Nous avions vu précédemment ce que représentaient les réseaux sociaux et ses dangers pour la jeune génération, les avantages qu’ils en retiraient et les risques auxquels ils s’exposaient. Ce sujet d’étude a été entrepris par Anne Longfield à la tête de la Commission des droits de l’enfant au Royaume-Uni, et publié sous le titre « Life in likes ».
Ce même rapport aborde le monde digital dans son ensemble, des médias numériques aux nouvelles technologies, car les plus jeunes ne se cantonnent pas aux limites de Facebook.
Le territoire des jeunes
Les jeunes parcourent le vaste monde digital et en sont mêmes ses principaux explorateurs.
Selon un rapport de l’UNICEF, un internaute sur trois a entre 11 et 16 ans, et près des 2/3 des 15/24 ans sont des internautes. Que font ces enfants et adolescents derrière un écran ? Que recherchent-ils et que risquent-ils ? Quel impact cela peut-il avoir sur leur développement psychique ? Et qu’est-ce que cela implique comme défis pour nous, adultes et parents de l’ère digitale ?
Les avantages d’Internet
Parcourir le monde en un clic
Les avantages du numérique sont nombreux, dont le premier est l’accès à une source quasi-intarissable de savoir. Le digital a cela de merveilleux, en un clic, vous pouvez vous désenclaver intellectuellement, socialement et géographiquement.
Les plus dégourdis d’entre les jeunes l’ont bien compris.
Du savoir et des conseils de vie
Nombreux sont les jeunes qui connaissent une réussite sociale grâce à l’information et la scolarisation accessibles en ligne sous de multiples formes : le CNED et les MOOC (plateformes d’enseignement et de formation en ligne) notamment. Il n’y pas que le savoir intellectuel ou culturel bien sûr.
Les connaissances de la vie pratique, non moins importantes, sont aussi accessibles. Par internet, les adolescents peuvent se renseigner sur les aides à la recherche d’emploi ou leurs droits médicaux et sociaux pour eux-mêmes ou un parent.
Mais toute médaille a son revers, et Internet n’est pas sans dangers. Nous avions déjà évoqué les prédateurs sexuels qui rôdent sur les réseaux sociaux et autres plateformes, comme les forums de jeux vidéo.
Il y a d’autres risques, qui ne viennent pas des adultes mais des enfants et adolescents eux-mêmes. Si certains ont des projets et profitent des avantages du digital, ce n’est pas le cas pour tous.
Pour ceux qui connaissent une souffrance émotionnelle, leur recherche sur Internet peut les amener à conforter cette souffrance via des sites promouvant l’automutilation, le suicide ou l’anorexie.
L’adolescent addict
Internet peut également faire développer des comportements addictifs, comme pour le jeu. Une enquête de 2017 menée au Royaume-Uni a révélé que 3 % de 11-16 ans au Royaume-Uni ont dépensé un peu de leur propre argent sur le jeu en ligne, et 7 % ont utilisé les comptes de leurs parents, avec ou sans leur permission.
Internet c’est comme pour tout finalement, il y a le pire comme le meilleur. Pour que les enfants n’en retirent que du bénéfice, c’est aux adultes d’intervenir et d’éduquer.
En attendant que les multinationales et les gouvernements prennent la main, c’est la responsabilité des parents de s’occuper de l’éducation digitale de leurs enfants.
Comment protéger les enfants ?
Un défi digital collectif
Le défi est simple : le monde digital doit aider les enfants et adolescents à grandir, s’épanouir, et non les mettre en danger. Les solutions se trouveraient dans l’application de politiques numériques nationales et mondiales allant vers ce but.
A ce titre, nous avions pris connaissance des recommandations du rapport d’Anne Longfield à destination des entreprises du secteur numérique pour mieux protéger les enfants des dangers liés au numérique.
L’Alliance Mondiale WePROTECT [pour en Finir avec l’Exploitation Sexuelle En ligne des Enfants], va aussi dans ce sens en exhortant les entreprises concernées, les organisations internationales et les gouvernements à établir une stratégie collective pour contrer les risques liés à l’utilisation du web.
Le web pour tous
Enfin, pour que tous les enfants et adolescents puissent accéder aux richesses qu’offre Internet, l’UNICEF recommande la mise en place de stratégies du marché favorisant la compétition entre les fournisseurs. Cela afin de réduire le coût d’accès à internet. Leur bonne volonté devrait être soutenue par l’Etat via un impôt ou une autre subvention.
En attendant que les multinationales et les gouvernements prennent la main, ce sont aux parents de s’occuper de l’éducation digitale de leurs enfants.
Source : The Lancet Child & Adolescent Health, “Growing up in a digital world: benefits and risks” , février 2018
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