Connaissez-vous Patrick Bet-David ? C’est un entrepreneur américain qui a réussi à faire fortune. A l’âge de 17 ans, il a rejoint l’armée et il en garde le souvenir de ceux qui en sont sortis grandis. La vie militaire pour certains est un monde à part, fermé, régi de codes et de règles, complètement différent du civil. Vrai sur des points, faux sur d’autres selon Patrick Bet-David. Après tout, la vie civique connait aussi son lot de difficultés et l’expérience militaire peut vous aider, notamment quand vous voulez monter votre business, car c’est bien souvent une période de guerre.
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Travailler avec des ressources limitées
L’armée apprend à être économe. Pendant certaines missions, sur le terrain notamment, le soldat ne dispose que d’une quantité limitée d’eau et de nourriture, autrement dit rationner, s’assurer que les rations ne vont pas manquer est primordial pour pouvoir tenir le coup à long terme. Ce phénomène se produit aussi dans les affaires, où il faut apprendre à travailler avec peu de moyens ou peu de temps.
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Être indépendant
C’est la clé fondamentale à l’armée comme dans l’entreprenariat. Si généralement l’armée est un choc pour certaines jeunes recrues, c’est en partie à cause de la prise en compte de leur dépendance excessive envers leurs parents. Malheureusement, c’est un fait, personne ne ramassera leur caleçon ou leur chaussette. C’est fini à l’armée. Et c’est également fini dans l’entreprenariat, car dépendre de quelqu’un qui fera les choses pour vous (un associé, un client, un fournisseur) c’est mettre en danger son entreprise ou l’évolution de sa carrière.
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Avoir la peau dure
L’armée en met plein la figure. C’est engueulade sur engueulade. Les sergents et instructeurs poussent à bout physiquement et mentalement les recrues, mais c’est pour mieux les préparer au terrain, donc au pire. Dans le business, avoir la peau dure est tout aussi recommandé : sur combien de situations éprouvantes allons-nous tomber ? Un client n’est pas intéressé par nos produits, le patron fait peur, le prestataire me raccroche au nez, etc… Pas le choix, pour ne pas se laisser affecter au point de perdre ses moyens ou de se remettre en question, il faut avoir la peau dure (mais rester tendre à l’intérieur).
Assurer ses arrières
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Construire un clan
C’est connu, l’armée apporte un vrai sens de la camaraderie, on évoque souvent la fraternité entre soldats. Entre les membres d’un régiment, les liens sont similaires à ceux des membres d’un gang. Dans un gang ou régiment, tout le monde a sa place et est une personne fiable, de confiance. Ce sentiment d’union s’impose de lui-même car tout le monde traverse les mêmes épreuves, les mêmes galères. Or au sein d’une entreprise, notamment d’une Start up ou PME, il n’y a rien de plus important que de pouvoir compter les uns sur les autres.
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Avoir une bonne hygiène de vie
Le risque de se tuer à la tâche prend ici tout son sens, si nous négligeons notre santé. Chez les militaires, l’effort physique demandé et le stress psychologique enduré, les oblige à une hygiène de vie digne des sportifs de haut niveau. Idem dans les affaires : les heures qui n’en finissent pas, les échéances de trésorerie, bref toutes les responsabilités auxquelles nous sommes exposés, ne nous mettent pas à l’abri du surmenage et d’un burn out. Par conséquent, il est important de privilégier des moments où nous prenons soin de notre corps et de notre tête pour rester dans l’excellence.
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Être prudent
Avancé en terrain miné ou un terrain conquis est dangereux, ce dernier pouvant être truffé de pièges laissés par les ennemis. Dans l’armée, la prudence est essentielle. De même dans le business. Même au moment où le succès peut arriver, il faut être prudent : ne pas s’enflammer, ne pas s’emballer, au risque de se focaliser sur un seul angle de la situation. Etre prudent permet d’avoir une vue d’ensemble et de prévenir les risques qui mettraient en danger la bonne évolution de l’entreprise.
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Discipline et éthique professionnelle
Sans discipline et éthique professionnelle, l’armée a tôt fait de nous recadrer avec des méthodes peu amènes. Dans le monde du travail et de l’entrepreneuriat, sans discipline et sans éthique professionnelle, certes nous ne finissons pas au trou littéralement, mais au sens figuré c’est l’équivalent. Même si nous réussissions, nous finirions par tout perdre.
Avoir de la souplesse d’esprit
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Apprendre d’autres cultures
L’armée attire dans ses rangs des personnes issues de différentes régions et coins du pays. En arrivant à l’armée, chacun apprend des mentalités et cultures des uns et des autres. En entreprise, nous ne sommes pas forcés, mais apprendre d’autres cultures nous permettra de mieux communiquer avec des partenaires commerciaux qui viendront peut-être de la Chine, d’Inde, du Brésil ou d’Afrique, autant de pays que de cultures ! Autant de préjugés aussi, or apprendre leur culture permet de ne pas commettre cette erreur qui peut coûter cher !
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S’adapter
L’armée vous forme à la guerre, or la guerre c’est l’incertitude permanente, nous ne contrôlons rien, tout ce que nous pouvons faire c’est de nous adapter. Or c’est ce qu’enseigne l’armée, elle apprend à s’adapter aux situations rencontrées et aux circonstances imprévues. Cette adaptation peut prendre plus ou moins de temps suivant la difficulté. Dans le business, s’adapter est aussi essentiel, car nous ne contrôlons pas ni notre environnement social-économique ni la géopolitique. Que faire si le marché financier change ? Que faire si nous perdons notre plus grand client ? ou notre fournisseur chinois ? Que faire ? Paniquer ou s’adapter ?
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Multi-tâches
Pour le militaire, gérer plusieurs actions sur le terrain, est chose courante. Il se doit d’être sur ses gardes et envisager le moindre évènement, en plus de se déplacer, de chercher une position, de communiquer avec ses officiers, de se repérer par signes avec les autres etc. Quand nous nous lançons dans un business, notamment au début où nous sommes généralement seuls ou à deux, nous ne pouvons pas compter sur grand monde pour se répartir les tâches, il faut donc être capable de mener plusieurs fronts.
Cependant, même si vous n’êtes pas entrepreneur ou ne pensez pas à créer votre boîte, ces 10 leçons militaires peuvent aussi bien vous aider dans d’autres aspects de la vie !
J’aime bien cet article. Il est simple et facile d’accès pour tout le monde. cependant, je ne partage pas entièrement la comparaison entre l’esprit de l’armée et l’esprit entrepreneurial. L’article nous apprend beaucoup plus sur l’armée que sur l’entreprise. L’armée n’a pas de projet autonome. Elle est en quelque sorte sous tutelle de la société qui fixe son budget, ses actions (à l’international etc). L’armée est une organisation dont la mission est prescrite à l’avance : faire la guerre, protéger les intérêts de la société, servir une idéologie etc. Paradoxalement, l’armée est muette et ses coulisses sont inaccessibles. tandis que l’entreprise est investie par les médias, les lanceurs d’alertes etc, matraquée par l’état. les actifs du privée qui cotisent plus que tous les autres. les actifs de l’armée ne sont pas toujours “actifs”.
Tandis que l’entreprise (dans une économie libérale) reste autonome (peut-être un peu trop!) Cela entraine justement des dérives économiques et sociales. En outre le profil de l’entrepreneur “militaire” est un entrepreneur shumpéterien, un surhomme presque et cette vision n’encouragera forcément à se lancer dans cette initiative, naturellement sélective.
Aussi, il est vrai que nous avons beaucoup du langage militaire dans le discours du management notamment en marketing: on parle de cibles, de segmentation, de plans d’actions, de stratégie, on se croirait à la bataille de Verdun….Hélas ainsi pense l’homo oeconomicus….
Hahaha génial Christophe, très pertinent !