Le toucher thérapeutique n’agit pas seulement sur les muscles. Il peut aussi influencer nos émotions, notre stress et même notre cerveau.
Dans cet épisode de BloomingYou – Les Voix du Corps, la chercheuse Laure Zago nous éclaire. Elle travaille au CNRS, à l’Institut des maladies neurodégénératives de Bordeaux. Ses recherches se concentrent sur le lien entre le toucher manuel, les fascias et le fonctionnement cérébral.
👉 Ces propos ont été recueillis à l’occasion du 1er Congrès international de Fasciathérapie, coorganisé par FasciaFrance et le CERAP (Centre d’Étude et de Recherche Appliquée en Psychopédagogie perceptive), qui a réuni les pionniers de cette approche pour croiser les regards entre science, thérapie manuelle et philosophie du vivant.
Un effet immédiat sur le stress
Selon Laure Zago, 10 minutes de massage suffisent pour activer le système nerveux parasympathique. Résultat : ✅ plus de détente, ✅ moins de stress, ✅ un apaisement global.
Le toucher manuel comme la fasciathérapie agit sur le système nerveux, le système hormonal, mais aussi le système immunitaire. Il améliore l’équilibre du corps, tout en influençant le mental.
Le fascia, ce lien entre la peau et le cerveau
Le fascia est un tissu conjonctif présent partout dans le corps. Il est rempli de récepteurs sensoriels. Ces capteurs envoient des messages au cerveau, et participent à la régulation des émotions.
Cela signifie que les thérapies manuelles, comme la fasciathérapie, ne détendent pas seulement les tissus. Elles peuvent aussi rééquilibrer nos états internes.
« Nos émotions s’inscrivent aussi dans la peau », explique Laure Zago. C’est ce que les neuroscientifiques appellent la cognition incarnée.
Deux types de toucher, deux effets différents
Les chercheurs distinguent deux formes principales de toucher :
Le toucher discriminatif : il permet de localiser, mesurer, ressentir une pression ou une texture.
Le toucher social ou affectif : plus lent, doux et émotionnel. Il correspond au geste de la caresse.
Ce second type de contact active certaines zones du cerveau, liées aux émotions, à la motivation et aux fonctions exécutives.
Toucher, attention et rumination mentale
Un autre effet notable du toucher : il capte notre attention. Il nous ramène dans le corps. Grâce à cela, il réduit les pensées automatiques et les ruminations. C’est une voie d’accès à une présence plus consciente.
Une approche qui réunit science et ressenti
Le parcours de Laure Zago mêle psychologie cognitive, neurosciences et pratiques corporelles comme le yoga. Elle cherche à comprendre ce qui se passe dans le cerveau quand le corps est touché.
Ses recherches ouvrent une voie nouvelle. Une manière de penser le soin, le toucher et le lien entre corps et esprit.
Pour lire cet article, abonnez-vous gratuitement ou connectez-vous