En visionnant la vidéo intitulée ”Le progrès, c’est nous” qui a été postée le 20 novembre 2013 et qui est plus que jamais toujours d’actualité, vous aurez une première approche de cette thématique passionnante. Cette vidéo est tirée d’une conférence animée par Idriss Aberkane, ambassadeur du Campus numérique des systèmes complexes. Ce scientifique trentenaire est spécialisé dans les neurosciences cognitives.
Chercheur émérite à Stanford, il a été interne au département de psychologie expérimentale de l’Université de Cambridge. Idriss Aberkane a travaillé dans le jeu vidéo en France et dans des projets de microcrédits au Sénégal.
Actuellement, il est chercheur à l’École polytechnique et enseigne des cours à l’Ecole centrale de Paris. Avec un discours simple et agréable, il nous plonge dans l’univers de l’économie de la connaissance. Il estime qu’elle est une source inépuisable de solutions à l’échelle mondiale.
Une connaissance appartenant à tous
Selon lui, la connaissance est infinie et double tous les neuf ans. Elle est donc exponentielle. Elle appartient à tout le monde, personne n’en est dénué. Tout un chacun en est en partie le propriétaire. C’est à dire que l’apprentissage est plus efficace en groupe. Chaque personne peut ainsi distiller sa connaissance aux autres membres de ce groupe et inversement. Chacun s’apporte mutuellement, le collectif démultiplie le savoir. Même si tout le monde ne transmet pas du savoir, il offre son temps et son attention. Ce qui est un trésor en soi et source d’efficacité.
La connaissance c’est le nouveau pétrole !
La prise de conscience de cette économie s’est opérée à la fin des années 1970 sous la présidence américaine de Jimmy Carter. Précurseur, il tablait déjà sur une alternative à la politique exclusivement basée sur les ressources pétrolières. Dans l’économie de la connaissance, les échanges sont à somme positive. C’est à dire que celui qui transmet le savoir ne le perd pas, mais il peut le distiller plusieurs fois et à plusieurs personnes. Il en est le garant.
Autre précepte de cette économie, les échanges ne sont pas instantanés. Ce n’est pas de la matière première mais de la matière grise qui nécessite un travail de préparation. Un certain temps est nécessaire pour préparer une formation ou une conférence. Enfin les échanges ne sont pas linéaires. Ils se démultiplient. Ensemble, nous avons plus de connaissances qu’individuellement. Reste à l’utiliser à bon escient.
La passion comme moteur
L’animateur de la conférence dresse le constat accablant des méfaits de la révolution industrielle qui a anéanti l’économie de la connaissance.Le savoir n’est plus enseigné lentement afin de pouvoir le digérer, mais il est injecté à l’instar d’un canard qu’on gave. On livre ainsi une multitude de connaissances en ne donnant pas le temps de le comprendre.
Or, l’économie de la connaissance doit relever un amour de celle-ci. On doit s’y intéresser, être passionné par cette connaissance pour mieux l’appréhender. Lorsqu’on est féru de cette thématique, notre attention est beaucoup plus grande. Nous donnons aussi beaucoup plus de notre temps pour apprendre de nouvelles informations liées à notre sujet de prédilection. Ne dit on pas que “quand on aime, on ne compte pas ?”L’économie de la connaissance est basée sur ce postulat.
Aucune limite
Dans l’économie de la connaissance, plusieurs étapes d’apprentissage apparaissent comme scientifiques. Elles sont représentées par les chiffres 5, 50, 500, 5 000, 50 000. Avec cinq heures de formation, on peut comprendre n’importe quelle connaissance.
Avec cinquante heures d’apprentissage, tout un chacun est autonome dans son savoir. Il a appréhendé le sujet.
Aveccinq cents heures, on peut enseigner cette connaissance à des apprenants.
Acinq mille heures, le prix Nobel peut vous être attribué.
A 50 000 heures (soit 17 ans d’une vie), vous devenez un trésor de connaissances pour l’Humanité. Bien évidemment très peu atteignent ce niveau et le niveau précédent, mais il démontre le cheminement de la passion de la connaissance. Il n’y a donc pas de limites à la différence de l’économie de marché, basée seulement sur les échanges commerciaux.
L’économie de la connaissance change complètement le monde.
C’est la seule économie dont le pouvoir d’achat ne dépend que de nous mêmes.
Plusieurs sous-domaines composent l’économie de la connaissance dont celui du développement durable.
La nature est une bibliothèque, lisez là au lieu de la détruire !
La nature offre plusieurs solutions qui peuvent être dupliquées par les humains en matière de gouvernance ou encore de dépollution. Pour Idriss Aberkane, la nature est la bibliothèque universelle des humains. Nous pouvons trouver tout ce que nous recherchons en la décryptant, en parcourant son grand livre.