas une motivation suffisante. C’est ce que j’appelle les mauvaises raisons. Les bonnes raisons sont le plaisir et le ressourcement.
Le sport comme pilier du bonheur
Tu as une vision du sport très incarnée, qu’est-ce que représente le sport pour toi finalement ?
SW : Qu’est ce qui va faire que dans le temps tu vas persévérer dans une activité ? Ce n’est pas à cause des calories brûlées, c’est parce qu’il se passe quelque chose dans ta tête. Au début, on est impressionné par le challenge. Puis, au fur et à mesure, on progresse sans objectif de performance, on se rend juste compte que le sport nous fait du bien.
Enfin, il se passe quelque chose dans le mental qui prend le dessus sur le physique et on se rend compte que l’on est capable de se dépasser comme jamais.
Quand c’est la tête qui prend le relais, on est exactement dans ce que j’ai envie de partager, ce sentiment d’arriver à un stade d’extase qui est provoqué par la libération d’endomorphines. Ces hormones de bien-être, où on se sent heureux, ne se libèrent pas seulement pendant l’activité physique mais aussi durant plusieurs heures après.
Comment peut-on te trouver ?
SW : On va sur le site dynamocycling.com, où apparaît mon profil de coach et le planning disponible des 5 studios, sachant que je travaille principalement dans celui qui est rue de la Boétie.
Covid-19 oblige, Dynamo Cycling a dû fermer ses portes. Toutefois, des solutions alternatives sont mises en place comme des coachings en visio et en individuel (suivant des conditions très précises).
« Je reste, également, très active sur les réseaux sociaux et plus que jamais disponible pour aider et continuer à coacher les gens."
En cette période, l’activité physique est essentielle pour se raccrocher à des valeurs vivantes. Quand on fait du sport, on est en vie et on prend soin de soi.
Propos de Stéphanie Wrobel recueillis par Amal Dadolle
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