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Publié le 21/04/2020, mis à jour le 03/10/2023
Relations interpersonnelles
Comment coacher efficacement une personne?
Qu’est-ce qu’un coach?
Dans un monde où les mentalités, les méthodes et les outils évoluent rapidement, le monde du travail est le premier impacté. Face à ces problématiques, différents métiers proposent des solutions pour prendre du recul et s’adapter au changement.
Parmi elles, la formation, l’audit ainsi que faire appel à un coach professionnel.
Stéphane Seiracq, créateur et directeur du Master de Coaching de l’IAE de Bordeaux définit le métier de coach ainsi: «le coaching, c’est l’accompagnement par un tiers, d’une personne ou d’un collectif. Le but est le changement, afin d’atteindre un objectif cadré dans le temps, que la personne ou le collectif s’est lui-même fixé.»
Résumé plus simplement, le coach est un accompagnateur, expert dans la relation d’aide au changement.
Dans son ouvrage «Coacher, 6 étapes pour structurer sa pratique», Stéphane Seiracq dévoile les clés du processus de coaching en entreprise.
Ces clés fonctionnent aussi bien pour le coaching individuel que le coaching d’équipe. Elles peuvent servir aux coachs amateurs pour leur propre intérêt et l’épanouissement de leur entourage.
Comment débuter un coaching?
Le besoin du coaché est-il clair ?
«La sollicitation englobe à la fois la façon dont le professionnel est sollicité, l’objet de la sollicitation et le contenu.» En clair, avant d’agir, on va réfléchir.
La première séance est dévolue à première étape d’un bon travail de coaching est l’analyse de la demande de la personne. Cette demande est-elle bien claire, structurée et faisable? Car plusieurs confusions sont possibles:
- La personne est confuse dans ses propos et dans l’expression de son besoin.
- La personne alterne entre plusieurs demandes et besoins.
- Ou encore, la personne veut tout et son contraire.
C’est donc un travail d’écoute active et d’exploration d’une jungle de pensées, où le coach aide son client à faire émerger et clarifier son besoin.
Exemple de clarification pour accompagner l’individu :
- Client: Je viens vous voir parce que je voudrais changer plein de trucs.
- Coach: Dans le plein de trucs, quel est celui que vous souhaiteriez aborder maintenant?
- Client: J’ai un poste de cadre supérieur, cela se passe bien mais je n’ai pas confiance en moi. J’ai l’impression d’être un imposteur et que tout le monde va s’en rendre compte un jour ou l’autre.
- Coach: En vous comparant à vos pairs, vous notez objectivement que vous vous en sortez aussi bien qu’eux. Mais cela ne vous permet pas d’avoir confiance en vous et de bien définir votre place. Vous voudriez lever l’ambiguïté et vos blocages pour être plus serein dans votre vie professionnelle, et en tirer un bénéfice?
- Client: Oui exactement.
Quel est le cadre du coaching?
Après la clarification du besoin, on continue l’exploration intellectuelle en s’intéressant à l’environnement dans lequel doit se former un changement.
Cette étape va permettre de définir les objectifs à accomplir et le cadre du coaching pour mener la mission à bien.
Chaque groupe (famille, amis, association, entreprise) repose sur une structure, des relations humaines et un mode de fonctionnement. Le coach doit en savoir le plus possible sur cet environnement, et le lien relationnel que son client ou coaché a développé avec lui.
Grâce à ce questionnement, le coach n’est pas seul à obtenir de précieuses informations pour cadrer sa mission.
«En explorant ces éléments, le client comprend mieux les raisons de ses choix dans son cursus et son parcours professionnel.
Cela peut aussi l’amener à:
- Modifier la façon doit il se représente la situation,
- Apporter des éléments de perceptions qu’il n’avait pas pris en compte
- Mettre en lumière des croyances limitantes, des contextes défavorables ou des impossibilités».
Quelles sont les étapes essentielles du coaching?
Comment le coach implique le coaché?
«L’intervention regroupe les objectifs poursuivis dans le cadre de la mission, la mise en place d’un plan d’action concret visant leur atteinte.»
Il est difficile d’être opérationnel et de passer à l’acte. Encore plus de réussir, quand on n’y croit pas. Grâce à des questions et des exercices pratiques, le coach bouscule le schéma de pensée du coaché. Il agrandit ses perspectives et bouscule ses préjugés.
«Le coach va focaliser son intervention sur le mode de pensée de la personne qu’il accompagne, entrer dans sa représentation du monde.»
C’est une étape subtile, car conseil et coaching ne sont pas équivalents.
Le conseil va imposer une opinion ou un point de vue qui viendrait limiter le libre arbitre de la personne. Tandis que le coaching va plutôt faire réfléchir la personne par des questions et un dialogue construit selon la maïeutique de Socrate.
Pour déconstruire une croyance limitante, qui fige la personne dans une représentation de soi étriquée, le coach va l’amener à penser et concevoir son contraire.
Voici quelques exemples :
- Si la personne se considère comme une incapable, le coach abordera les ressources qui peuvent être déployées.
- Si la personne se considère comme anormale, le coach abordera ses représentations sur la norme.
- Ou si la personne estime qu’elle n’a rien pour elle, le coach abordera la question de l’exception et de la singularité.
Comment rendre le changement possible?
Cette étape consiste à projeter la personne dans un futur proche ou plus lointain. L’enjeu étant qu’elle visualise concrètement la mise en place de son projet professionnel avec les contraintes, les bénéfices et leurs implications.
C’est l’étape où les coachés sont confrontés à la réalité, à leurs aptitudes acquises et leurs limites. Pour aboutir au changement voulu, le coach et son coaché vont décider ensemble des apprentissages, actions et pratiques à mettre en place. Celles-ci devront être répétées et ajustées (si besoin) pour répondre à leurs objectifs.
Cette étape est particulièrement critique. Devant l’effort à fournir, la personne peut perdre sa volonté et ses motivations.
Dans ces moments difficiles, le rôle de coach va naturellement être de soutenir son effort. Il doit lui donner des clés pour surmonter son abattement et se motiver pour prendre sur soi.
Comment s’assurer de la réussite d’un coaching?
Le coaché est-il conscient des changements?
«Consolider, c’est rendre plus solide un élément existant, notamment ici les éléments représentatifs du changement qui s’opère.» Les éléments étant le comportement, les gestes, les sentiments et les points de vue nouveaux. Mais pour qu’ils s’inscrivent dans le long terme, il faut les ancrer dans l’esprit de la personne.
«Ne pas réaliser cette étape, c’est comme faire un marathon sans avoir de repère sur les kilomètres parcourus et encore à faire». Le risque étant que la personne, obnubilée par les changements qu’il reste à faire, ne s’aperçoive pas de ceux qui sont déjà opérés. C’est alors au coach de lui faire prendre conscience du chemin parcouru et des changements opérés.
Cela peut être une meilleure ambiance dans le cadre du travail, ou des kilos perdus si on suit un régime.
Le coaché est-il autonome?
Durant toutes les séances de coaching, la distance est de rigueur. Le coach n’est pas un gourou. Il a un code déontologique à suivre: celui de respecter l’autonomie du client et de ses ressentis et opinions est capital.
«C’est par son action et la distance que le coach va {…} permettre à son client de se trouver ou se retrouver.»
Pour asseoir sa posture et marquer la distance, on s’appuie à la fois sur :
- Le temps. Le coach ne doit pas être là tous les jours, et l’accompagnement ne doit bien sûr par être éternel. Selon S. Seiracq, un coaching se limite entre 6 à 12 séances. Celles-ci peuvent être d’un rythme d’un jour par semaine ou par mois. Ainsi, le temps de coaching ne doit pas dépasser 1 an.
- L’espace. Dans un contexte professionnel, le coach n’est pas l’ami de son client. Une certaine distance émotionnelle est donc de rigueur sans qu’elle ne soit non plus trop importante.
Le véritable challenge du coach n’est pas de savoir appliquer une méthode. Le challenge est la recherche d’un équilibre émotionnel délicat. En coaching, plus que dans n’importe quelle autre profession, le savoir-faire dépend entièrement du savoir-être.
Source : Stéphane Seiracq, « Coacher, 6 étapes pour structurer sa pratique », éditions Interéditions, 2019
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