- Pourquoi je répète toujours les mêmes schémas dans mes relations ?
- Pourquoi je me sabote au moment précis où tout pourrait enfin aller bien ?
- Pourquoi je me sens parfois « trop » — trop sensible, trop intense, trop en décalage — et parfois complètement coupé(e) de moi ?
- Est-ce que mon signe astrologique suffit à expliquer ça ?
- Est-ce que l’astrologie raconte quelque chose de vrai sur moi, ou est-ce juste un discours séduisant ?
- Qu’est-ce qu’un archétype astrologique, exactement ?
- Un archétype, c’est une étiquette (“le guerrier”, “la mère”, “le sage”) ou c’est une force réelle qui agit en moi ?
- Est-ce que l’astrologie parle de destin ?
- Est-ce qu’on peut parler d’ombre, d’âme, de transformation personnelle… sans tomber dans le délire mystique ?
Le livre Le dictionnaire merveilleux de l’astrologie de Didier Colin apporte des éléments de réponse à ces questions. Il explique que derrière chaque planète, chaque signe, chaque point du thème (comme la Lune noire), il existe un archétype vivant. Cet archétype agit en nous parfois sans que nous en ayons conscience. Et l’objectif n’est pas de prédire notre avenir, mais de nous rendre conscients de ce qui est déjà en train de se jouer.
1. C’est quoi un archétype en astrologie ?
1.1. Sens du mot « archétype »
Dans Le dictionnaire merveilleux de l’astrologie, certaines planètes sont décrites comme faisant « surgir de l’inconscient individuel ou collectif des valeurs archaïques ou des archétypes ».
Autrement dit, un archétype est une forme symbolique très ancienne, commune à l’humanité, qui continue d’agir à travers nous : émotions, impulsions, comportements, réactions. C’est quelque chose qui nous traverse, parfois sans que nous en soyons conscients.
Le livre rattache cette idée au psychiatre suisse Carl Gustav Jung (1875-1961). Jung a proposé l’existence de l’inconscient collectif et a introduit la notion de synchronicité : certaines coïncidences entre le psychique et l’événementiel auraient du sens, même sans causalité directe.
Dans cette perspective, un archétype n’est pas juste un “personnage type” (la mère, le guerrier, le sage). C’est une force structurante qui s’exprime à la fois dans le psychisme humain, dans les mythes, dans la culture… et dans l’astrologie. (Colin, 2024)
1.2. Pourquoi l’astrologie parle d’archétypes
Dans cet ouvrage, l’astrologie est définie comme une « astronomie sacrée » héritée des premières civilisations, qui travaille avec les symboles, les mythes et les coïncidences entre le ciel et la vie humaine.
L’astrologue est décrit comme un « mythographe et poète » : quelqu’un qui lit, relie et interprète les grands récits symboliques (planètes, signes, axes, nœuds lunaires, Lune noire…) pour éclairer la conscience.
Donc, quand l’astrologie parle d’un archétype, elle parle d’une figure symbolique vivante à l’intérieur de nous — pas d’une étiquette figée du style « tu es comme ça parce que tu es Lion ».
2. Archétypes planétaires : comment les planètes incarnent des forces psychiques
2.1. Neptune
Neptune est décrite comme une planète « lente » qui porte de « forts courants symboliques » et qui fait remonter depuis l’inconscient individuel et collectif des valeurs archaïques ou des archétypes.
Traduction : Neptune représente la part de nous qui est hypersensible, poreuse, impressionnable, attirée par la fusion, la dissolution des limites, le flou émotionnel. Le livre associe Neptune à l’hypersensibilité, à l’hyperémotivité, à la possibilité d’être aspiré dans un chaos émotionnel.
Ce n’est pas défini comme “bon” ou “mauvais”. C’est une puissance qui peut nous submerger, nous dissoudre, amplifier nos sensations, ou ouvrir à une compassion extrême. Neptune fonctionne comme un archétype du chaos émotionnel, du rêve, de la perte de contours, de la fusion.
2.2. Saturne
Saturne est décrite comme une force d’exigence intérieure radicale : isolement, contraction, cristallisation, épreuve, responsabilité, maturité, mélancolie qui prépare une renaissance.
Cette figure est rapprochée du mythe de Cronos / Saturne : le « vieux » (le senex) chez Jung. Le livre explique que si ce “vieil homme” a gardé son âme d’enfant, il porte aussi une possibilité de renaissance.
Saturne devient alors l’archétype de l’épreuve nécessaire : traverser le froid, la tristesse, la contraction intérieure — pour se recentrer et renaître plus lucide.
2.3. Ce que cela implique
Dans cette approche, chaque planète n’est pas seulement un objet céleste. C’est un nœud de sens, un réservoir d’images, une fonction psychique. Dire « j’ai Neptune en X » ou « Saturne en Y », ce n’est pas décrire une punition cosmique. C’est décrire quel archétype est actif, où il agit, et dans quel domaine de vie il demande un travail conscient.
Le livre est très clair : une astrologie qui se limite à des prévisions fatalistes « heureuses ou malheureuses » est jugée « totalement inutile ». L’astrologie utile est celle qui élargit la conscience et aide la personne à se connaître.
3. Les signes du zodiaque comme grands archétypes évolutifs
Le texte explique que chaque signe du zodiaque n’est pas qu’un “profil de personnalité”. Chaque signe correspond aussi à une étape de l’évolution psychique d’un être humain.
Les douze signes ne sont donc pas douze cases. Ce sont douze « stations » d’un parcours intérieur que nous traversons tous, chacun à sa manière.
3.1. Exemple : les Gémeaux
Pour les Gémeaux, le livre décrit une étape cruciale : la prise de conscience du « moi » qui dit « je ». Le texte reformule le « Je pense donc je suis » de Descartes en une question : qui parle quand je dis « je » ?
Cette étape introduit une tension intérieure : le sujet découvre sa propre dualité. Il se perçoit comme multiple, mobile, contradictoire. L’archétype gémeaux n’est pas “le bavard léger”, mais le chercheur d’identité qui expérimente la division interne du « je ».
3.2. Exemple : le Lion
Le Lion est associé au rayonnement, à la puissance vitale, à l’affirmation de soi. Mais le texte précise que cette force peut devenir soit créatrice, soit possessive. Le feu du Lion peut permettre la création, ou bien se figer en volonté de domination et de contrôle.
Le livre relie aussi cette dynamique du Lion à l’idée de cycle de renaissance : la puissance vitale peut se transmuter en quelque chose de plus vaste que l’ego, ou au contraire se durcir en emprise. L’archétype Lion pose la question : qu’est-ce que je fais de la force qui me traverse ?
3.3. Exemple : la Balance
La Balance est souvent associée à la justice. Le livre nuance : l’enjeu n’est pas la “loi sociale”, mais la justesse. La Balance est décrite comme une recherche presque obsessionnelle d’équilibre, d’ajustement fin entre soi, l’autre et le monde, avec une exigence intérieure très élevée.
Ici, l’archétype Balance n’est pas “l’arbitre sympa”, c’est la conscience du réglage fin et du devoir d’harmonie.
3.4. Conclusion sur les signes
Dans cette lecture, chaque signe zodiacal est une figure vivante, une étape initiatique, un mythe incarné. Les signes sont des archétypes collectifs à travers lesquels nous passons tous, pas seulement « notre signe du Soleil ».
4. Archétype, inconscient et « part d’ombre » : le rôle de la Lune noire
4.1. La Lune noire n’est pas une planète
La « Lune noire » n’est pas un astre physique. C’est un point mathématique lié au périgée de l’orbite lunaire (le point où la Lune est la plus proche de la Terre). Ce périgée se déplace, et la Lune noire fait un tour complet du zodiaque en un peu moins de neuf ans.
4.2. Ce que représente la Lune noire
La Lune noire pointe une zone de nous-mêmes « à laquelle [l’individu] ne peut échapper » : forces inconscientes, tensions extrêmes, pulsions profondes qui finiront par se manifester.
Le livre parle d’une « part d’ombre » : ce qui est refoulé, moralement dérangeant, inassumé — et qui revient comme un électrochoc.
Cette part d’ombre est parfois décrite comme une « soupape de sécurité » : quand on dérive trop loin de soi, la Lune noire ramène brutalement à la réalité, souvent par une crise émotionnelle ou existentielle.
4.3. La Lune noire comme “exorciste du zodiaque”
Le texte qualifie la Lune noire « d’exorciste du zodiaque ». Elle déclenche des crises ou des remous psychiques « obligés », nécessaires à l’évolution.
Le livre cite Marie-Louise von Franz (collaboratrice de Jung) : si l’on refuse une partie de soi-même, cette partie agira quand même, mais à notre insu. Reconnaître l’ombre demande du courage moral. (Colin, 2024)
Dans cette lecture, la Lune noire représente l’archétype de l’Ombre au sens jungien : la zone qu’on ne veut pas regarder, mais qui nous façonne.
5. Synchronicité, archétype et destin : comment tout se relie dans un thème astral
Le livre explique que certains événements majeurs (accidents, catastrophes, crimes, naufrages célèbres comme le Titanic) présentent des coïncidences astrologiques frappantes entre les cartes du ciel des personnes impliquées et les cartes du ciel de l’événement.
Ces coïncidences sont rapprochées de la « synchronicité » définie par Jung : des événements sans lien de cause à effet clair, mais qui partagent un sens commun pour celui qui les observe.
Selon cette vision, l’astrologie ne dit pas : « ceci devait arriver parce que telle planète l’a ordonné ». Le livre rejette explicitement ce fatalisme.
L’idée est plutôt : certaines configurations symboliques réveillent certains archétypes — par exemple :
- Neptune : hypersensibilité, chaos émotionnel, confusion.
- Lune noire : plongée dans l’ombre, zone inévitable, électrochoc moral.
- Saturne : contraction, épreuve, responsabilité forcée, maturation.
Quand ces archétypes se télescopent en même temps, le risque de crise intérieure ou extérieure augmente. Le livre parle même de « recette d’une catastrophe » quand, par exemple, Neptune (débordement émotionnel) est en tension forte avec la Lune noire (ombre inévitable), le tout en carré au Soleil et à Mercure (crise de volonté et de lucidité).
Ici, les archétypes sont utilisés pour décrire ce qui se joue psychiquement et collectivement, pas pour distribuer la faute morale.
6. Est-ce que les archétypes astrologiques déterminent notre vie ?
6.1. Le libre arbitre reste central
Le livre rappelle que les peuples anciens observaient le ciel pour « exercer leur libre arbitre », pas pour se soumettre à une fatalité. Ils cherchaient à comprendre comment agir avec plus de lucidité dans le présent.
Le présent est décrit comme un point de rencontre entre passé et avenir : le moment où l’on peut agir en conscience. Lire le symbolique sert donc à mieux se situer, pas à abdiquer.
6.2. Une astrologie sans profondeur est “inutile”
L’auteur écrit qu’une astrologie purement prédictive, superficielle, ou basée sur des schémas réducteurs, ne présente « absolument aucun intérêt ». L’astrologie qui a du sens est celle qui élargit la conscience, cultive la bienveillance, la simplicité, la bonté naturelle et la lucidité.
L’objectif n’est pas : « voilà ce qui va t’arriver ». L’objectif est : « voilà ce qui cherche à naître en toi, voilà ce qui te travaille ».
6.3. L’astrologue comme “mythographe et poète”
Le texte insiste : pratiquer l’astrologie, c’est lire des mythes, des symboles, des mémoires anciennes. C’est une pratique d’interprétation, pas une mécanique. Deux astrologues peuvent lire le même thème comme deux musiciens interprètent la même partition — avec des nuances sensibles.
Conséquence directe : un archétype n’est pas une condamnation. C’est une matière vivante dans laquelle la personne peut agir.
7. Comment utiliser ces archétypes pour mieux se comprendre (sans se juger)
7.1. Identifier quels archétypes dominent chez vous
Le livre met trois foyers particuliers :
- Les planètes lentes (Neptune, Saturne…) : elles parlent de forces profondes et structurelles qui parfois nous dépassent.
- Les signes du zodiaque : ils racontent des étapes de conscience que nous traversons, pas seulement notre “signe solaire”. Exemple : la dualité interne des Gémeaux ; la question du pouvoir créateur ou dominateur chez le Lion ; la quête de justesse obsessionnelle chez la Balance.
- Les points sensibles comme la Lune noire : ils indiquent nos zones d’ombre, nos crises nécessaires, nos passages obligés.
7.2. Observer comment ces archétypes interagissent
Le livre insiste sur les aspects de tension (carrés, oppositions…). Les moments les plus intenses émergent souvent quand plusieurs archétypes se heurtent : par exemple Neptune (débordement émotionnel) en tension avec la Lune noire (ombre inévitable), plus Soleil/Mercure (conscience, volonté) en difficulté → risque d’aveuglement, panique, sous-estimation du danger.
7.3. Comprendre que la crise fait partie du processus
La Lune noire est décrite comme une « soupape de sécurité » et « l’exorciste du zodiaque » : elle force la prise de conscience en déclenchant des crises existentielles ou morales.
Même logique chez Saturne : contraction, solitude, mélancolie… puis création, maturation, renaissance intérieure.
Message clair : l’inconfort psychique n’est pas une punition cosmique. C’est une étape d’évolution.
7.4. Rester acteur
Les civilisations anciennes lisaient le ciel pour décider comment agir, pas pour renoncer. Dans cette lignée, lire ses archétypes sert à choisir sa réponse, pas à justifier ses blocages (« je suis comme ça parce que mon thème dit que… »).
8. À retenir
1. En astrologie (dans la perspective développée par Didier Colin), un archétype est une force symbolique universelle qui agit dans la psyché humaine et se manifeste à travers les planètes, les signes et certains points du thème comme la Lune noire.
2. Les planètes lentes sont vues comme des réservoirs d’archétypes collectifs :
– Neptune : hypersensibilité, chaos émotionnel, dissolution des frontières du moi.
– Saturne : épreuve, contraction, responsabilité, renaissance intérieure après la mélancolie.
3. Les signes du zodiaque sont présentés comme des étapes d’évolution intérieure, pas des clichés de caractère. Les Gémeaux, par exemple, incarnent la découverte du « je » et sa dualité.
4. La Lune noire représente l’archétype de l’Ombre : ce que nous n’assumons pas mais qui finit par nous rattraper sous forme de crise nécessaire. Elle est décrite comme une « soupape de sécurité » et « l’exorciste du zodiaque ».
5. Le livre rejette l’astrologie fataliste. Il défend une astrologie vivante, consciente, spirituelle, au service de la lucidité, de la bonté et du libre arbitre. Une astrologie « sans dimension spirituelle » est qualifiée d’« inutile ».
Lire : Didier Colin, Le dictionnaire merveilleux de l’astrologie, Éditions First.