La fragrance de l’amour
La grâce a ceci de remarquable qu’elle est absolument imprédictible. Aucune posture, aucune pratique, aucun mérite, aucun talent n’y prédestine.
Elle est la furieuse coulée de lave qui s’arrête net devant une fleur, le silence qui éteint le bruit des bombes, la larme sur la joue du dictateur, la réponse à la question oubliée, le souffle qui brise l’asphyxie. Elle est le bon vouloir de l’univers quand tout en lui semble aller à contresens. Expression pleine du pouvoir divin, elle se moque des pronostics et déroge à toutes les règles. Défi à la raison, offense à l’arrogance, elle se joue de tous les orgueils et scepticismes.
Accompagnatrice des cœurs purs, amie fidèle des plus humbles, elle échappe aux calculateurs et aux ambitieux.
La grâce, c’est l’Enfant-Dieu qui tombe d’amour et répand sa joie à l’improviste.
Elle ne se conquiert ni ne se détient. Elle fuit ceux qui s’en réclament et inonde ceux qui ne l’osent.
Incompréhensible, insaisissable, insondable, elle n’aime rien tant que surprendre les plus avertis et sourire aux âmes audacieuses. La grâce est la fragrance de l’amour.