Fasciathérapie : la puissance d’agir du vivant et la résilience...
Publié le 27/05/2025, mis à jour le 28/05/2025
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Fasciathérapie : la puissance d’agir du vivant et la résilience du toucher
67 minutes min d'écoute
Immersion au cœur du Congrès International de Fasciathérapie – Jour 2
Le deuxième jour du 1er Congrès International de Fasciathérapie, organisé par Fascia France et le CERAP, a offert une exploration plus profonde. Les liens entre le corps, l’esprit et la société ont été au centre des échanges. Les témoignages, les expériences et les réflexions ont montré un soin global. Ici, la fasciathérapie apparaît comme une voie de résilience et de transformation.
🎧 Vous pouvez réécouter le premier épisode ici : Épisode 1.
Danis Bois : la puissance d’agir du vivant
Le professeur Danis Bois, fondateur de la méthode de fasciathérapie MDB, a ouvert la journée. Il a parlé de la « puissance d’agir du vivant ». Pour lui, chaque être humain porte en lui un mouvement interne. Cette force de vie peut guider la guérison.
« Le désir de vivre n’est pas qu’une idée. Il est inscrit dans la matière même du corps. Et c’est à ce niveau qu’agit la fasciathérapie. » — Danis Bois
Il met l’accent sur la lenteur et l’écoute. Le toucher ne cherche pas à imposer, mais à faire émerger un mouvement interne. Ce dernier devient une source d’équilibre et de santé.
Trauma et résilience : le témoignage de Jeanne-Marie Rugira
Jeanne-Marie Rugira, psychosociologue et rescapée du génocide rwandais, a partagé un témoignage fort. Marquée par les douleurs physiques et psychiques, elle a trouvé un chemin de paix grâce à la fasciathérapie.
« Ce n’est pas la guerre qui me faisait souffrir, mais la coupure d’avec un lieu de paix en moi. Le fascia m’a redonné ce lieu. » — Jeanne-Marie Rugira
Christophe Roman, ostéopathe et formateur, a partagé son expérience au sein des hôpitaux. Il insiste sur l’importance de former les professionnels de santé aux techniques du fascia pour améliorer les soins post-chirurgicaux, notamment dans les paralysies faciales et les troubles de la déglutition.
« Quand j’ai commencé à pratiquer, je rêvais qu’un jour, les gens qui sortent d’opérations puissent bénéficier de ce que l’on fait. Au niveau de la cicatrisation, on a vu que ça gagne du temps. » — Christophe Roman
Son approche allie précision scientifique et sensibilité humaine, intégrant la fascia-thérapie dans un parcours de soin pluridisciplinaire.
Le toucher thérapeutique face au stress post-traumatique
Le Dr Agnès Afnaim, médecin auprès des victimes de torture, a livré son expérience. Face aux limites des traitements classiques, elle a découvert dans le toucher du fascia un outil précieux. Ce soin restaure la confiance et la sécurité.
« Avant de relancer le mouvement interne, il faut d’abord accompagner la personne dans son retrait et ses peurs. Le toucher, dans sa lenteur et son écoute, devient alors un langage premier. » — Dr Agnès Afnaim
La distinction « porter » et « être porté » : Ève Berger-Grosjean
Dans le domaine du coaching professionnel, Ève Berger-Grosjean utilise la fasciathérapie pour accompagner les dirigeants. Ces leaders, souvent tendus et épuisés, apprennent à se déposer.
« Les dirigeants portent tout. Mais ils ignorent qu’ils peuvent aussi se laisser porter. Le fascia révèle cette possibilité. » — Ève Berger-Grosjean
Une pédagogie du vivant : Hélène Bourhis-Bois
Hélène Bourhis-Bois, chercheuse et formatrice, a insisté sur un point. La rigueur scientifique et la pédagogie sont essentielles pour garantir la qualité des soins. La fasciathérapie n’est pas une simple technique. C’est un art de la relation.
« Il faut une éthique, une unité qui laisse place à la singularité de chaque praticien. » — Hélène Bourhis-Bois
Les enjeux de reconnaissance – Anouk Serre
Enfin, Anouk Serre, présidente de Fascia France, a rappelé les défis institutionnels. Malgré les bienfaits reconnus (soulagement de la douleur chronique, gestion du stress, amélioration de la qualité de vie), la fasciathérapie reste peu intégrée.
« Le toucher, la chaleur humaine, la présence : tout cela ne se quantifie pas facilement. Pourtant, c’est ce qui soigne, ce qui transforme. » — Anouk Serre
Le fascia : un soin global pour une santé intégrative
Ces témoignages montrent que le fascia est un tissu vivant. Il reconnecte l’être humain à son histoire, à ses émotions et à sa résilience. Les praticiens rappellent son rôle clé :
✅ Réduction des douleurs musculo-squelettiques et des tensions chroniques ✅ Régulation du système nerveux autonome et du stress ✅ Accompagnement des traumas physiques et psychiques ✅ Réconciliation du corps et de l’esprit, dans une approche de santé intégrative
Une expérience collective et vivante
En conclusion, le chercheur Christian Courraud a résumé l’esprit du congrès :
« Ce n’était pas seulement un congrès. C’était une expérience vivante. La preuve que la fasciathérapie n’est pas une mode, mais une approche qui touche à l’essence même de l’humanité. »
Pourquoi s’intéresser à la fasciathérapie aujourd’hui ?
Dans un monde où le stress, les douleurs chroniques et l’anxiété se multiplient, la fasciathérapie offre une réponse. Cette pratique est douce, respectueuse et profondément humaine.
Elle invite à : 🌿 Ralentir pour écouter son corps 🌿 Redécouvrir la chaleur humaine et la confiance 🌿 Relier la santé individuelle à la santé collective
Les propos et témoignages présentés ici ont été recueillis à l’occasion du 1er Congrès International de Fasciathérapie, qui s’est tenu au Palais des Congrès de Vannes, les 9 et 10 mai 2025.
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