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Publié le 08/04/2024, mis à jour le 05/12/2024
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Décoder les messages du corps. Comprendre pour guérir
Introduction à la psycho-énergétique
La psycho-énergétique nous offre une perspective fascinante sur la manière dont nos émotions et pensées peuvent influer sur notre bien-être physique. Cette discipline avance l’idée qu’une douleur ou une maladie est souvent un signal que notre corps tente de nous communiquer. Il est essentiel de décoder ces messages pour entamer un processus de guérison holistique.
Lors d’une rencontre privilégiée avec Michel Odoul, figure de proue en Shiatsu et auteur reconnu, suite à la parution de son livre pionnier, “Le lexique de dis mois où tu as mal“, nous avons plongé dans la complexité des liens tissés entre l’esprit et la somatique. L’ouvrage se penche sur la psycho-énergie, affirmant que nos troubles physiques sont le miroir de déséquilibres émotionnels sous-jacents.
À la découverte de soi avec Michel Odoul
Durant notre échange , Michel Odoul a mis en lumière sa démarche pour identifier les déséquilibres énergétiques et les conflits internes, les reliant à des états physiques spécifiques. Il a insisté sur l’impératif de reconnaître notre part de responsabilité dans ces déséquilibres pour entamer un véritable chemin de guérison.
Nous avons aussi exploré l’importance des facteurs environnementaux et sociaux dans le développement de pathologies, de même que l’influence de la diversité culturelle sur notre perception et interprétation des symptômes. Odoul a également partagé des fragments de sa vie, ses inspirations, ainsi que ses pensées sur la peur, la colère et la recherche du bien-être.
Ce dialogue avec Michel Odoul ouvre des horizons sur la santé et le bien-être, invitant à une introspection sur notre relation avec notre corps, notre esprit, et l’univers enveloppant.
Les fondements de la psycho-énergétique
L'interconnexion corps-esprit
Amal Dadolle : Votre livre écrit en 94, donc il y a 30 ans, propose une analyse psycho-énergétique de diverses pathologies et maladies, telles que l'endométriose, la scoliose, les infections du système respiratoire, comme l'asthme et la bronchite, ainsi que de nombreuses infections cutanées, comme l'acné, l'eczéma. Sur quelle base théorique repose l'analyse psycho-énergétique des maladies mentionnées ? Michel Odoul : C'est complexe. Vous avez mentionné l'épigénétique. C'est un domaine plus large que la génétique. Les bases de mon livre ont changé. Il y a 30 ans, elles étaient différentes. Aujourd'hui, la science confirme ces bases. Mon livre repose sur deux points. Premièrement, la médecine traditionnelle chinoise. Deuxièmement, la psychologie jungienne. La médecine chinoise lie corps et esprit. Cela ressemble à la connaissance hippocratique. Hippocrate disait que notre humeur affecte notre corps. La médecine chinoise a une compréhension avancée de l'être humain. l'union du corps et de l'esprit.Comprendre les messages du corps
Elle est fondé sur une interaction corps-esprit. Si quelque chose affecte le corps, cela peut influencer l'esprit, et vice versa. Cette idée a mené à la théorie des entités viscérales. Elle suggère une similitude entre l'infiniment grand et l'infiniment petit. En observant le grand, on comprend le petit. Un être humain est un ensemble de corps et d'esprit. L'esprit guide le corps. En examinant le corps, on découvre des systèmes organiques avec des fonctions spécifiques. On suppose alors l'existence d'un "corps psychique" avec des systèmes similaires. Par exemple, la gestion matérielle peut être parallèle dans le corps et l'esprit. Cette idée s'est renforcée avec mon expérience en shiatsu. Venant d'une culture rationnelle, j'ai d'abord observé et validé cette nouvelle connaissance.L'union de la psychologie et de l'orient
Avec plus de 6000 consultations, j'ai remarqué une cohérence entre les théories et la pratique. Cela m'a poussé vers la psychologie, notamment l'influence de l'Orient sur Jung. Jung a été marqué par l'alchimie chinoise et d'autres cultures, qui voient le corps et l'esprit comme unis. Mes discussions avec des médecins et des spécialistes ont confirmé ces liens. Nous avons trouvé des clés pour comprendre le patient. Ainsi, j'ai développé la notion de psycho-énergie, liée aux méridiens d'acupuncture et aux réalités pathologiques. Amal Dadolle : Comment les déséquilibres énergétiques et les conflits intérieurs sont-ils diagnostiqués et reliés à des conditions physiques spécifiques ? Michel Odoul : En termes simples, les réactions corporelles ne sont pas aléatoires. Prenons l'exemple d'une personne timide qui rougit en présence de quelqu'un d'impressionnant. Cela montre comment les émotions influencent le corps. Sur le plan biologique, la timidité provoque la sécrétion d'hormones comme l'adrénaline, ce qui change notre physiologie, comme le rythme cardiaque. L'adrénaline circule partout, mais seul le visage rougit. Pourquoi ? Cela mène à l'importance de la noradrénaline, qui dirige l'action de l'adrénaline dans certaines zones du corps. Si on court après un bus, l'adrénaline agit sur les jambes, pas sur le visage. Cela révèle une intelligence biologique, liant le visage, notre identité, à la réaction de timidité. Cette intelligence interne montre que la biologie n'est pas le fruit du hasard. Face à une maladie ou un comportement à risque, il faut réfléchir. L'épigénétique nous aide à comprendre notre constitution biologique. Mais la maladie dépasse la question du terrain génétique. Si un virus est présent, tous ne tombent pas malades. Cela interroge sur notre immunité et comment les émotions peuvent l'affaiblir. Ainsi, un état émotionnel peut rendre vulnérable à des maladies ou comportements à risque. C'est la preuve d'une interaction complexe entre nos émotions, notre biologie et notre santé.Techniques pour décoder les messages du corps
Amal Dadolle : Quand vous parlez des comportements accidentogènes, de quoi s'agit-il exactement ? Michel Odoul : Notre comportement a un impact. Un proverbe chinois dit qu'une personne prudente n'est pas près d'un mur sur le point de s'effondrer. Cela signifie qu'en étant attentifs à nos actions, nous pouvons éviter les blessures. Les accidents arrivent souvent quand nous manquons de vigilance. Par exemple, trébucher sur un trottoir familier peut sembler un hasard. Pourtant, en examinant les circonstances avant l'accident, on peut découvrir des raisons pour notre présence à cet endroit. Peut-être étions-nous distraits ou fatigués. Reconnaître cela ne nous rend pas coupables. Cela montre que les événements ne sont pas aléatoires. Assumer cette responsabilité nous permet de changer notre situation. Cela nous aide à sortir du rôle de victime et à devenir acteurs de notre guérison.Libérer le pouvoir de guérison interne
Amal Dadolle : Comment les patients ou vos clients réagissent-ils au diagnostic et traitement basé sur la psycho-énergie et quelles sont leurs expériences ? Michel Odoul : Dans mes formations, j'enseigne un processus important. Il ne s'agit pas de donner directement les réponses aux patients, même si nous connaissons les explications de leurs problèmes. L'objectif est de guider les patients pour qu'ils fassent eux-mêmes les connexions et aient ce moment de réalisation, ce "eureka". En découvrant par eux-mêmes, ils cessent de se voir comme des victimes. Souvent, le simple fait de prendre rendez-vous peut déjà soulager leur douleur. Cela déclenche une réponse biologique, comme la sécrétion d'endorphines, qui soulage. Quand les patients atteignent ce moment de réalisation, leurs réactions physiques - rougir, pleurer, rire, se fâcher - montrent une réconciliation entre le physique et le psychique. En trouvant eux-mêmes le sens de leurs expériences, ils sont plus ouverts aux traitements suivants, comme le Shiatsu et les conseils de modification de comportement. Ces changements sont mieux acceptés car ils viennent de leur propre compréhension, et non comme une contrainte extérieure.Autoguérison : puissance Intérieure et connexion Universelle
Amal Dadolle : Dans le préambule, vous soulignez que si d'autres peuvent parfois nous soigner, nous sommes les seuls à pouvoir nous guérir. Quel est le fondement de l'affirmation que nous sommes les seuls à pouvoir nous guérir ? Michel Odoul : C'est un fondement qui est basé sur une référence expérimentale, observationnelle, empirique et spirituelle. C'est-à-dire que je considère que l'être humain, en tant que tel, est un être qui a la puissance entre guillemets du divin, mais pas le divin dans le sens religieux, le divin dans le sens japonais du kami, c'est-à-dire, de ce qui anime l'être. C'est ce qui a conduit Jung à un moment donné à aller à la rencontre de cette dimension qu'il nommait l'âme, ce qui a été une hérésie absolument totale dans le champ de la psychologie et notamment dans le champ de la psychanalyse et des concepts freudiens. C'est ce qui a conduit à un moment donné Jung à aller travailler sur ces champs de l'inconscient collectif. C'est-à-dire que nous sommes des êtres spirituels et intrinsèquement connectés au monde et aux autres.La puissance de l'homéostasie : clé de l'équilibre et de la paix intérieure
Cette dimension-là est une dimension dans laquelle, si nous l'acceptons, nous sommes investis d'une puissance qui est inimaginable. Or, le principe de la vie, c'est l'homéostasie. C'est à aucun moment la maladie, c'est à aucun moment la souffrance et c'est à aucun moment l'altération. Nota Bene : Je précise juste que l'homéostasie est la gestion des déséquilibres par le corps. C'est ça qui est fait quotidiennement en fait tous les jours, chaque seconde. À chaque instant, chaque seconde. Le corps gère les déséquilibres.Harmonie corps-esprit: leur impact puissant sur la santé
Amal Dadolle : Comment les relations entre le corps et l'esprit influencent-elles notre santé ? Michel Odoul : Nos états d'esprit agissent sur notre santé, tout comme un bel emballage valorise un cadeau. Un équilibre entre le corps et l'esprit crée un environnement propice à l'expression de la vie. La vie se caractérise par la croissance, la beauté, la souplesse, l'expansion et le développement. Elle ne s'oppose pas aux obstacles naturels. Les philosophies orientales comparent souvent cela à l'eau dans une rivière, qui contourne les obstacles sans s'arrêter. Les seuls véritables obstacles sont ceux que nous créons nous-mêmes, source de tensions dans notre vie. Amal Dadolle : De quels obstacles parlez-vous ? Michel Odoul : Les souffrances, les tensions, les peurs, les insécurités, les traumatismes, les vécus, l'histoire familiale, le transfert générationnel, les archétypes, ces barrages potentiels sont extrêmement nombreux, mais ils n'ont de puissance et de valeur qu'à partir du moment où nous les acceptons.Techniques pour décoder les messages du corps
Amal Dadolle : De quelle manière pouvons-nous les identifier et comprendre comment les troubles émotionnels ou psychiques se reflètent sur nos maux physiques ? Michel Odoul : Si on s'interroge sur la manière dont un trouble psychique peut se manifester physiquement, cela touche plusieurs aspects. Les troubles psychiques peuvent affaiblir notre système immunitaire et influencer notre comportement de manière négative. Par exemple, si nous ressentons un manque de douceur dans notre vie, nous pourrions être tentés de consommer excessivement du sucre. Cette tendance à chercher à l'extérieur ce qui nous manque à l'intérieur peut mener à des comportements et attitudes problématiques. De plus, si notre relation avec le monde est marquée par un sentiment d'insécurité, nous pourrions essayer de tout contrôler excessivement. Face aux frustrations, au lieu de chercher à comprendre, nous pourrions réagir avec colère. Cette colère peut être utile pour surmonter des obstacles, mais lorsqu'elle devient excessive, elle se transforme en force destructive.De l'addiction à l'insomnie : comprendre le lien entre corps, esprit et guérison
Amal Dadolle : Qu'est-ce qui va émerger des comportements addictifs comme se tourner vers l'alcool ou le tabac par exemple ? Michel Odoul : La quête de l'auto-destruction provient de la douleur ou du désespoir. Ces états nous poussent vers des comportements d'évitement, d'opposition ou d'anesthésie de nos sensations, dans un effort désespéré de nous adapter. La douleur, souvent vue comme insupportable à cause de notre éducation autour du progrès et de la facilité, nous rend intolérants à la souffrance. Nous tentons alors de l'anesthésier de toutes les manières possibles, oubliant que certains signes de douleur, comme les courbatures après le sport, indiquent simplement que notre corps élimine ce qui lui nuit. Si nous croyons être tout-puissants, nous ignorons les signaux profonds de notre être, provoquant luttes et oppositions. Même la psychologie nous dit que les cauchemars, bien que brutaux, sont des signaux pour éveiller notre conscience. Comme un enfant qui attire l'attention par des bêtises faute de reconnaissance positive, notre intérieur agit de même lorsque nos aspects les plus profonds se sentent ignorés. En médecine chinoise, on dit que la maladie survient dans un organe lorsque la conscience l'abandonne. La douleur nous oblige à être plus conscients de la partie affectée de notre corps, signalant un besoin de renouer avec nous-mêmes. Les comportements destructeurs et les addictions surviennent quand nous refusons de faire face à ces signaux, mais ces stratégies de fuite ne font que retarder l'inévitable confrontation avec nos problèmes internes.Insomnie et psycho-énergie : comprendre le Lâcher-prise
Amal Dadolle : Comment la psycho-énergétique explique, par exemple, les insomnies ? Vous en avez parlé dans votre livre. Michel Odoul : L'insomnie ne vient pas que de la psycho-énergie. C'est la peur de la "petite mort", le moment où l'on doit lâcher prise sur le moi conscient. Quand on cherche à tout contrôler, il est difficile de se détendre et de laisser le soi inconscient prendre le relais. La nuit est le temps de l'inconscient, où notre esprit fait le ménage intérieur. Sur le plan physique, notre corps mémorise les tensions dans le fascia, le tissu conjonctif, durant la nuit. Si on s'endort tendu, on fixe ces tensions, aggravant le problème. L'inconscient, la nuit, structure et mémorise nos dernières pensées. Si on s'endort stressé ou en voulant contrôler, on organise ces états d'esprit. Le jour suivant, on se réveille avec ces mêmes tensions. Le moi conscient, qui aime croire qu'il contrôle tout, trouve difficile d'accepter qu'il ne maîtrise pas cette partie de lui. Reconnaître que l'équilibre nous échappe et est géré par une partie de nous que nous ne contrôlons pas est complexe.Comprendre la connexion corps-esprit sans culpabilité
Amal Dadolle : Quelles implications éthiques ou psychologiques peut avoir l'idée que les maux physiques reflètent des troubles émotionnels ou psychiques en termes de culpabilité ou de stigmatisation des personnes ? Michel Odoul : Écrire "Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi ?" a pris plus de deux ans. Ce travail répondait à la demande de mes patients pour comprendre leurs maux au-delà de l'explication superficielle. Mon but était d'éviter les simplifications et les diagnostics hâtifs, typiques d'une "psychologie de café". Il s'agissait de ne pas attribuer de faute ou de culpabilité, mais de reconnaître la responsabilité personnelle dans nos problèmes de santé. Souvent, nous blâmons les autres - parents, société, école - sans voir notre part dans nos propres histoires. Accepter cette responsabilité nous aide à retrouver notre intégrité et notre autonomie. Je voulais que le livre guide sans induire de culpabilité, en montrant que nos maladies ou accidents ne sont pas des échecs mais des occasions de croissance personnelle. Il n'y a pas lieu de se blâmer, mais de trouver une joie dans la compréhension de nos actions et de nos choix. En consultation, j'enseigne l'importance de refuser les remerciements des patients qui vont mieux, pour leur rappeler qu'ils sont les premiers responsables de leur amélioration. C'est une démarche qui vise à les rendre conscients de leur propre rôle dans leur guérison. Ce principe souligne que notre bien-être est le résultat de nos perceptions et de nos actions envers nous-mêmes, avec un focus sur la réappropriation de soi et la reconnaissance de sa propre valeur et de son autonomie.Décoder la douleur : exploration des racines psychologiques des maladies
Amal Dadolle : Peut-on trouver un sens ou une cause psychologique à chaque maladie ou douleur ? Michel Odoul : Si on parle de manière compliquée, on dirait qu'on ne maîtrise jamais totalement la vie. Ce n'est pas mon point principal. Mon but est simple. Quand on se coupe un doigt, on ne réfléchit pas trop. Mais si on se blesse souvent au même endroit, ou si on a des migraines fréquentes, il faut s'arrêter. Il faut se demander ce qui ne va pas. Souvent, juste en voulant comprendre, on trouve des réponses. Beaucoup de gens m'ont dit avoir vécu ça après m'avoir lu ou écouté. Amal Dadolle : Existe-t-il des limites à l'interprétation psycho-énergétique des maladies ? Michel Odoul : Les nôtres. Nous pouvons comprendre certaines choses et pas d'autres, comme dans notre psychisme. C'est pourquoi les rêves sont souvent symboliques et compliqués. Un rêve intense et compliqué nous force à l'analyser, nous préparant à accepter son message. C'est pareil pour notre corps. Il n'est pas judicieux de forcer quelqu'un à comprendre brutalement ses problèmes en pleine crise. Il faut d'abord apaiser le corps. J'explique aux praticiens que traiter une migraine avec une aspirine peut aider à réfléchir mieux. Mais si l'aspirine cache seulement la douleur sans chercher la cause, c'est problématique.Interprétation des symptômes à travers les cultures : un regard psycho-énergétique
Amal Dadolle : Comment la diversité culturelle et individuelle influence-t-elle la manière dont les symptômes sont vécus et interprétés ? Michel Odoul : Cela concerne les bases universelles de la psycho-énergétique. Elles se rapportent aux archétypes universels. Peu importe nos origines ou nos différences, notre structure physique est identique : nous avons tous deux reins, deux poumons, deux bras, deux jambes, deux yeux. J'ai étudié les mythologies et traditions du monde. Les mythes fondamentaux sont identiques partout. Ils évoquent notre façon de faire face à la souffrance et aux maladies. La désespérance, par exemple, signifie perdre son sens de l'existence. C'est ressentir une solitude extrême et voir aucun avenir possible. Cette perte affecte profondément notre estime de soi et notre capacité à envisager l'avenir. Se sentir inutile ou sans valeur est douloureux. Souvent, quand on exprime cette souffrance, elle n'est pas prise au sérieux. On se sent incompris. Cette solitude et ce désespoir viennent de ne pas se sentir écouté ou validé dans ses expériences et ses émotions. Amal Dadolle : Quelles sont les étapes pour reconnaître et accepter les messages que notre corps essaie de nous transmettre à travers la douleur et la maladie ? Michel Odoul : Il faut d'abord embrasser l'humilité. Cela signifie reconnaître que les principes de la vie nous dépassent. Nous pensons être puissants, mais nous sommes simplement une partie du grand tout qu'est la vie. Comme des cellules dans un organisme, nous contribuons à l'ensemble. La vie repose sur l'équilibre, l'amour, et la fluidité, mais aussi sur l'impermanence. L'humain cherche constamment des certitudes, mais ignore la vérité fondamentale de notre mortalité. La mort n'est pas la fin absolue, mais peut-être un passage vers autre chose. Ainsi, la vie est un continuum, et nous en sommes simplement un élément.Intégration des soins médicaux conventionnels
Amal Dadolle : comment votre approche peut-elle s'intégrer avec les traitements médicaux conventionnels, en particulier pour les patients recevant des soins pour des maladies graves, afin que ces approches se complètent sans se contredire ? Michel Odoul : Pour moi, ces approches ne s'opposent pas vraiment. Elles entrent en conflit quand on suit aveuglément l'une ou l'autre. La médecine conventionnelle peut être nuisible si elle cherche à dominer sans limite. De même, les approches psychologiques ou alternatives deviennent destructrices si elles prétendent tout contrôler. Chacune a sa valeur et son rôle. Comme dans l'exemple de la migraine et de l'aspirine, écouter les messages du corps ne remplace pas le soin médical. J'utilise une analogie avec mes élèves. Conduire une voiture sans savoir débrayer endommage la boîte de vitesses. Un mécanicien peut réparer, mais si le conducteur ne change pas sa manière de conduire, le problème reviendra. Il faut comprendre et modifier son comportement pour éviter la répétition du problème. La médecine et les approches alternatives ne doivent pas se battre, mais travailler ensemble. Cette complémentarité est enrichissante, comme le montre ma collaboration avec des médecins. Il est temps de dépasser les vieux conflits.L'impact des facteurs environnementaux sur la santé
Amal Dadolle : Dans quelle mesure les facteurs environnementaux et sociaux contribuent-ils aux maladies ? Michel Odoul : Les facteurs environnementaux jouent un rôle dans les maladies. Par exemple, la pollution de l'air par des micro-particules peut nuire à notre santé. Notre état psychique peut aider à mieux éliminer ces particules, mais elles finiront par affecter notre corps. Nous devons être vigilants face aux dangers environnementaux. Comme quand on conduit sur une route verglacée, être informé nous rend plus prudent. Notre impact sur l'environnement a des conséquences négatives sur la nature et notre santé. Nous devons adopter des comportements plus sains. Cela inclut lire les étiquettes des produits, être attentif à l'air que nous respirons, et utiliser des filtres d'air dans nos voitures. Face aux nuisances inévitables, comme le bruit ou la pollution, il ne faut pas se sentir victime. On peut prendre des mesures pour réduire leur impact, comme se doucher, méditer, ou faire des exercices respiratoires pour nettoyer nos poumons. Notre responsabilité est de prendre soin de nous dans ces contextes difficiles.De la nature à la psycho-énergie, le chemin de vie de Michel Odoul
Amal Dadolle : Michel-Odoul, comment êtes-vous arrivé à faire ce que vous faites aujourd'hui ? Michel Odoul : C'est un long parcours, une véritable aventure de vie. En résumé, je suis le fils d'un garde forestier et j'ai grandi dans les bois. J'ai appris de la nature, observé ses équilibres et sa tendance à toujours s'élever. Enfant, dans les bois, j'ai compris l'importance de la prudence et de l'orientation. Plus tard, mes études de commerce m'ont enseigné les flux vitaux de l'économie, que j'ai reliés à ceux de la nature. Ma découverte de l'Aikido et de sa philosophie d'accueil et d'amour face à l'adversité a complété ma vision. Cela m'a conduit à une initiation en Shiatsu, début d'un engagement profond dans cette voie. Amal Dadolle : Quel est le livre qui a changé votre vie ou fait évoluer votre pratique ? Michel Odoul : C'est difficile de résumer. Je n'ai pas une réponse unique mais plusieurs moments clés. D'abord, ma rencontre avec Maître Nakasono, mon maître d'Aikido, m'a ouvert à la vision animiste du Shinto où tout possède une âme. Ensuite, un moment marquant fut ma découverte du film "La Guerre des Étoiles". Ce film, allant au-delà de l'imagination de George Lucas, m'a touché par sa représentation de la lutte entre la lumière et l'obscurité. Cette idée qu'une petite lumière brille dans l'obscurité m'a inspiré. Curieusement, avant George Lucas, j'ai inventé un jouet, l'épée lumineuse, qui a connu un succès incroyable. Enfin, un vol en avion par un temps sombre m'a enseigné une leçon précieuse. En dépassant les nuages, j'ai découvert un ciel bleu radieux et le soleil brillant. Ce jour-là, j'ai compris que le soleil est toujours là, même si on ne le voit pas. Pour le voir, il faut simplement changer de perspective.Source : Le lexique de Dis moi où tu as mal par Michel Odoul chez Albin Michel
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Publié le 08/04/2024, mis à jour le 05/12/2024