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Publié le 28/01/2021, mis à jour le 16/09/2022
Relations professionnelles
Comment oser prendre la parole en réunion, en public?
Pourquoi le trac est normal ?
Si vous faites partie de ceux qui vivent les réunions de travail ou de présentation de projet comme des corvées, rassurez-vous, tout est normal.
Une enquête réalisée en 1993 (il est dommage qu’elle ne se soit pas reproduite depuis) par le cabinet Bruskin-Golding a révélé que 75 % des Américains n’aiment pas prendre la parole en public. Cette peur passe avant même celle de mourir ou de finir à la rue.
Pourquoi tant d’angoisse ? Parce que pour le cerveau, nous nous exposons au plus grave des dangers que sont l’inconnu et le jugement des autres. In fine, on s’expose (ou on pense s’exposer) au risque de la mésestime de soi, du ridicule humiliant, et dans le pire des cas, de l’exclusion du groupe. Le conseil invitant « à se détendre et à être naturel » est donc caduque car la seule posture naturelle est d’être tendu au maximum.
Mais si le stress nous secoue, ce n’est pas pourtant pas le grand méchant de l’histoire parce qu’on peut travailler avec lui. Deux professionnels en stratégie narrative, fondateurs du cabinet Zepresenters, Sébastien Bernard et Bruno Clément, soulèvent les idées reçues et proposent des clés pour transformer notre prise de parole en public en un challenge plaisant et libérateur.
Les paradoxes des réunions de travail
Ce n’est pas parce qu’un outil est bon qu’il est automatiquement bien utilisé. Preuves en sont les réunions de travail, jugées souvent comme chronophages et inutiles. Elles ne sont pourtant pas prêtes de disparaître, car elles sont nécessaires pour assurer une bonne communication.
Un autre paradoxe est celui de l’état d’esprit de ces réunions. Alors qu’on attend une entente collective, ce n’est pas souvent l’ambiance ressentie. Au contraire, la prise de parole est perçue et vécue comme une joute verbale, avec à la sortie un gagnant et un perdant.
Pour s’affranchir des combats de coqs qui ennuient la majorité silencieuse, et apporter une voix salvatrice, S. Bernard et B. Clément préconisent d’adopter une posture fédératrice où vos propos et comportements envoient le signal que vous impliquez les autres. Voici lesquels :
- Ne cherchez pas à avoir raison, à finir vos phrases ou à aller au bout de votre raisonnement. Soyez attentif aux réactions. Si vous voyez des regards perplexes ou des sourcils se froncer, arrêtez-vous et laissez-les s’exprimer. Faites des objections des opportunités pour affiner votre réflexion ou idée. En clair, laissez-vous challenger. Même si l'on est sûr de soi, il faut garder à l'esprit que, statistiquement, un groupe propose de meilleures idées que la somme des individualités.
- Ne sur-argumentez pas si une minorité n’est pas d’accord avec votre idée. En cherchant à les convaincre à tout prix, vous risquez de perdre les autres. Le but encore une fois n’est pas d’avoir raison, mais d’être le plus fédérateur possible.
Pourquoi personne n’écoute ?
Pour ceux qui sont amenés à faire des présentations régulièrement, un contexte peut particulièrement être frustrant : un auditoire ayant le nez dans son téléphone ou qui semble complètement absent. Mais contrairement à ce que les apparences laissent montrer, ces comportements ne sont pas une marque d’irrespect ou de dédain mais une manifestation d’un cerveau en activité.
Au début de la présentation, tout le monde est attentif, mais dès qu’une chaise grincera, qu’une notification sur le portable apparaîtra, qu’une toux s’entendra etc. les cerveaux percevront ces signaux et détourneront l’attention de tous.
Puisqu’une écoute attentive ne peut se décréter, il faut se battre pour l’avoir en mettant les atouts possibles pour rivaliser avec l’environnement. Pour y arriver, la présentation doit être dynamique, concise et porteuse de sens. Sans nécessairement faire le show, il faut apporter un peu du pep’s. Voici comment :
- On commence avec une phrase « forte », une affirmation, une question, une anecdote. Principe connu mais efficace.
- Vient le problème.
- Suivent les enjeux du problème. Pour garder l’oreille de tous, il faudra jouer sur les deux leviers de motivation capables de mobiliser instantanément le cerveau : l’envie de gagner ou la peur de perdre. La grande majorité est surtout motivée par la peur de perdre, mais les fondateurs de Zepresenters conseillent de jouer sur les deux leviers.
- Enfin, il ne reste plus qu’à évoquer l’idée-solution de façon claire, efficace et inspirante si possible.
Reste maintenant la question du trac. Question qui ne pourra jamais être élucidée, car on ne peut pas se débarrasser définitivement du stress. Cependant, on peut l’apprivoiser et se souvenir que stress et plaisir ne sont pas toujours incompatibles, en témoignent les moments d’excitation comme la naissance d’un enfant. Mais pour passer de l’angoisse à la fébrilité, la confiance doit régner.
Les appuis pour s’exprimer en toute sérénité
Un esprit concentré
Face à une situation stressante, il est fréquent d'être obnubilé par l'image que l'on renvoie aux autres. On ressasse alors en boucles des pensées négatives telles que « je vais me planter » ou « ils vont me trouver nul ». Pour s’en libérer totalement, il va falloir se mettre dans une bulle.
L’exercice mental concret à réaliser est d’arrêter de se focaliser sur ses peurs ou son ego pour se consacrer en pleine conscience à sa mission. Les bons orateurs ont tous un point en commun, ils savent toujours où ils vont et pourquoi. Leurs intentions sont claires et leur esprit est entièrement concentré et consacré à leur projet. Un tel état d’esprit est l’antichambre du flow, la zone des champions.
Pour que cette concentration soit possible, il est nécessaire d’avoir une grande maîtrise du sujet par un travail en amont de répétition et une feuille de route cohérente que l’on se construit à renfort de questions. Quelle cause on défend ? Qu'est-ce qui pourrait aider les autres à ouvrir les yeux ? Quelle est la source du problème ? Pourquoi est-il urgent d'y apporter une réponse ? Qu’est-ce qui vous fait dire que votre idée est utile ? Que proposez-vous concrètement et pour quels résultats ?
Muscler sa posture
Les neurosciences ont pu démontrer l’étroite interdépendance entre nos émotions, pensées et comportements. Quand on est heureux, on sourit naturellement, mais l’inverse est aussi vrai. Sourire, rire même en se forçant, permet d’agir sur le mécanisme du cerveau qui va relâcher la dopamine, l’hormone du bien-être. En modifiant un comportement ou une posture, on peut donc modifier son ressenti et donc ses pensées.
Prendre confiance en soi ne se passe donc pas dans la tête, le corps peut aussi contribuer. Une personne ayant une voix effacée ou une posture avachie seront automatiquement perçue comme venant de quelqu'un qui n'assume pas ce qu'elle dit. Cela va souvent ensemble, car la voix et la posture sont intimement liées. On ne peut avoir une voix claire et audible quand on est avachi. Donc faites attention à votre posture, redressez bien les épaules, ouvrez le plexus solaire pour vous faire entendre. Vous ne sentirez peut-être pas l’effet, parce que trop concentré sur votre présentation, mais l’assemblée qui vous écoute verra toute la différence.
Evidemment, retenez que l’un ne va pas sans l’autre. Corps et esprit doivent travailler de concert, et en harmonie, pour avoir le résultat le plus impactant.
La forme, disait Victor Hugo, c’est le fond qui remonte à la surface.
Mais si vous avez vraiment besoin de plus de conseils, alors il est temps pour vous de passer à la vitesse supérieure et de prendre une formation sur la prise de parole !Pour quelles raisons opter pour une formation sur la prise de parole en public ?
Avec tout le stress ambiant et la période assez anxiogène que nous sommes en train de vivre, cela n'a rien d'étonnant si de nombreux français ont beaucoup de mal à prendre la parole en public. En choisissant une formation sur la prise de parole en public, vous allez pouvoir bénéficier des conseils d'experts en la matière mais surtout d'une méthodologie particulière. Il se trouve que certaines formations vous proposent beaucoup de mises en situation très concrètes, qui sont d'autant plus filmées. Cela permet ainsi aux différents participants de pouvoir observer directement leurs défauts afin de les corriger par la suite : vous n'aurez par la suite aucun problème pour prendre la parole devant un auditoire d'abord de quelques personnes avant de monter devant une grande scène pour un cours magistral ou pour une conférence dans le cadre de votre métier ou dans une autre occasion qui s'y prête !
Source : Sébastien Bernard & Bruno Clément, « Prenez la parole. 10 séances d’autocoaching pour oser défendre ses idées », éditions Vuibert, 2020
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