Rencontre avec Danis Bois, fondateur de la fasciathérapie et penseur du vivant
Encore peu connue du grand public, la fasciathérapie incarne pourtant une révolution silencieuse dans le domaine de la santé intégrative. Fondée par Danis Bois, cette approche repose sur une conviction forte : le corps est porteur d’une intelligence vivante, capable d’autorégulation, de transformation et d’équilibre. En son cœur, un mouvement interne subtil que le thérapeute vient écouter, accompagner, révéler.
👉 Ces échanges ont été enregistrés lors du 1er Congrès international de Fasciathérapie, coorganisé par FasciaFrance et le CERAP (Centre d’Étude et de Recherche Appliquée en Psychopédagogie Perceptive). Un événement inédit, où thérapeutes, chercheurs et penseurs du vivant ont croisé leurs regards pour redessiner les contours d’une médecine plus sensible.
Qu’est-ce que la fasciathérapie ?
La fasciathérapie est une thérapie manuelle innovante qui agit par le biais des fascias, ces tissus conjonctifs présents dans tout le corps. Mais pour Danis Bois, il ne s’agit pas seulement d’une technique structurelle. C’est une approche globale, sensible, centrée sur la personne, qui mobilise autant la dimension corporelle que psychique.
Ce qui fait sa spécificité ? L’écoute d’un mouvement interne lent, profond et vivant au cœur du corps.
« Ce mouvement interne, toutes les capacités cognitives, intellectuelles ou physiologiques semblent être optimisées à son contact. Et on se sent parfaitement heureux. » — Danis Bois
Le mouvement interne : cœur vivant de la méthode
Selon Danis Bois, ce mouvement interne est l’expression du vivant en nous. Il n’est pas mécanique, mais perceptible par la main du thérapeute et ressenti par la personne comme une présence intime et transformante.
Ce mouvement :
est très lent,
suit sa propre direction naturelle vers la solution,
porte le désir de vivre inscrit dans la matière corporelle.
« Tout organisme vivant, même sans système nerveux, porte en lui le désir de survivre. » — Danis Bois
Travailler avec ce mouvement, c’est réveiller une force intrinsèque de régulation que le corps possède déjà. Cette puissance, Danis Bois l’appelle la puissance d’agir du vivant.
Une thérapie du présent
La fasciathérapie, telle que la pense Danis Bois, ne se limite pas à la correction d’une posture ou à la disparition d’une douleur. C’est une rééducation de l’attention, une méditation incarnée qui nous invite à revenir dans l’instant présent.
« Il n’y a pas d’avenir sans être connecté au temps présent. »
Le thérapeute, par son toucher, aide la personne à se reconnecter à elle-même — ici et maintenant. Et c’est cette reconquête du présent qui permet au corps de se transformer.
Le rôle fondamental de la lenteur
Dans une société de vitesse, la fasciathérapie choisit de ralentir. Ce n’est pas un ralentissement passif, mais une stratégie thérapeutique essentielle.
Danis Bois insiste : c’est en ralentissant le geste thérapeutique, en s’accordant au rythme du mouvement interne, qu’on réveille la conscience corporelle, qu’on touche à la profondeur du vivant.
« La lenteur permet de relancer le contact avec ce mouvement interne. »
Cette lenteur ouvre un espace de présence et d’écoute où peut émerger une transformation durable.
Une posture thérapeutique humaniste
Le fasciathérapeute ne “fait” pas sur le corps. Il accompagne, il observe, il ressent.
Sa posture est :
écoutante,
sensible,
guidée par la perception du mouvement interne.
Il s’agit moins de corriger que de réveiller, moins d’imposer que de laisser le corps trouver sa propre voie vers la résolution.
Fasciathérapie et chaleur humaine
Danis Bois souligne un point essentiel : notre époque souffre d’une crise de la sensibilité. Et la fasciathérapie, par le toucher, peut contribuer à réchauffer la relation humaine.
« La chaleur humaine est à l’origine de l’empathie. Elle donne à la personne une sensation de protection, de confiance et de solidarité. »
Ici, le toucher thérapeutique devient un acte de relation : il ne soigne pas seulement un corps, il reconstruit une présence, une relation à soi et aux autres.
Une méthode ancrée dans la méditation
Danis Bois est un méditant de longue date. Il a intégré cette expérience dans sa méthode. Pour lui, la méditation n’est pas un état figé, mais une pratique active, une reconquête de la tranquillité.
Il distingue deux types de méditation :
la méditation de travail, qui exige effort et discipline,
la méditation de récompense, où s’installe un bonheur intérieur stable.
« La méditation, c’est l’art d’être heureux indépendamment de ce qui se passe à l’extérieur. »
La fasciathérapie devient alors un chemin d’accès à cette joie intérieure.
Conclusion : une approche pour notre époque
La fasciathérapie de Danis Bois est plus qu’une technique manuelle : c’est une philosophie incarnée, une éducation du corps et de la conscience, une voie de transformation profondément humaine.
Dans un monde en perte de repères, elle propose un ralentissement salvateur, une écoute renouvelée de soi, et une reconnexion à la puissance du vivant qui nous habite tous.
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