Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, TDAH, est la conséquence d’un dysfonctionnement des systèmes cérébraux en charge de l’attention.
Si bon nombre de parents soupçonnent vite leur enfant débordant d’énergie et de vie d’avoir contracté ce trouble, sachez que rien n’est aussi évident.
Le simple fait d’être surexcité n’indique en rien la présence d’un TDAH.
Selon la Haute Autorité de Santé, il existe trois types de symptômes :
L’impulsivité, qui se définit comme l’incapacité à s’empêcher de faire ou de dire une chose.
La personne atteinte de TDAH se montre impatiente, voire irréfléchie, passant rapidement de moments de colères soudaines à ceux d’euphories.
L’hyperactivité motrice
La personne éprouve le besoin frénétique de multiplier les projets, ou d’avoir des activités sportives ou soirées régulières. Elle change aussi régulièrement de travail ou de conjoint.
D’autres signes accompagnent ces symptômes :
Un cycle alternant hyperactivité et procrastination
Les personnes ayant un TDAH présentent un taux de dopamine irrégulier (le principal neurotransmetteur impliqué dans le trouble). Quand ce taux est très haut, l’impatience et l’euphorie les gouvernent, mais quand ce taux chute, elles deviennent hypoactifs et procrastinent.
Des troubles de l’endormissement.
Des troubles bipolaires avec des états de dépression cyclique.
Et des addictions (le sexe, le jeu, les drogues, le shopping, la nourriture etc.)
A côté de l’impératif accompagnement par divers professionnels de la santé (neuropsychologue, le suivi d’une thérapie cognitivo-comportementale), il existe plusieurs astuces pour améliorer son quotidien avec un TDAH.
Ces astuces proviennent du « manuel de survie de l’adulte atypique » (Le Courrier du Livre, 2021) de Christelle Béchouche, scénariste et auteure, atteinte de trouble dys et sensibilisée aux autres troubles cognitifs.
Comment accompagner un TDAH ?
Se structurer pour éviter de s’éparpiller
On l’aura compris, la personne avec un TDAH a tendance à être émotionnellement et cognitivement instable. Ce qui la dessert et la conduit vers les addictions.
L’enjeu pour elle sera d’apprendre à calmer son feu intérieur. Pour ce faire, deux changements doivent être entrepris :
Trouver des solutions pour faire face à la procrastination
Ce second changement implique un travail sur son mental (en faisant taire ses peurs) et une révision complète de son organisation de travail (diviser les tâches en petits objectifs faciles et réalisables et se couper des sources de distraction).
Par ailleurs, deux autres conseils s’appliquent spécialement aux personnes atteintes de TDAH :
Ne visualisez pas l'objectif principal avant de l’avoir achevé, car vous aurez l'impression de l'avoir déjà atteint.
Evitez d'en parler, car le sentiment de l'avoir vécu en l'exprimant aux autres vous empêchera de vouloir l'atteindre.
Opérer de tels changements implique déjà de grands efforts pour le commun des mortels, il est donc impératif que les personnes atteintes de TDAH se fassent accompagner dans cette démarche.
Deux solutions sont possibles : se faire aider par un coach spécialisé en TDAH ou s’essayer à la thérapie de neurofeedback.
Quel est le concept du neurofeedback ?
Par l’étude de l'activité cérébrale de son cerveau, le thérapeute amène le patient à modifier ses circuits neuronaux pour en créer de nouveaux. Il s’aide pour cela d’exercices visuels et sonores. Tout le but du neurofeedback est d’apprendre au patient à se motiver ou se calmer.
Cette méthode utilisée essentiellement pour traiter les troubles cognitifs s’avère très efficace pour gérer l’hyperactivité et les émotions.
Calmer son agitation intérieure
Déstressez par tous les moyens possibles
Faites un tableau où vous collez des images de paysages ou des pensées qui vous apaisent et vous recentrent.
Dressez une liste de films et de séries qui vous font du bien et regardez-les dès que nécessaire.
Faites du sport avec une préférence pour les sports aériens (glisse, trampoline, surf, skate) et les sports de combat qui vont vous apprendre à canaliser votre énergie.
Si vous devez travailler assis, compenser le mouvement grâce à des coussins à air dynamique (de type Dynair). Ces coussins vous font bouger les fesses et donnent une impression de mouvement constant.
Dans la même idée, vous pouvez aussi vous procurer des hand spinners, des objets que vous pouvez malaxer, triturer pour vous détendre. Vous en trouverez sur des sites tels Hop Toys, une plateforme de jeux spécialement conçus pour tous ceux qui souffrent de troubles cognitifs.
Comment mieux-vivre au travail avec un TDAH ?
Trucs et astuces pour grands nerveux
Le défi principal pour un TDAH est d’éviter de s’éparpiller pour rester concentré.
Pour ce faire, voici quelques stratégies à penser :
Donnez-vous des horaires ainsi qu'un rituel de travail. Répartissez le temps pour chaque tâche et à temps égal pour chacune.
Coupez Internet si vous le pouvez ainsi que votre téléphone.
Lisez vos documents avec un stylo en main. Si plusieurs idées surviennent pendant votre lecture, notez-les.
Pour les oublis fréquents, ayez tout en double (stylos, documents, clés USB) sur votre lieu de travail ainsi qu'à votre domicile
Prenez conscience de vos humeurs changeantes, ayez des stratégies de compensation comme faire de la relaxation avant une réunion.
Mettez-vous volontairement des limites avec vos collègues pour éviter les débordements de paroles. Et n’anticipez pas sur ce qu’ils peuvent penser de votre travail.
Lorsqu'un dossier stimulant ou un projet est terminé, préparez-vous à un petit coup de mou. Relancez-vous aussitôt dans une autre tâche pour éviter cette soudaine « déprime » de fin d'objectif.
Restez positif, éloignez-vous des personnes anxiogènes.
Ne refusez pas des opportunités, mais ne donnez pas une réponse immédiate. Demandez un temps de réflexion avant de vous engager ou de refuser.
Si vous ne tenez pas en place pendant une réunion, essayez la cohérence cardiaque ou malaxez un hand spinner.
Venez à vélo au travail si vous pouvez.
Anticiper les chutes
Surtout, restez positif, il est évident que ces nouvelles habitudes prennent du temps. Cela se comptera en mois, voire en années.
Il se peut que vous échouiez ou ratiez vos objectifs. Souvent.
Dans ses situations, souvenez-vous de cette maxime de Confucius « la plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute. »
D’autant plus quand on possède une arme comme la vôtre, à savoir une énergie suffisamment débordante, capable de mobiliser vos ressources et forces, pour vous permettre de rebondir et faire mieux.
De quoi, en somme, garder votre bon moral en toutes circonstances.
Source : Christelle Béchouche, Le manuel de survie de l’adulte atypique, Le Courrier du Livre, 2021
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