Prévention et maladies : Les conseils du docteur Éric Ménat
Publié le 06/04/2016, mis à jour le 04/11/2024
Conseils en Alimentation & nutrition
Prévention et maladies : Les conseils du docteur Éric Ménat
3 min de lecture
L’espérance de vie en bonne santé est médiocre en France
Sa bio.
Médecin généraliste homéopathe, phytothérapeute, spécialiste et passionné par la nutrition grâce à un naturopathe dont il a suivi l’enseignement. Il a un diplôme universitaire de nutrition et a écrit une douzaine de livres dont la plupart parlent de ce sujet. Il est également diplômé en cancérologie avec un fort intérêt pour l’accompagnement des patients cancéreux.
La prévention mieux que le dépistage
Dans votre livre ” Cancer un accompagnement qui change tout ! vous insistez sur la différence entre dépistage et prévention. Pourriez-vous nous expliquer l’importance de cette distinction ?
Éric Menat : Le dépistage fait monter le nombre de malades mais ne règle pas le problème de la maladie. On ne fait pas reculer la maladie.
Les gens qui sont des défenseurs du dépistage disent le contraire en expliquant qu’en dépistant les gens plus tôt, on peut mieux les soigner. C’est vrai pour certains mais faux pour d’autres et les statistiques (en particulier sur le cancer du sein et de la prostate) montrent que le dépistage n’a pas l’efficacité annoncée.
En faisant trop de dépistages, on dépiste des gens qui n’auraient peut-être pas vu leur cancer se développer, qui vont être surmédicalisés, souffrir de leur traitement et parfois mutilés (cf. cancer de la prostate) pour rien parce qu’il ont un certain âge : pour eux, peut-être que le cancer aurait évolué très lentement sans intervention.
On dit souvent qu’aujourd’hui il y a plus de gens qui meurent avec un cancer de la prostate que de gens qui meurent à cause d’un cancer de la prostate !
Le plus important serait donc d’investir dans la prévention plutôt que dans le dépistage qui, à la vérité, coute très cher pour un faible résultat.
Dépistage : cher et peu efficace
En effet, le dépistage rapporte beaucoup, pour les radiologues, les biologistes, les vendeurs de médicaments…, et parce que plus on dépiste, plus il faudra soigner ! Le système s’auto-alimente !
Le drame de la France, c’est que nous sommes dans les 5 premiers mondiaux en espérance de vie, mais que l’espérance de vie en bonne santé est médiocre puisqu’on doit être le 12ème pays européen sur ce critère. Nous avons certes beaucoup de « vieux » mais ils sont tous malades !
Comment expliquez-vous cela ?
Éric Menat : Il y a en France 150 000 morts liées aux maladies cardiovasculaires par an, dont 1/3 peuvent être imputées à la « malbouffe », soit 50 000 morts.
En cancérologie, nous avons un ratio identique car l’académie de médecine nous explique que 30% des 150 000 morts par cancers sont en lien avec l’alimentation.
Ces 100 000 morts par an à cause de mauvaises habitudes alimentaires sont à comparer aux 4 000 morts par an sur les routes, drame pour lequel la prévention est depuis longtemps importante et régulière.
De même, il y a plus de messages nous incitant à manger des barres chocolatées ou des produits sucrés dont on connaît la toxicité, que de messages pour la promotion des fruits et des légumes.
C’est pourquoi je milite pour une communication beaucoup plus importante sur les bonnes pratiques alimentaires ainsi qu’un dépistage individualisé grâce à la médecine prédictive (test génétique, arbre généalogique, antécédent familiaux).
Les habitudes alimentaires à éviter
Quelles sont ces mauvaises habitudes alimentaires à éviter ?
Tous les sucres, y compris dans les pâtes, le pain blanc, les biscuits…
Il n’existe pas de bon sucre, il y a de très mauvais sucres et de moins mauvais sucres !
Le sucre n’a que 2 intérêts : Le plaisir et le carburant pour faire du sport (on ne devrait manger du sucre que sous condition d’une activité physique et/ou sportive régulière)
2. Les aliments industriels
Il faut éviter les aliments transformés dans lesquels on trouvera de nombreux exhausteurs de goût, de conservateurs, colorants, de sucres, de graisses transformées…
Il faut privilégier des produits frais, bio, de saison : en cuisinant nous-mêmes la nourriture, nous évitons naturellement de nombreux pièges de l’alimentation moderne. Cette démarche permet également de réduire les laitages qui sont aussi nuisibles pour notre santé…
3. Les mauvaises cuissons
Il est important de respecter les règles d’une cuisson en douceur afin de bénéficier à plein de tous les nutriments offerts par les aliments, et donc d’éviter toutes les « sur-cuissons » comme les grillades et fritures et de limiter les cuissons au four à plus de 250 degrés….
Merci Docteur Menat
*Cancer, un acompagnement qui change tout ! » aux éditions La Source Vive (2015)
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