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Publié le 21/03/2019, mis à jour le 20/03/2023
Parents couple
Relation de couple : savoir donner et recevoir
La sagesse des amoureux
L’amour rend fou dit-on. Il est vrai que le ressenti du sentiment amoureux est très proche de l’ivresse euphorique que nous procure l’alcool. Après une gorgée, une agréable force soulève le poids intérieur, et le monde prend un visage plus sympathique. C’est magique, et c’est exactement ce que l’on retrouve quand est amoureux. La différence étant que l’état amoureux ne rend pas seulement le monde plus sympa, il lui donne également tout son sens. Chercher un conjoint avec qui fonder une famille, faire des projets à deux, c’est le sens même de la vie pour la majorité d’entre nous.
L’amour ne rend donc pas seulement que fou, il nous rend aussi sage par le sens qu’il apporte à notre vie. L’amour nous rend également sage, parce que nous avons envie de donner le meilleur de nous-même à celui ou celle qu’on aime. Le véritable sentiment amoureux s’accompagne toujours d’admiration et respect.
Pourtant, même quand nous sommes plein de bonne volonté et que nous faisons de notre mieux pour rendre l’autre heureux, cela ne marche pas toujours, surtout passé les premiers débuts fusionnels.
Comment expliquer qu’à long terme nous ne sachions plus vraiment rendre l’autre heureux/se ?
Savoir donner n’est pas inné
Les premiers instants magiques laissent place à la routine, aux enfants, au crédit immobilier, à la vie professionnelle. Un équilibre de vie s’installe, le lien de réciprocité (on donne, on reçoit, on rend), mais cela n’a plus vraiment la même saveur. La raison en est que cette trilogie autour du don requiert une certaine intelligence émotionnelle et des réflexes d’empathie que l’on ne nous apprend pas toujours à l’école ou chez soi.
Tout le monde donne, mais bien donner s’apprend, comme le démontre les 3 formes de don suivant.
Les 3 dons maladroits
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Le don contraint : le don qui fait plaisir à l’autre
Ce sont ceux qui se contraignent dans leur démarche pour faire plaisir à l’autre. Conséquence de quoi, le don devient devoir, on n’y prend aucun plaisir et celui de notre partenaire en pâtit. Car, ou celui-ci a saisi que c’est un don contraint ou il ne comprendra pas pourquoi on ne partage pas réellement sa joie. Un cas classique : au cinéma, un couple discute du choix du film. Monsieur était tenté par un lourd film d’action mais va quand même proposer le film d’auteur chinois pour faire plaisir à sa compagne. Il s’ennuie, ressort de la séance tout ronchon et refroidira l’ambiance quand celle-ci voudra partager ses impressions. Moralité, le don contrait ne fait plaisir à personne.
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Le don contrarié : le don qui contrarie l’autre
Le don contrarié est l’inverse exact du don contraint : on donne sans faire plaisir à l’autre. Cas classique : Madame n’aime pas les roses et l’a fait comprendre depuis des années. Or Monsieur, en rentrant du travail, pour son anniversaire tombe sur des roses qu’il juge magnifiques. Celles-ci, c’est sûr, vont faire l’exception se dit-il. Cela aurait pu, mais quand Madame découvre son bouquet, c’est la soupe à la grimace.
Que se passe-t-il dans ce cas de figure ? Ici le couple se connait très bien, chacun connait les goûts de l’autre. Monsieur ne pense pas à mal, en allant à l’encontre des goûts de sa conjointe, il a cherché à l’ouvrir à d’autres horizons, et à lui donner un plaisir qu’elle n’avait jamais connu. Dans cette optique, la démarche est louable, mais elle n’est pas sans risque.
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Le don imposé : le don qui ne tient pas compte de l’autre
Celui là diffère du don contrarié dans son état d’esprit. On ne cherche pas à étendre les goûts de l’autre ou à lui faire découvrir de nouvelles choses ; avec le don imposé, on impose ses goûts et ses choix à l’autre parce que l’on pense que l’on sait mieux que lui ses besoins et ses plaisirs. Cas classique : Madame rêve de manger éthiopien, mais Monsieur l’emmène dans un restaurant de fruits de mer 5 étoiles. Parce qu’elle ne sait pas que c’est bien meilleur, et qu’elle se régalera vraiment. Dans ce cas de figure, on tente de faire le bonheur de l’autre malgré lui en pensant savoir ce qui est le mieux pour lui. Une prétention qui ne peut que mener à l’échec.
Dans ces 3 situations, quelle attitude aurait-il fallu adopter pour que les dons fassent réellement plaisir à l’autre ?
Les 3 dons appropriés
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Comment éviter le don contraint ?
On ne peut pas tout le temps avoir les mêmes goûts, les mêmes envies. Forcément, il y a des moments où nous allons « nous forcer ». Toute la clé étant d’être parfaitement clair avec l’autre. Le fait que j’aille voir un film qui ne m’intéresse pas trop, c’est vouloir faire plaisir à l’autre. C’est tout aussi important qu’il le sache : le don, c’est de vivre son propre plaisir avec lui. Nul doute, que l’autre nous le rendra.
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Comment éviter le don contrarié et imposé ?
Pour éviter que le don contrarie, celui-ci ne doit pas être répétitif. Tout projet de film, de voyage, de restaurant, etc… peut être abordé ouvertement, et la recherche de compromis débouche souvent sur une solution. Si on trouve les roses jolies, rien n’empêche de faire un bouquet double. Tenir compte des goûts de l’autre a minima est essentiel si notre ambition est de l’amener à sortir de son « pré carré ». Quant à ceux qui sont dans la posture de recevoir, ils doivent bien sûr garder un esprit ouvert et curieux.
Ne pas confondre le don et le dû
Le cycle de réciprocité « donner, recevoir, rendre » a quelque chose de délicat parce qu’il repose sur un équilibre intelligent. Dès lors que l’autre nous donne quelque chose, nous pouvons nous considérer comme son obligé. Or, une relation amoureuse n’est pas une relation marchande. Le don est gratuit, et il n’y a pas de devoir. On ne doit rien. Si l’autre nous donne, ce n’est pas en attente d’un rendu, mais pour témoigner son amour. Vous n’êtes pas en face de votre banquier.
En résumé, le secret pour rendre son partenaire heureux est de bien maîtriser les différentes étapes du don. Donner doit être un désir, recevoir un plaisir, et rendre un délice. N’oublions pas que si l’amour avait une loi, son nom serait joie.
Source : Dr Patrick Serog & Roseline Levy-Basse, “Faites sauter les verrous psy qui vous empêchent de maigrir. Pour en finir avec les kilos émotionnels », éditions Marabout, 2019
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