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Publié le 03/11/2021, mis à jour le 13/09/2023
Faire la paix avec soi-même
Deuil : pourquoi penser ses funérailles est important ?
L’enterrement, 1ère étape du deuil
Nous avons longtemps pensé que nous étions essentiellement des êtres logiques et rationnels, or nous sommes aussi des êtres de rites, de sens et de symboles.
Nous en avons besoin. Notamment lors des grands bouleversements de notre vie, qu’ils soient joyeux ou tristes, comme une rupture ou la perte d’un être cher.
A cet égard, il est acquis que le deuil est un processus qui s’inscrit dans le temps, en suivant différentes étapes.
Ce que l’on sait moins, c’est le rôle capital de la cérémonie d’enterrement dans ce processus, comme point de départ du cheminement de deuil.
« Plus vous serez satisfait de ce que vous avez pu manifester [lors de cette cérémonie d’enterrement], plus vous vous sentirez en paix pour avancer » dixit Sarah Dumont, journaliste et créatrice d’HappyEnd.life, un site d’information et de réflexions sur le deuil et les funérailles.
Dans son livre « Un enterrement comme je veux ! » (Éditions Eyrolles, 2021), Sarah Dumont déplore le fait que les funérailles soient aujourd’hui trop souvent expéditives, et travaille à ce qu’elles reprennent l’importance qu’elles avaient dans le passé.
Ce qui signifie de réinvestir émotionnellement cette cérémonie en l’habillant de rites et de symboles afin de nous aider à mieux accepter une réalité douloureuse, et à l’inscrire dans notre histoire.
Comment organiser des funérailles qui fassent sens ?
Des rites structurants
Des funérailles qui fassent sens doivent respecter deux prérogatives à priori contradictoires :
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- Elles doivent être ritualisées, c’est-à-dire qu’elles doivent suivre des étapes importantes, que l’on retrouve à tous les enterrements.
- Elles doivent être riches de symboles pour faire transparaître la personnalité du défunt. En ce sens, aucun enterrement ne devrait se ressembler.
Pour ce qui est des rites, voici les moments clés à respecter :
- L'accueil. L'assemblée prend place et le cercueil entre dans la pièce. Un maître de cérémonie présente en quelques mots le défunt et le déroulé de la cérémonie.
- Les prises de paroles. Le maître de cérémonie et des proches se succèdent pour retracer la vie du défunt ou lui rendre hommage à travers des souvenirs, un discours personnel, un poème ou un morceau de musique.
- Le recueillement, qui est un temps primordial, où on se prépare à la séparation. Il se déroule en silence ou accompagné d'une musique douce.
- Les adieux. Par des gestes physiques (toucher du cercueil, dépôt d'une fleur, d'un objet symbolique...) et propres à chacun, les membres de l'assemblée vont pouvoir individuellement dire au revoir à la personne disparue.
- Le temps du départ. Après avoir invité tout le monde à présenter leurs condoléances et signer le registre, le maître de cérémonie indique l’endroit où va reposer le corps et l’endroit où les proches peuvent se retrouver.
Le cadre respecté, la seconde étape consiste à incorporer des symboles, petits comme grands, qui rendent hommage au défunt.
Des symboles marquants
Le premier symbole peut être le lieu de la cérémonie. Cela peut être chez soi, un jardin privé, public ou en pleine nature. Aucune loi n’interdit des funérailles en plein air sous deux conditions : être situé en zone hors urbaine et avoir l’accord municipal ou préfectoral.
Si on souhaite enterrer un cercueil, il faudra également solliciter l’avis d’un hydrogéologue à l'Agence régionale de santé.
Quoi qu’il en soit, les options sont plus larges qu’on ne le pense.
Pour ce qui est du maître de cérémonie, vous pouvez faire appel à un professionnel un proche, vous-même, voire même un conteur. Toutes les idées sont excellentes à l’unique condition qu’elle fasse sens avec les goûts et la personnalité du défunt.
Pendant la cérémonie même, organisez des rituels autour du défunt. Cela peut être de lire des textes, jouer de la musique, chanter une chanson créée pour votre proche. Des sociétés proposent en 48h de composer une chanson avec mélodie et musique originale.
Ne vous imposez aucune limite : tout ce qui fait sens et vous apaise est le bienvenu.
Enfin, lors des adieux, si le défunt repose en terre dans un cercueil, vous pouvez déposer dans celui-ci des objets qui lui étaient chers (livres, objets, bijoux, dessins etc.).
Idem si le défunt se fait incinérer, le cercueil peut contenir des objets à la condition qu’ils ne soient ni métalliques, polluants ou d’origine synthétique (à cause de la fumée toxique qui se dégage lors de la crémation). Des explosions sont arrivées à cause de fusil ou de casque de moto déposés dans le cercueil…
Dernier petit conseil, comme alternative aux enseignes classiques de pompes funèbres proposant des formules clés en main, il existe depuis quelques années des coopératives funéraires proposant des formules sur-mesure.
Quel bienfait accompagne des adieux réussis ?
Les options sont donc nombreuses pour personnifier une cérémonie. Mais qu’apporte-t-elle réellement à ceux qui pleurent et souffrent de la mort de leur proche ?
Elle leur apporte un instant de grâce. Un moment doux et apaisant. Une expérience de communions rares.
Une énergie particulière et sacrée, se dégage durant la cérémonie. Cette énergie perdure et apporte une véritable force tout au long du deuil.
Sarah Dumont rapporte : « Les personnes qui m'ont fait part de cette vibration sacré et quasi magique ont un point commun : toutes se sont impliquées dans l'organisation de la cérémonie. En lisant un texte, en composant un morceau de musique, en pratiquant un rituel... Cette action créative leur a permis d'offrir publiquement une dernière preuve d'amour à l'être aimé. »
Puisque les funérailles semblent déterminantes pour ceux qui restent, pourquoi ne pas les soulager et penser à organiser son propre enterrement ?
Pourquoi ne pas organiser son propre enterrement ?
L’idée vous parait un peu glauque ? Et pourtant, si l’on se place d’un point de vue pratique comme affectif, elle fait sens.
Sous le choc ou emporté par le chagrin, il est difficile d’avoir l’espace mental et l’énergie disponibles pour penser à la logistique et l’organisation des funérailles. En donnant des consignes, on soulage donc d’un grand poids nos proches.
Attention toutefois à ne pas être trop directif ou rigide, les proches doivent avoir la liberté de vous rendre hommage à leur façon.
Si vous n’avez pas vraiment d’idées pour imaginer votre propre enterrement, sachez qu’il existe des funeral planners (ou accompagnateur funéraire), dont le métier est de vous accompagner dans votre projet « post mortem » en recueillant vos dernières volontés et en vous présentant tous vos choix possibles.
Certes, évoquer son enterrement doit être une expérience singulière. Cela ne l’est peut-être pas moins quand on rédige son testament, même si l’évocation de la mort est temporisée par celle de la transmission et de continuité.
Mais haut les cœurs, comme l’enseigne la sagesse populaire, parler de la mort n’a jamais fait mourir personne !
Source : Sarah Dumont, Un enterrement comme je veux, éditions Eyrolles, 2021
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