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Publié le 04/02/2020, mis à jour le 11/05/2023
Remèdes naturels et médecines douces
Comment le non-dit peut influencer une vie ?
Ces souvenirs inconscients qui nous gouvernent
La souffrance en héritage
Ce qui est tenu secret, non-dit, parfois un événement heureux, cependant la plupart du temps on évoque un traumatisme enfoui, ce qui n’a pas été formulé mais qui se distille confusément dans nos cellules ou qui se transforme en symptôme est transmis à la descendance à l’état brut et la gouverne à son insu.
Obligés de réagir en fonction d’une mémoire au lieu d’agir par rapport à l’intégration de nouvelles options, ces souvenirs inconscients et parfois traumatiques sont de véritables bombes à retardement qui empêchent que nous nous construisions harmonieusement et dans la confiance.
Un conseil : si vous voulez vivre votre réalité à vous, si vous sentez que votre vie n’est pas fluide, que quelque chose vous gêne, grimpez sur votre arbre généalogique, secouez ses branches et faites-en tomber les fruits pourris !
Les traumatismes laissent une trace dans l’ADN
Chocs, souffrances, douleurs, drames, deuils « non faits », « mal-a-dit », toute situation inachevée parfois depuis des siècles, telle une course mal relayée, peut se transmettre et marquer l’inconscient des descendants de façon parfois tragique.
Le docteur Ariane Giacobino, généticienne et chercheur à l’université de Genève, a observé que les traumatismes laissaient une trace biologique dans l’ADN, particulièrement dans celui de la troisième génération issue du traumatisme.
Elle a découvert que cette trace pouvait être mesurée en isolant un gène qui répondait à un stress très fort résultant d’un événement traumatique.
Dans l’ADN extrait du sang des patients ayant vécu un trauma, des modifications apparaissent sur celui-ci, c’est ce qu’elle appelle une cicatrice. Cette trace survit à chaque division cellulaire.
Les nons-dit ou le silence qui détruit
Le poids des secrets de famille
Gardés sous silence, les secrets de famille deviennent sournoisement des sujets enflammés. Dans le cadre de notre incarnation, nous devons transmettre le flambeau dignement et dans le respect de ce que nous avons reçu.
C’est là que le bât blesse, nous transmettons ce qu’on nous lègue génétiquement à travers nos chromosomes, mais aussi psychiquement, c’est-à-dire notre vécu profond fait de blessures, brûlant au passage chaque génération à qui l’on passe le cadeau parfois empoisonné de la naissance.
Lever le voile et exhumer les secrets permet qu’une libération soit possible. Attention, la vérité ne garantit pas tout mais permet de désamorcer la bombe à retardement.
Interprétation erronée
Lorsqu’un sentiment de honte, de gêne, de pudeur ou tout simplement de peur interdit les mots, il arrive que l’événement traumatique se retrouve transformé en une explication fabriquée à défaut d’oser dire la vérité. Le mensonge se transmet aussi de l’inconscient d’un parent à celui de son enfant qui lui-même contaminera son enfant.
Une histoire transmise indûment fait des ravages dans l’inconscient de la descendance.
Le corps est alors une maison hantée qu’on ne peut pas déménager et le non-dit son fantôme. Il apparaîtra traitreusement dans des troubles ou des somatisations et, à une date symbolique.
Le cerveau est une horloge biologique
C’est à Marc Frechet, psychologue clinicien de l’hôpital Debrousse à Villejuif que l’on doit la théorie du principe des cycles biologiques mémorisés par le corps dans les cellules.
Il a observé un certains nombres de constances répétitives à partir desquelles il a élaboré ce concept de cycles biologiques engrammés dans le cerveau.
Cela veut dire que chaque fait marquant de la vie est gardé en mémoire par notre cerveau telle une base de données à laquelle celui-ci va se référer en permanence.
En fait, le cerveau passe son temps à chercher des similitudes dans le passé avant de créer de nouveaux circuits neurologiques. C’est pourquoi il est important de déprogrammer les situations douloureuses au risque de les revivre à des dates clef.
Intergénérationnel : témoignage inspiré de faits réels
Rappelons que si on se tient aux bienfaits d’une vie facile sans mettre aux défis peurs et habitudes, on va passer sa vie à défendre cet état de « facilité » dans lequel on n’apprend rien, or nous ne devons être que mouvement à l’instar de nos cellules qui se renouvellent en permanence.
Il était une fois une famille unie qui se trouvait pourtant à l’aune d’un tremblement. Celui des cellules. Celles qui véhiculent les mémoires enfouies, les expériences de vie, les émotions non évacuées.
Déclencheur
Le soir du 3 décembre 2013, Vincent, 42 ans, tombe sur le livre de Marie jeune auteur qu’il a aimée en secret au lycée. À l’instar de ce dont a témoigné Marc Frechet, nous avons en nous des séquences chiffrées dont il faut se libérer au risque d’être conditionnés toute notre vie.
Ce 3 décembre, il y a ce qu’on appelle un syndrome d’anniversaire. Une date qui a laissé une trace dans les cellules de Vincent. Un traumatisme hérité que le destin honore. Vincent s’empresse de lire le livre de Marie, récit d’un amour à un père trop tôt disparu, texte qui est aussi une ode au suicide.
Le livre de Marie est le fameux déclencheur (le choc) qui va justifier le programme hérité, la première fois qu’il s’est passé quelque chose de similaire au stress du moment et qui a fait réagir Vincent avec un mécanisme de défense. Vincent referme le livre et pense pour la première fois de sa vie à son grand-père maternel qu’il n’a JAMAIS connu, hanté soudainement par lui et dont il ignore tout.
L’ascendant
Le grand-père de Vincent est mort quand sa mère avait huit ans. En parler avec elle n’a jamais été un sujet ni une interrogation. Vincent s’était bien sûr aperçu qu’il lui manquait un grand-père. Savoir de quoi celui-ci avait pu souffrir n’avait pas effleuré son esprit de manière conscientisée.
Pourtant, il semble bien que Vincent ait été heurté par le silence car toute sa jeune vie d’homme sera l’objet d’une quête qu’il n’aura jamais pu définir clairement.
En clair, il manquait une carte au jeu de la famille, ou une pièce au puzzle. Une personne contrainte de se construire dans une absence de parole sur un sujet traumatique, sans que le prénom d’un mort ne soit prononcé comme s’il n’avait jamais existé, se retrouve avec des fantasmes dont les images proviennent, non pas de ce qu’il a compris, mais de ce qu’il a capté de façon télépathique dans l’inconscient du parent qui s’est tu.
Gouverné à l’insu par la mémoire traumatique
Cette nuit-là, Vincent rêve donc de ce grand-père, d’une arme à feu. Il entend le bruit d’un canon, il sait que sa vie bascule à cet instant et que les réponses pressent… L’image d’un pistolet s’était souvent imposée à lui… Il est encombré d’une mémoire l’empêchant d’être ce «tout» qui permet de répondre à la situation de manière appropriée, c’est-à-dire hors de son réel contrôle.
En face de cette mémoire enfouie
Marie est veuve, orpheline de père depuis l’âge de vingt-trois ans et a une fille elle-même orpheline de père depuis l’âge de deux mois. Sont-ce là des circonstances qui permettent de montrer à Vincent la trace qu’il a en lui ?
N’a-t-il pas d’autres choix que de réparer la blessure de sa maman orpheline ? Nous sommes les héritiers par procuration des programmes inconscients des parents et nous sommes aussi là pour réparer les blessures de nos aïeux.
Date symbolique
Le 4 décembre 2013, c’est l’anniversaire de la rencontre de Marie avec feu son mari. Le 4 décembre 2013, elle reçoit un mail de Vincent qui au lendemain de sa nuit de lecture a remué ciel et terre pour retrouver sa « trace » (ou la trace qu’il a en lui…). Il lui a écrit qu’il l’a aimée en secret, à l’époque de leurs quinze ans. Elle ne n’en souvient pas consciemment. C’est son cerveau qui a quelque chose en magasin ; une similarité d’expérience commune qu’elle ignore.
Du jour au lendemain Vincent quitte sa famille. La fille de Marie, orpheline de papa, gagne alors une grand-mère de plus. Celle-ci entre dans sa vie à l’âge qu’elle-même avait quand elle s’était retrouvée sans son père… hasard ?
Hypothèse
Vincent voulait-il inconsciemment réparer la douleur de sa mère en offrant à cette petite fille une figure masculine qu’il incarnerait, et ce à l’âge exact où sa mère avait été amputée de son père ? Avait-il été séduit par Marie parce qu’elle était jeune veuve comme sa grand-mère maternelle donc ? A-t-il choisi Marie parce qu’elle faisait résonner un silence sur son arbre ?
Nous sommes des arbres généalogiques ambulants. Puisque tout était tu, les chances que les histoires se répètent avaient doublé. Le conditionnement de Vincent était-il double ? À la fois, le sauveur des blessures cachées de sa mère et l’enquêteur ?
Évidence
Marie finit par se persuader qu’il y a un secret dans la famille de Vincent et que celui-ci a produit un sentiment de nécessité. Vincent n’avait pas le choix !
Elle le flaire comme on sent un parfum rance. Non seulement, elle le flaire, mais elle attend la démonstration de ce qu’elle croit ; deux êtres que tout oppose peuvent être réunis, hors conscientisation des sentiments, par des mémoires respectives.
Similitude
Feu le mari de Marie s’est suicidé.
Vincent se rappelle les mots de son père, il avait 12 ans : « Ton grand-père, moi je vais te le dire, il s’est suicidé ! ».
Après cette allégation, il ne lui en avait plus jamais reparlé. Vincent questionne sa mère. Elle justifie ses années de silence par le fait qu’elle ne pensait absolument pas nécessaire de mettre des explications sur un drame.
Elle raconte. Son père s’est tué d’un coup de feu après avoir divorcé d’avec sa mère, elle avait huit ans, sept autres frères et sœurs.
Vincent n’apprendra pas quelles raisons ont pu pousser cet homme à commettre l’acte irréversible. Le seul détail qui compte pour son cerveau est la date de l’enterrement : le 4 décembre.
Impact non-prouvable sur la génération directe
Le corps (soma) garde tout en mémoire parallèlement aux chromosomes qui véhiculent le bagage génétique. La mère de Vincent, la première génération issue du drame, a eu un cancer du côlon à l’âge de soixante-dix ans. Une émotion refoulée devient une fragilité. Si le corps s’en mêle, il frappera toujours à un endroit symbolique.
Le décodage biologique dit au sujet du côlon « je me sens impuissant à évacuer une crasse, en ligne avec la famille. Tout va toujours bien. C’est le déni des «merdes ». Le côlon touche les « faux-cool », dit Michel Odoul – Dis-moi où tu mal, je te dirai pourquoi.
Blocage émotionnel
Tout le monde n’exprime pas ses émotions de la même façon, et tout le monde ne sera donc pas forcément affecté par une même situation. Il y a des prises de conscience différentes propres à chacun, des cheminements personnels. Ainsi un secret, ou une émotion selon qu’elle soit exprimée ou non, pourra développer une maladie chez l’un et pas chez l’autre.
Par ailleurs, se remet-on plus facilement d’une opération, d’une chimio, d’un accident si l’on comprend ce qu’il nous a été donné de vivre ? Quand on vit une expérience, une émotion (d’ailleurs le mot «émotion» vient du latin motio qui veut dire «mouvement») s’ensuit, celle-ci doit être exprimée pour passer dans le cortex sinon, la délivrance de catécholamines et de sérotonine ne peut pas se faire et l’émotion retourne à la case/cause départ, c’est-à-dire dans le corps.
C’est ainsi que l’on fait à l’intérieur du corps ce que l’on aurait dû crier dehors, libérant un flux de mauvaise énergie en soi, c’est le propre du refoulement ; faire obstacle aux moyens d’expression que sont la véritable nature des mécanismes de défense du corps.
Précisons que la maman de Vincent est totalement guérie et a un même un goût plutôt rigolo pour la psychologie.
De la mémoire cellulaire du corps
Même si nous avons inconsciemment occulté des expériences douloureuses ou hérité d’elles, notre mémoire cellulaire ou corporelle s’en souvient. D’une manière ou d’une autre, elle cherchera à se prononcer, soit par un symptôme, soit par une répétition du même genre de situation.
Notre cerveau apprend par comparaison et à la moindre occasion, il ramène du passé ou de l’arbre des mémoires enfouies, réprimées en attirant à nous le même genre de situation.
Terminons avec une autre recherche scientifique résultant des travaux du professeur Vincent-Pol Tassin, neurobiologiste et spécialiste du fonctionnement de la mémoire à l’Iserm et au Collège de France à Paris. Il a remarqué que le souvenir d’un événement traumatique peut être conservé en mémoire sur un mode intuitif qui fonctionne en millisecondes, au-delà de la perception consciente. Alors quand la science s’en mêle…
Sylvaine Allié est praticienne en neuro-training à Paris.
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Publié le 04/02/2020, mis à jour le 11/05/2023
Je suis convaincu que les secrets de famille sont porteurs de problèmes pour les générations futures, et aussi dans la qualité de la relation avec les divers membres familiaux.
S’en libérer permet de donner du sens à ce qui vous arrive dans la vie et qui n’est peut-être pas le vrai chemin ! En formulant ce qui a été nié/caché vous allez en prendre conscience et ne plus vivre certains événements comme une fatalité… Assurément vous sauvez votre descendance du conditionnement. Sylvaine Allié