Fasciathérapie : la méthode qui a transformé la navigatrice Isabelle...
Publié le 04/07/2025, mis à jour le 08/07/2025
Connaissance de soi
Fasciathérapie : la méthode qui a transformé la navigatrice Isabelle Joschke
4 min de lecture
Et si l’on apprenait à écouter son corps comme on écoute le vent en mer ? Pour Isabelle Joschke, navigatrice du Vendée Globe, la réponse est simple. La fasciathérapie a changé sa façon de s’entraîner, de récupérer et de vivre. Elle en parle dans un entretien direct. Cette méthode est devenue un appui central dans sa vie, bien au-delà du sport.
Qu’est-ce que la fasciathérapie ?
La fasciathérapie est une méthode manuelle douce. Elle a été développée dans les années 1980 par Danis Bois. Il est kinésithérapeute, ostéopathe et docteur en sciences de l’éducation.
La méthode agit sur les fascias. Ce sont des tissus qui enveloppent et relient les muscles, les organes, les os et les nerfs. Les fascias forment un réseau continu dans le corps. Ils jouent un rôle dans la posture, la douleur, la perception et les émotions.
La fasciathérapie repose sur un toucher lent et précis. Le praticien suit les mouvements internes du corps. D’autres outils peuvent compléter la méthode :
le mouvement sensoriel,
la méditation de pleine présence,
un accompagnement verbal si nécessaire.
L’objectif est de relâcher les tensions profondes. La personne retrouve une meilleure perception de son corps. Elle peut ainsi rétablir un équilibre global : physique, émotionnel et mental.
👉 Ces propos ont été recueillis à l’occasion du 1er Congrès international de Fasciathérapie, coorganisé par Fascia France et le CERAP (Centre d’Etude et de Recherche Appliquée en Psychopédagogie perceptive) qui a réuni les pionniers de cette approche pour croiser les regards entre science, thérapie manuelle et philosophie du vivant.
La rencontre décisive : 2013, un tournant dans sa carrière
Isabelle Joschke découvre la fasciathérapie en 2013, à une période charnière de sa vie. Après presque dix ans de navigation en solitaire à haut niveau, elle se sent épuisée physiquement et mentalement. C’est à ce moment qu’elle croise la route de Claudia Ruand, praticienne formée à la méthode, qui l’initie à la fasciathérapie, au mouvement sensoriel, et à la méditation de pleine présence.
“J’ai eu un vrai coup de foudre. Dès mon premier cours de mouvement sensoriel, j’ai senti l’épaisseur de mon corps, qu’il était vivant. C’était comme rentrer à la maison.” — Isabelle Joschke
Cette rencontre lui redonne goût à l’entraînement. Elle découvre un espace d’écoute intérieure qui l’aide à se reconnecter à elle-même, à son rythme biologique, à son corps en mouvement.
Une méthode qui réconcilie corps, performance et identité
En intégrant la fasciathérapie dans son quotidien, Isabelle apprend à faire passer son propre rythme avant celui de la compétition. Cette inversion des priorités change tout :
Meilleure récupération : en sortant du pilotage automatique du “toujours plus”, elle apprend à prendre le temps de ressentir ce qui se joue en elle après chaque course.
Nouvelle relation au corps : sur un bateau en mouvement permanent, les appuis sont instables. Grâce à la fasciathérapie, elle retrouve des points d’ancrage intérieurs pour garder l’équilibre.
Accès à une performance durable : en s’écoutant mieux, elle se dépasse sans se briser.
“Avant, j’essayais d’adapter mon rythme à celui de la course. Maintenant, c’est l’inverse. Je pars de mon rythme intérieur, pour ensuite aller plus loin.”
Des résultats concrets en compétition
Un des souvenirs marquants évoqués par Isabelle est cette victoire d’étape lors d’une course exigeante, avec de nombreuses manœuvres sur un format très court — a priori peu adapté à ses qualités. Ce jour-là, quelque chose se libère grâce au travail en fasciathérapie avec Philippe Ropert :
“J’ai senti mon ancrage, la présence dans mes pieds, comme si le bateau devenait une prolongation de mon corps. C’était magique.”
Ce moment illustre parfaitement l’objectif de la fasciathérapie : retrouver une pleine présence incarnée, qui rend possible des performances de très haut niveau… sans s’abîmer.
Fasciathérapie : un outil pour la transition de vie
Après 21 années de navigation au plus haut niveau, Isabelle Joschke a annoncé la fin de sa carrière de course au large. Et cette transition, elle l’aborde avec le même état d’esprit que celui cultivé grâce à la fasciathérapie : prendre le temps, se poser, faire le point, s’écouter.
“Ce sera un grand point d’appui. Il y a le repos du corps… et aussi la naissance d’une nouvelle vie.”
Pourquoi choisir la fasciathérapie ?
La fasciathérapie ne s’adresse pas qu’aux sportifs de haut niveau. Elle est particulièrement indiquée pour :
les personnes stressées, en burnout ou en perte de repères corporels
les douleurs chroniques, les tensions musculaires et les troubles posturaux
les périodes de transition (deuil, reconversion, maternité, etc.)
les personnes souhaitant mieux se connaître par le corps
C’est une approche globale et respectueuse, qui invite à ralentir, à ressentir, à se reconstruire en profondeur.
Où trouver un fasciathérapeute ?
Pour bénéficier d’une pratique rigoureuse de la fasciathérapie, il est essentiel de consulter un praticien formé à la méthode du professeur Danis Bois. La fasciathérapie selon la Méthode Danis Bois (MDB) est généralement exercée par des professionnels de santé (kinésithérapeutes, infirmiers, sages-femmes…) ou par des praticiens en approches complémentaires, dans une logique d’accompagnement global de la personne.
Choisir un professionnel adhérent à FasciaFrance, l’association de référence en la matière, constitue un véritable gage de qualité. En France, l’annuaire officiel des praticiens certifiés est accessible sur le site www.fasciafrance.fr.
Conclusion : un art de vivre, pas une simple technique
La fasciathérapie est plus qu’un soin : c’est une invitation à la présence, à l’écoute du corps, à la transformation personnelle. Pour Isabelle Joschke, elle a été un levier de performance, de résilience, et de passage vers une vie plus consciente.
En ces temps où notre attention est happée de toutes parts, se reconnecter à soi par le corps est un acte de résistance, mais aussi un chemin vers la liberté intérieure.
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