Les bienfaits de la méditation sur le corps et l’esprit
Expériences empiriques et études scientifiques ont pu démontrer les effets bénéfiques de la méditation sur le corps.
Méditer apaise l’esprit, atténue la douleur chronique, les insomnies, et permet de lutter contre le stress, la dépression, l’anxiété et l’inflammation des cellules à l’origine de toutes les maladies .
Si la méditation agit sur le corps et le système immunitaire, elle agit avant tout sur le cerveau et contribue en premier lieu à une bonne santé mentale. Pour le neurologue Steven Laureys, directeur de nombreux groupe de recherche à l’Université de Liège, la méditation est à la santé mentale ce que le sport est à la santé physique. Ni plus ni moins.
De même qu’il existe une multitude d’activités physiques allant de la course à pied au rugby en passant par la natation, il existe différentes pratiques méditatives dont deux principales au début :
L’attention focalisée où l’on se concentre sur un objet, une image, une respiration, un mantra etc.
L’observation ouverte ou la pleine conscience où on ouvre ses sens à ce qui nous entoure.
A chacun de choisir ce qui lui convient le mieux…
Le sport du cerveau
Comme n’importe quel entraînement et exercice physique, méditer demande de l’endurance et de la patience afin de réaliser un effort continu. Il y a 4 étapes qui rythment la musculation du cerveau :
Vos pensées vagabondent.
Vous réalisez que vous suivez vos pensées.
Vous refocalisez votre attention sur une visualisation, la respiration ou un mantra. Quoi que cela puisse être, l’idée est de fixer son attention quelque part.
Vous maintenez votre attention.
C’est un vrai sport cérébral où les bienfaits mettent du temps à se manifester. Au début, on prend davantage conscience de soi et de son entourage, de ses sensations et de ses pensées. Puis, avec une pratique régulière et le temps, on développe un esprit plus aiguisé, on sait mieux se concentrer et porter attention à ce qu’il se passe autour de soi. Même si nous ne le voyons pas, le cerveau n’a rien d’un organe figé et immuable, il évolue sans cesse grâce à sa neuroplasticité.
Quels sont les effets de la méditation sur le cerveau ?
Un cerveau mieux structuré et mieux connecté
Le professeur Steven Laureys s’est rapproché de Matthieu Ricard, moine bouddhiste et auteur renommé pour analyser son cerveau pendant qu’il médite.
La conclusion est la suivante : faire de la méditation procure un double avantage pour le cerveau :
On produit davantage de matière grise, ce qui permet au cerveau d’être mieux structuré.
On produit davantage de matière blanche (les milliers de milliards de connexions cérébrales), ce qui permet au cerveau d’être mieux connecté, autrement dit d’envoyer des informations plus rapidement.
Plus un cerveau est mieux structuré et connecté, plus il est efficace. « Si l’on compare les réseaux cérébraux à un réseau d’autoroute, Matthieu Ricard dispose d’un nombre supplémentaire de voies de circulation et d’un meilleur contrôle de la densité de circulation.
La méditation rendrait-elle plus intelligent ?
Conclusion logique, davantage de matière grise et blanche permet une activité cérébrale plus importante. A l’Université de Madison, les équipes d’Antoine Lutz et de Richard Davidson ont également analysé le cerveau de Matthieu Ricard et de celui d’une quinzaine d’autres méditants expérimentés. Ils ont pu noter une fréquence élevée d’ondes gammas (les ondes dites de l’intuition et de la créativité), ce qui dénote une activité intellectuelle intense.
Ce que permet la musculation de son cerveau via la méditation de pleine conscience ou de l’attention focalisée, c’est de pouvoir se concentrer plus vite et plus longtemps. Les chercheurs ont aussi pu voir que les méditants confirmés sont également beaucoup moins souvent dans leur rumination ou leur bulle. Ils sont vraiment présents à ce qu’il se passe autour d’eux et sont moins sous l’emprise du stress.
Mais ce que les scientifiques ont surtout démontré, c’est qu’un cerveau plus performant et en meilleure forme rend plus heureux.
Pourquoi méditer rend plus heureux ?
Un esprit qui vagabonde est un esprit malheureux
En 2010, dans le cadre d’une étude longitudinale menée par Britta Hölzel, chercheuse à l’Université technique de Munich, ont été analysés les cerveaux de méditants débutants ayant suivi un cours de 8 semaines en méditation de pleine conscience.
Les chercheurs se sont aperçus qu’en 8 semaines, les méditants-junior avaient moins de matière grise au niveau de l’amygdale droite, ce qui peut aussi bien être le signe d’une diminution des expériences stressantes ou d’une plus grande capacité à rester zen en toutes circonstances.
Une autre étude intitulée « « Un esprit qui vagabonde est un esprit malheureux » de l’Université d’Harvard va encore plus loin. L’étude rassemblait 2000 volontaires qui ont accepté d’être appelés à n’importe quelle heure de la journée sans être avertis auparavant. Au téléphone, les chercheurs leur posaient les 4 questions suivantes :
Comment allez-vous ?
Etes-vous heureux en ce moment ?
Que faites-vous ?
A quoi pensez-vous ? A ce que vous faites (la personne est dans l’instant présent) ou à autre chose (la personne est dans son mental qui la renvoie au passé et ou à l’avenir) ?
Le secret du bonheur
Les résultats de cette vaste étude sont impressionnants : la moitié du temps (47 %), les participants ne pensent pas à ce qu’ils font, ils passent leur temps à rêvasser ou à ruminer, ce qui diminue leur impression de bonheur.
Les chercheurs ont compris que ce ne sont pas les activités des volontaires qui déterminent leur bonheur mais leur état d’esprit. « Une seule partie de leur bonheur semblait imputable à une activité bien spécifique, alors que leurs pensées et rumination les rendaient malheureux. »: justify;">Ainsi, plus nous sommes alignés et cohérents entre nos attentes et nos actions, plus notre énergie est concentrée et c’est ce qui nous permet d’acquérir un état d’esprit optimal. Le prochain palier étant le flow.
Le secret du bonheur, le voilà : vivre en conscience en étant entièrement présent à ce qu’on fait quand on le fait. Quand on fait sa vaisselle, on fait sa vaisselle. Quand on est au téléphone avec sa mère, on ne va pas consulter ses mails du boulot ou surveiller ses enfants. C’est aussi simple que terriblement difficile (du moins au début), mais ça change la vie.
La méditation enseignée à la faculté de médecine
Au regard de ces recherches en neurosciences et sciences cognitives, ce n’était donc plus qu’une question de temps avant que la méditation ne soit enseignée en faculté de médecine. En France, cela se passe à l’Université de Strasbourg. Déjà en 2010, celle-ci intégrait la méditation en tant qu’option. Sept ans plus tard, au regard des résultats convaincants et positifs, l’Université de Strasbourg a mis en place un diplôme universitaire intitulé « Médecine, Méditation et Neurosciences ».
Cette initiative s’inspire de Jon Kabat-Zinn, docteur en biologie moléculaire et fondateur de la clinique de réduction de stress[i]. Pour ce médecin, le stress est le grand mal de notre société, la source de tous nos maux. Pour le combattre ou du moins le prévenir, rien de mieux que la méditation, autant pour les patients que les médecins.
En ce qui concerne le patient, atteint d’un cancer par exemple, la méditation permet de transformer son rapport à sa maladie. Pour les futurs médecins, c’est également formateur !
Les étudiants apprennent à se confronter à leur stress et à développer plus d’empathie et de qualité de présence et d’écoute avec leurs patients.
Santé et méditation, un combo qui profite à tous !
Sources :
Dr Steven Laureys, « La méditation c’est bon pour le cerveau », éditions Odile Jacob, 2019
(Conférence de Jon Kabat-Zinn à l’Université de Strasbourg en novembre 2016)
[i] Center for Mindfulness in Medicine, Health Care, and Society, intégrée à la University of Massachusetts Medical School
[1] Center for Mindfulness in Medicine, Health Care, and Society, intégrée à la University of Massachusetts Medical School
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Le Dalaï Lama n’avait pas tord de dire que « Si chaque enfant de 8 ans apprenait à méditer, nous éliminerions la violence dans le monde en seulement une génération ».
Merci pour cet article, et à très vite
– Flo d’Existence Zen
bonjour,
j’ai vu que cela se faisait dans certaines écoles primaires. Après les médecins, nos professeurs mériteraient d’être formés ! les bienfaits de la méditation se ressentiraient sur tout le climat de la classe !
Le Dalaï Lama n’avait pas tord de dire que « Si chaque enfant de 8 ans apprenait à méditer, nous éliminerions la violence dans le monde en seulement une génération ».
Merci pour cet article, et à très vite
– Flo d’Existence Zen
bonjour,
j’ai vu que cela se faisait dans certaines écoles primaires. Après les médecins, nos professeurs mériteraient d’être formés ! les bienfaits de la méditation se ressentiraient sur tout le climat de la classe !
Souhaitons le Caroline ! 😉