Les hommes connaissent aussi les leurs parmi lesquels l’andropause.
Si ce terme est le plus connu du grand public, il est médicalement plus correct de lui préférer les acronymes de DALA et de SDT.
Le premier signifie «Déficit Androgénique (les hormones mâles) Lié à l’Âge», le second le «Syndrome de Déficit de Testostérone». Deux termes qui expliquent très bien ce à quoi nous avons affaire.
Étymologiquement, l’andropause pose effectivement un problème car ce mot signifie littéralement «cesser d’être un homme», ce qui est objectivement faux et subjectivement assez violent à entendre.
Pourtant ce terme demeure et comme l’explique Anne-Cécile Michelet, journaliste et auteure de Tout ce que vous devez savoir sur l’andropause (Leduc), deux pistes permettent d’en comprendre la raison.
La seconde piste est la longévité. Le DALA et le SDT sont très récents, tandis que l’andropause est un terme apparu dans les années 1940 au cœur de l’Allemagne hitlérienne et eugéniste.
Comme nous allons le découvrir, beaucoup de mystères entourent l’andropause. Un fait reste néanmoins sûr : c’est un phénomène biologique naturel qui touche tous les hommes, mais tous sont loin d’être égaux face à lui.
Chiffres et symptômes de l’andropause
Si l’andropause (le DALA ou le SDT) reste mystérieuse, c’est parce qu’il existe très peu d’études sur la question.
Selon la
Société Française d’Endocrinologie, l’état de la recherche reconnaît les deux faits:
- Tout d’abord, le principal symptôme de l’andropause est la dysfonction érectile, ou trouble de l’érection. Un symptôme qui augmente exponentiellement avec l’âge :
- Avant 40 ans, 1 à 10 % d’hommes sont concernés.
- 10 à 15 % entre 40 et 50 ans.
- Entre 50 et 60 ans, le taux augmente encore malgré de grandes variations entre les études.
- 20 à 40 % entre 60 et 70 ans.
- Entre 50 et 100 % après 70 ans.
À ce principal symptômes peuvent venir s’en greffer d’autres :
- Des symptômes psychologiques.
Déprime, baisse du désir, indifférence générale, baisse d’aptitude au travail, irritabilité, changement d’humeur, manque de
confiance en soi et difficulté de concentration.
Perte des cheveux, de la masse musculaire, fatigue, diminution de la pilosité, affinement et dessèchement de la peau, prise de poids.
- Enfin, si l’âge avancé s’accompagne d’une diminution progressive de la testostérone, celle-ci varie énormément d’un individu à un autre. Cette variabilité s’explique en grande partie par l’hygiène de vie.
Les facteurs favorisant l’apparition de l’andropause
Trois facteurs principaux favorisent l’apparition de l’andropause :
- Une vie trop sédentaire et sans exercice physique. Or, celui-ci contribue à produire davantage de testostérone et à retarder ou compenser l’andropause.
- Le surpoids et l’obésité. La raison étant que les cellules responsables du stockage du sucre et du trop-plein de graisse sécrètent des œstrogènes. Des hormones féminines qui viennent saboter l’action de la testostérone.
- Le diabète de type 2 (maladie courante chez les hommes d’un certain âge) fait le nid de l’andropause. Il est la toute première cause d’impuissance et se détecte assez facilement via les troubles d’érection matinale. Elle est le signe d’un début de début de décroissance de la capacité sexuelle lié à l'installation du diabète.
Ces facteurs nous laissent deviner quelles seront les solutions préventives et palliatives à adopter. Mais avant toute chose, il faut noter que la dysfonction érectile n’est pas l’apanage de l’andropause. D’autres troubles, plus fréquents, sont à l’origine de celle-ci.
Avec quels autres troubles l’andropause peut-elle être confondue?
Comme en témoignent les urologues interviewés par Anne-Cécile Michelet, un problème d'érection peut avoir de multiples origines :
La dysfonction érectile est un dommage collatéral des troubles neurologiques impactant les fonctions motrices ou les sensations du toucher.
Des hommes de tous âges sont atteints d’hypogonadisme qui est un déficit sérieux de testostérone. L’administration d’hormone est alors la solution.
- Origine musculaire, due à des maladies en rapport avec la qualité du tissu érectile.
- Origine vasculaire, qui est le principal diagnostic posé par les urologues.
Les vaisseaux sanguins sont les canaux par lesquels circule le sang. Or, une mauvaise hygiène de vie, une hypertension artérielle chronique ou un traitement de l’infarctus du myocarde finit par boucher les artères et perturber la circulation sanguine. Or, si le sang n’afflue plus, ou plus difficilement, cela entraîne
forcément des troubles de l’érection.
A ce titre, il est important de noter que les troubles d’érection matinale peuvent être le premier signe de vigilance pour éviter un AVC.
- Origine psychologique, qui est également une des grandes causes de problème d’érection.
Le stress professionnel, les conflits avec son conjoint, la culpabilité, la timidité, la dépression, ou tout simplement
la crise du milieu de vie sont à prendre sérieusement en compte avant de parler de DALA ou d’andropause.
Hormis les troubles (plus rares) d’origine neurologique, hormonale ou musculaire, où le patient doit s’en remettre totalement à un spécialiste, de nombreuses solutions existent pour agir en faveur de son bien-être sexuel.
La mieux connue du marché est le viagra, mais est-elle vraiment pertinente ?
Quelles solutions face à l’andropause et les autres problèmes d’érection ?
Les solutions chimiques
Face à l’andropause et aux problèmes d’érection, il existe deux solutions chimiques.
La première permet de faire remonter le taux de testostérone. Elle se présente sous forme de comprimés, de gels et de patchs que l’on consomme aussi longtemps que nécessaire. Plus que de solution, on devrait donc plutôt parler de béquilles.
Des béquilles qui ne sont pas dénuées d’effets secondaires qui, même s’ils ne sont pas systématiques, doivent être pris en compte. Ces effets peuvent être l’acné, le grossissement de la prostate et des seins, la baisse de la fertilité, l’augmentation des symptômes d'apnée du sommeil et du risque de maladie cardiaque et d'un cancer de la prostate.
La seconde solution agit sur le flux sanguin irriguant le pénis. Nous la connaissons sous le nom de Viagra, Cialis, Spedra, Levitraetc. Là aussi, les effets secondaires sont à prendre au sérieux, car ils peuvent aggraver le risque d’AVC ou d’arrêt cardiaque.
Malgré tout, les solutions chimiques ne sont pas inutiles. Elles peuvent, par exemple, aider les hommes à reprendre confiance en eux.
Néanmoins, si elles ne sont pas inutiles, elles sont incomplètes. Si nous prenons du viagra en continuant à mener une vie stressante sans
arrêter de fumer et d’engloutir des kebabs devant sa télévision, il est évident que nous courrons vers l’infarctus.
En parallèle de ces traitements, il est donc important que les hommes reconsidèrent leur
hygiène de vie. Et leur vie en général.
Les solutions globales
Jusqu’à preuve du contraire, le pénis fait partie intégrante du corps. Il n’agit pas de son propre chef, dans son propre coin. Sa bonne
santé est liée au Tout.
Or, une bonne santé repose sur de l’
exercice physique, un
bon sommeil,
une bonne alimentation et rajoutons la capacité à
gérer son stress.
Pour ce dernier point,
les exercices de respiration sont l’idéal. Mais, là encore ils ne serviraient que de béquille si nous ne prenons pas le
temps de comprendre où nous en sommes dans notre tête et dans notre vie tant au niveau intime que professionnel.
Dans votre
alimentation, vous pouvez également vous aider d’infusions. Afin d’améliorer la synthèse de testostérone, la
naturopathie recommande l’association des trois plantes suivantes :
- Le tribule terrestre pour stimuler la libido
- Le ginseng pour la récupération physique
- Le Maca du Pérou pour stimuler la production d'hormones notamment sexuelles.
Il existe également des huiles essentielles pour
réveiller la libido et que vous pouvez compléter avec celles-ci :
- Le Ginkgo biloba, qui est bon pour la circulation du sang
- Les bourgeons, notamment de chêne, qui augmentent la testostérone
- Le séquoia, qui lutte contre l'ostéoporose
Face aux problèmes d’érection, les solutions ne manquent pas. Ce qui manque généralement, c’est la motivation.
Se réinventer, la solution ultime
Prendre une pilule ou un patch est tellement plus simple que de revoir ses habitudes de vie. Cette facilité est d’autant plus séduisante que la baisse de motivation est l’un des symptômes de l’andropause.
Face à cette morosité, il existe peut-être une (dernière) solution pour vous redonner la pêche : celle de réinventer votre sexualité. Cela signifie concrètement de sortir d’une relation sexuelle «phallo-centrée» en s’inspirant des
pratiques issues du slow sex ou du tantra.
Si on se fie aux témoignages recueillis par Anne-Cécile Michelet, tous les hommes qui s’y sont essayés n’ont qu’un seul regret : ne pas avoir découvert ces pratiques beaucoup plus tôt.
Source: Anne-Cécile S. Michelet, Tout ce que vous devez savoir sur l’andropause (mais que vous n’osez pas demander), Leduc, 2023