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Publié le 16/11/2020, mis à jour le 11/10/2022
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Aline Peugeot, le parcours d’une renaissance !
Rencontre avec Aline Peugeot
Aujourd’hui, nous rencontrons une des héritières Peugeot, Aline Peugeot, suite à la parution de son livre, « Du chaos à l’éveil spirituel, le parcours d’une renaissance » aux éditions Terre en Ciel.
Elle nous raconte avec authenticité et sans détour son parcours compliqué jalonné d’expériences douloureuses et d’interrogations existentielles loin des clichés habituels des grandes familles célèbres.
- Vous êtes l’arrière-petite-fille d’Henri Peugeot de la société Peugeot et vous commencez votre livre en déclarant que vous êtes, comme le consacre l’expression populaire, « née avec une cuillère en argent dans la bouche ». Pourtant vous avez été adoptée par la famille Peugeot à l’âge de 5 ans. Pourquoi avoir écrit votre autobiographie ?
- Aline Peugeot : Ce n’était déjà pas une écriture thérapeutique dans le sens où ça m’a fait du bien de l’écrire. C’est justement parce que j’étais reconstruite moi-même que j’ai voulu partager cette reconstruction, parce que je l’ai trouvée très efficace, très judicieuse et il me semblait nécessaire de partager certaines clés.
J’ai écrit aussi ce livre pour montrer aux gens à quel point ils se laissent dominer par des préjugés, des étiquettes et pour leur faire comprendre qu’un nom, un physique et un statut social ne préservent pas des épreuves de la vie. Parfois, c’est même le contraire, c’est dans ces grandes familles qu’il se passe les choses les plus terribles.
Dans cette autobiographie, je dresse le tableau de toutes les épreuves par lesquelles je suis passée, et la seconde partie est consacrée à cette reconstruction et renaissance.
- Qu’est ce que vous appelez une renaissance ?
- Aline Peugeot : C’est-à-dire que je me suis aperçue vers mes 50 ans qu’en fait je n’étais pas moi-même, que je m’étais créé une identité sur les attentes extérieures, parce que comme tout être-humain, la seule chose que l’on cherche c’est l’affection.
On la cherche au travers des yeux de ses parents, puis à l’école dans les yeux de la maîtresse et des petits camarades de classe, et puis de la société. Tout notre parcours est jalonné d’une quête d’affection et de reconnaissance.
Mais souvent, on s’éloigne de nous-mêmes, parce que pour éviter d’être rejeté, on se déguise et on revêt des panoplies différentes suivant nos interlocuteurs. C’est épuisant, et cela nous éloigne de plus en plus de notre véritable nature. Je suis donc née il y a seulement 4-5 ans, je me suis trouvée, j’ai réalisé ma véritable nature et j’ai accepté mes cicatrices en apprenant à les aimer.
Récit d’une chute et d’une renaissance
Une enfance en dent de scie
Pour Aline Peugeot, tout ne commence pas avec une cuillère en argent. Elle est l’enfant d’une femme qui ne l’a pas désiré et qui l’abandonne brutalement à l’âge de 2 ans chez sa nourrice. La mère étant abonnée absente, la petite se retrouve à l’orphelinat où elle y resta pendant trois ans avant d’être adoptée par la famille Peugeot.
Les nouveaux parents lui offrent un cadre de vie plus que confortable mais froid, où les sentiments et les contacts affectueux sont inexistants. « Ce qui a été une continuité de ce sentiment d’abandon et de ce non-amour manifesté ressenti depuis ma naissance ».
Instinct d’adaptation et quête d’affection obligent, la petite Aline décide de se plier aux désidératas des uns et des autres.
« Etant donné qu’à mes yeux, ma vie n’était pas légitime parce que je n’avais pas été désirée par ma génitrice et que mes parents adoptifs ne m’apportaient pas l’affection telle que je l’attendais, je me suis donc mise au sacrifice de l’autre en pensant que c’était ma place. »
A priori, on pourrait penser que c’est une stratégie valable pour avoir la reconnaissance désirée des parents. Seulement, ces derniers ont une fixation sur l’école, qui est le talon d’Achille d’Aline.
« Dans la famille Peugeot, il faut être une femme de tête et non pas jolie. Or, je n’avais pas les facultés cognitives pures et scolaires qu’on attendait de moi, et en plus on me reprochait d’avoir un physique qui attire l’attention. »
Son père dira souvent d’Aline : « On ne t’aimera jamais pour ce que tu es, mais pour ton nom ou tes boucles blondes ». Une phrase qu’elle gardera en tête et qui précipitera un choix de vie chaotique.
Plongée dans le chaos : violences, prostitution et alcoolisme
Consciente qu’elle ne répond pas aux attentes de ses brillants et exigeants parents, Aline fuit le domicile parental et vit dans la rue. C’est à ce moment-là qu’on l’approche pour lui proposer d’entrer dans le milieu de la prostitution. « J’y suis allée car j’étais convaincue que mon seul atout était mon physique et que c’était ma seule voie ».
Puis de la prostitution à l’alcoolisme, il n’y a qu’un pas.
« Je n’ai jamais été attirée par tout ce qui est relation charnelle, en plus d’être pudique et timide, je suis tombée en même temps dans l’alcoolisme pour oser faire ce métier. »
Du côté de sa famille adoptive, Aline prend soin de cacher sa profession sans se faire attraper. « Sur la fin, mes parents ont commencé à avoir des doutes mais c’est tout. »
Responsabilité parentale et prise de conscience
« Quand j’ai décidé de me sortir de l’alcoolisme et de la prostitution, j’étais à l’époque avec un compagnon avec lequel je vivais des violences conjugales depuis 7 ans. »
Trop assommée au quotidien par l’alcool, Aline confie sa fille à son compagnon pour les trajets à l’école. Seulement un matin, elle le surprend en train de se droguer. Ce qui lui fait l’effet d’un électrochoc : elle prend conscience qu’elle confie sa fille à un homme moins apte à s’en occuper qu’elle.
Aline tire alors un trait sur 18 ans d’alcool et commence à sortir du brouillard abrutissant dans lequel elle baignait.
« Ce n’était pas facile du tout, car le corps réclamait sa dose d’alcool, mais en même temps c’était tellement nourrissant de retrouver une lucidité, une rapidité de réflexion et un physique qui s’améliorait »
Aline ouvre alors les yeux sur la réalité de ses conditions de vie et commence à se rendre compte que la maison close où elle travaille l’exploite purement et simplement. Seulement, on ne quitte pas ce milieu en présentant une lettre de démission.
« Il y a eu les menaces de mort et tout un parcours assez compliqué, mais comme j’étais dans une période où j’attendais la mort pour me délivrer, je n’avais pas du tout peur d’avoir un fusil braqué sur la tempe. Cela a impressionné les gens qui étaient venus me faire peur ou m’éliminer, et c’est ainsi que j’ai gagné mon indépendance. »
Voyage vers la lumière
En retrouvant sa lucidité d’esprit, Aline récupère aussi sa vue et voit pour la première fois sa clientèle. « C’est comme ça j’ai réussi à ne pas passer à côté d’un client qui a fait la différence, et qui est mon mari depuis 17 ans. » C’est au contact de cet homme providentiel, fort pourvu en patience et douceur, que la jeune femme arrive à envisager sa vie autrement et à comprendre que la prostitution n’a pas à être son unique choix de carrière.
Mais la fin de la précarité, de la prostitution et de l’alcoolisme n’était que le commencement de la renaissance. Car si Aline avait désormais tout pour être heureuse, elle gardait toujours au fond d’elle un poids qu’elle ne supportait plus et lui donnait des envies de suicide.
« Mais j’avais trois enfants et je n’avais pas envie de les abandonner comme moi on m’avait abandonné. Et c’est là que dans ma tête, s’est imposé le mot « spiritualité » ».
Commence alors la rencontre avec des livres comme le « Pouvoir de l’instant présent », les « Quatre Accords Toltèques », où elle découvre des notions psychologiques et libératrices qui vont lui permettre d’accéder enfin au bonheur.
« Tout ça a produit des déblocages et je sentais les verrous sauter à chaque compréhension cellulairement intégrée. Parce que c’est différent d’intégrer les choses mentalement et de véritablement les intégrer pour que la cellule soit réparée. J’ai donc réparé toutes les cellules de mon corps et c’est là que je suis re-née. »
Médiumnité et transmission
Une médium qui s’ignorait
- Aline Peugeot : A travers mes lectures, j’ai constaté que mon mode de fonctionnement était différent de celui des autres. J’avais bien remarqué que je faisais preuve de perspicacité et de rapidité dans les raisonnements.
J’ai développé cette capacité parce que je suis restée très longtemps dans cet état d’esprit d’animal sauvage à l’affût, qui ne fait confiance qu’à son instinct primaire. Celui-là même qui nous rend capables de percevoir le danger avant qu’il ne se manifeste devant lui.
Mission de vie
- Que faites-vous aujourd’hui, à part l’écriture ?
- Aline Peugeot : Je m’épanouis dans la transmission de tout ce qui m’a aidée à me révéler et à m’accompagner dans l’accomplissement.
Je me consacre corps et âme à accompagner les gens dans mes stages de formation au développement personnel, où j’accompagne les gens à se trouver eux-mêmes, à les aider à trouver leurs facultés extrasensorielles et à découvrir leur intelligence parce que nous sommes de nombreux anciens cancres à l’école qui pensent qu’ils ne sont capables de rien. Je les accompagne à développer leurs forces actives et à solliciter celles qui sont en latence.
- Quel est votre prochain projet ?
- Aline Peugeot : J’aimerais terminer mon second livre : « Le dernier de la classe au-devant de la scène. La revanche des cancres » pour partager les coulisses de mon parcours depuis la sortie de mon premier livre qui ne sait pas fait facilement. J’en ai bien bavé, et je veux montrer que ce n’est pas grave et qu’il faut persévérer. On ne trébuche jamais, on est juste ralenti.
J’ai également d’autres projets comme adapter mon roman en audiovisuel pour les adolescents en difficultés qui n’aiment pas lire. Mais je ne cherche rien, j’attends juste que l’opportunité se manifeste.
- Un dernier mot ?
- Aline Peugeot : Il faut bien considérer que le bonheur, la réussite, la plénitude, c’est une question de regard sur les choses. C’est une philosophie de vie et une hygiène de vie et cela ne dépend en aucun cas de circonstances extérieures.
Cessez de vous focaliser sur tout ce qui vous déplaît et mettez-vous à l’œuvre pour construire ce que vous aimeriez y voir à la place. Cela vous sera plus utile, et cela vous fera du bien, parce que vous vous faites du mal à vous focaliser sur tout ce qui vous déplaît.
Propos d’Aline Peugeot recueillis par Amal Dadolle Aline Peugeot.Du Chaos à l'éveil spirituel. Le parcours d'une renaissance chez terre en ciel éditions.
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