Ce récit n’est pas un roman fantastique. C’est une enquête intime, thérapeutique, existentielle.
Un témoignage aussi déroutant qu’inspirant sur la réincarnation, la mémoire cellulaire et la puissance du corps comme passeur d’histoires oubliées.
Dans de nombreuses traditions spirituelles, la réincarnation est une évidence.
En Inde, en Asie, chez les peuples premiers ou dans certaines branches du judaïsme ancien, l’idée qu’une âme puisse traverser plusieurs vies est aussi naturelle que celle du sommeil et du rêve.
Mais en Occident, et plus encore dans la tradition chrétienne, la réincarnation est niée, marginalisée, parfois même qualifiée de « diabolique ».
C’est dans ce contexte que Meik Reinhardt grandit. Enfant d’une famille catholique traditionnelle, il suit un chemin spirituel intense, qui le mènera jusqu’au séminaire. Pourtant, très tôt, quelque chose détonne : des visions, des souvenirs qui ne lui appartiennent pas, des émotions d’une femme qu’il n’a jamais connue. Une femme qui, pourtant, revient encore et encore dans ses rêves, dans ses ressentis, dans son corps.
« À 12 ans, en pleine forêt, je me retrouve à New York. Je vois les Twin Towers. Je suis dans le corps d’une femme. Et tout, absolument tout, est d’une précision troublante. »
Jane Robinson : la femme dans le corps d’un autre
Peu à peu, les souvenirs prennent forme. Jane s’appelle Jane Robinson.
>Elle vit à San Francisco. Elle aime la Route 66, les grandes étendues, la musique américaine. Elle a connu la faim, la violence, la rue.
Et, contre toute attente, elle a réellement existé.
« J’ai enquêté. J’ai retrouvé ses traces. J’ai parlé avec des gens qui l’avaient connue. Une religieuse m’a confirmé son histoire. J’ai même vu des photos. »
Pour Meik Reinhardt, le doute n’est plus possible. Jane n’est pas une invention.
Mais alors… comment expliquer cette mémoire incarnée ?
Comment expliquer que, dès l’enfance, il ressente une nostalgie de lieux jamais visités ? Un amour pour des musiques inconnues dans sa famille ?
Comment comprendre cette douleur physique qu’il ressent au même endroit que Jane a été agressée ?
Et cette tendresse, ce chagrin, cette paix… comme s’il avait vécu mille vies ?
Mémoire cellulaire : le corps comme archive
Le plus troublant, dans ce témoignage, n’est pas tant l’existence de Jane.
C’est ce que le corps de Meik lui a transmis. Une mémoire corporelle, viscérale, sensible.
Pas une pensée. Pas une croyance. Une expérience.
« C’est comme si deux consciences se superposaient. Comme de l’eau et de l’huile. Jane n’est pas moi, mais elle m’a habité. »
Ce que décrit Meik rejoint de nombreuses découvertes en épigénétique, psychotraumatologie ou médecines somatiques : le corps garde la trace des événements passés, même ceux vécus par d’autres — parents, ancêtres… ou incarnations précédentes.
Le psychiatre Ian Stevenson a étudié plus de 3000 cas d’enfants ayant des souvenirs détaillés de vies antérieures. La chercheuse Rachel Yehuda a démontré comment les traumatismes se transmettent biologiquement, sur plusieurs générations.
À la croisée de ces recherches, la mémoire cellulaire émerge comme une hypothèse plausible : notre corps serait un véhicule de mémoire, un lieu de passage de récits anciens.
Une fonction thérapeutique : quand la réincarnation aide à guérir
On pourrait croire que vivre une telle expérience est aliénant. Que cette superposition entre soi et un autre mène à la folie.
Et pourtant.
« Jane m’a donné une force immense. Sa résilience, sa compassion, sa liberté intérieure m’ont guidé. »
Pour Meik, cette connexion a été thérapeutique.
Elle a désamorcé des colères. Adouci des peurs. Ouvert son cœur.
Elle l’a même, dit-il, aidé à accepter son homosexualité, son hypersensibilité, et sa propre fragilité.
« Cette femme a vécu l’exclusion. Moi aussi. Elle a connu la honte. Moi aussi. Mais elle a aimé, malgré tout. Et moi aussi, j’ai fini par aimer ma propre histoire. »
Croire à la réincarnation : est-ce nécessaire ?
À ceux qui doutent, Meik répond avec sérénité :
« Ce n’est pas grave si vous ne croyez pas à la réincarnation. Ce n’est pas une idéologie. C’est une traversée. Vous pouvez lire mon livre comme un roman. Ce qui compte, c’est ce que ça vous fait. »
Et de rappeler que certaines vérités sont intimes, poétiques, existentielles.
Elles ne cherchent pas à convaincre. Elles cherchent à relier.
Une spiritualité de la réconciliation
Ce que Meik Reinhardt explore, ce n’est pas seulement la réincarnation.
C’est une autre façon de se relier à soi, au monde, aux autres.
Une spiritualité incarnée, douce, loin des dogmes.
« J’ai grandi dans une morale rigide. Jane m’a ouvert à la miséricorde. »
Son message n’est pas religieux. Il est humain.
Il dit que les douleurs les plus profondes ont une mémoire. Et que les symptômes, parfois, sont des récits étouffés.
Il dit que le corps sait avant nous. Et que nos rêves, nos intuitions, nos visions… méritent d’être écoutés.
Et vous ? Que savez-vous sans le savoir ?
À celles et ceux qui ont des sensations étranges, des rêves répétitifs, des élans inexplicables… Meik offre ce conseil :
« Prenez un carnet. Notez. Vous verrez s’il y a une cohérence. Et faites confiance aux signes. L’univers vous guidera. »
En résumé : ce que l’expérience de Meik Reinhardt nous apprend
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La réincarnation peut être une expérience vécue, pas seulement une croyance.
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Le corps peut garder la trace d’une mémoire ancienne, y compris d’une autre vie.
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La mémoire cellulaire offre une nouvelle compréhension des symptômes.
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La guérison passe parfois par l’écoute de ce qui n’est pas logique.
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L’ouverture d’esprit et la tolérance peuvent naître d’une telle traversée.