Syndrome d’épuisement professionnel : mieux vaut prévenir que guérir
3,2 millions de personnes concernées
La reconnaissance de la souffrance au travail et son impact sur la santé mentale ne sont heureusement plus passées sous silence dans les médias et la sphère politique. Récemment, une attention accrue a été portée à ces problématiques. Les médias ont relayé des données révélatrices, comme l’étude de Technologia en 2017, agréé par le ministère du Travail, indiquant que près de 3,2 millions d’actifs étaient exposés à un risque élevé de burn-out professionnel.
Cette prise de conscience croissante est plus que bienvenue, car les répercussions de la souffrance au travail ne se limitent pas à la sphère professionnelle. Elles ont un impact significatif sur la vie privée des individus, soulignant ainsi l’importance cruciale de s’attaquer à ces problématiques de front.
Le stress chronique au travail et ses conséquences
De notre côté, nous avions déjà évoqué la souffrance au travail à travers le brown-out , une autre forme de maladie professionnelle.
Pour rappel, nous en distinguons actuellement trois dimensions :
Le burn-out, un état dépressif, conséquence de l’épuisement psychologique dû au surmenage et/ou à une charge de travail trop lourde.
Le bore-out, un état dépressif qui apparaît suite à l’ennui, s’accompagnant d’un sentiment d’inutilité et d’une image profondément dégradée de soi-même sans pouvoir exprimer son mal-être.
Le brown-out, où l’état de dépression est la conséquence d’une prise de conscience que son travail n’a pas de sens. Quand celui-ci est mécanique et abrutissant ou va à l’encontre de ses valeurs.
Pour les employeurs conscients de voir leurs collaborateurs souffrir sur leur lieu de travail et désireux de prévenir tout risque de burn-out, bore-out et brown-out, nous avons pour vous une bonne nouvelle.
Vous pouvez agir dès maintenant et éviter l’épuisement total (fatigue physique et usure psychologique) de vos employés en mettant en place un plan d’action de prévention destiné à réduire le stress et garantir une qualité de vie au travail.
Etablir un environnement professionnel sécurisant et cohérent
Veiller à la faisabilité des tâches
Pour qu’une personne puisse bien accomplir son travail, encore faut-il qu’il soit faisable. Ce qui sous-entend qu’il faut une organisation du travail intelligente avec des outils, des supports, des formations, et un cadre adapté pour qu’il puisse remplir au mieux sa mission.
Cela vous paraît évident ? Oui sauf que beaucoup d’employeurs l’ignorent pour ne regarder que leurs relevés de compte et la cadence de leur productivité. En conséquence de quoi la surcharge de travail impacte la santé des travailleurs et entraîne le risque d’un surmenage physique et d’un épuisement mental.
Mettre en place une communication transparente
Avec les 5 grandes lois du leadership créatif, nous avions vu l’impact positif qu’engendrait une communication transparente sur le bien-être des collaborateurs. Les bénéfices sont doubles. D’une part, la communication transparente joue un rôle-clé dans la cohésion humaine, dans le sens où elle touche au sens d’appartenance et de valorisation de celles et ceux qui évoluent dans l’entreprise. D’autre part, c’est tout simplement une condition nécessaire pour faire son travail correctement.
Garantir un milieu de travail valorisant
Cette troisième action-clé, nous l’avions aussi abordé au côté du leadership créatif. De beaux locaux où l’on peut travailler en paix jouent leur rôle dans le bien-être des collaborateurs et leur performance. Toutefois, ils ne suffisent pas à rendre un environnement de travail valorisant. Il doit aussi s’accompagner de protocoles explicites et accessibles pour aborder de façon constructive toute difficulté, qu’elle soit d’ordre organisationnel ou relationnel.
Assurer le respect des collaborateurs et le bien-être au travail
Prendre grand soin de l’équité
Le respect de la personne humaine et un traitement digne et non-discriminatoire de tous les collaborateurs sont là aussi des piliers pour s’assurer de leur bien-être, santé et sécurité au travail. Un règlement interne promouvant l’équité au travail ne suffit pas. Il faut veiller à ce qu’il soit appliqué en étant attentif au vécu des collaborateurs. Ce qui implique que toutes les inquiétudes et plaintes formulées au sujet de l’équité doivent toujours être prises en considération avec le plus grand sérieux.
Garantir des récompenses ainsi que le sens attribué au travail
Pour recevoir des collaborateurs le meilleur d’eux-mêmes, il est nécessaire de donner. C’est une loi naturelle. Cela passe évidemment par un salaire équitable en fonction du poste et du nombre d’heures de travail. Néanmoins, un salaire confortable ne met personne à l’abri du burn-out. D’autres récompenses matérielles ou émotionnelles comme un encouragement, des félicitations ou des remerciements créent également un milieu de travail engageant.
Valoriser l’autonomie et la flexibilité dans l’organisation de travail
Responsabiliser avec intelligence
La psychologie positive a déjà démontré depuis dix ans qu’il y a un lien entre le fait qu’un individu puisse agir efficacement sur ce qui lui arrive, l’optimisme, le bonheur et la performance. C’est une donnée que nous avions vu avec les 5 grandes lois du leadership créatif. De fait, déléguer avec intelligence et favoriser les prises d’initiatives participent à l’épanouissement du travailleur.
Les atouts de la flexibilité au travail
Enfin une certaine flexibilité consentie et réfléchie améliore la vie de travail. Qu’il s’agisse de pouvoir aménager ses tâches ou agencer ses heures de travail, la flexibilité s’inscrit dans la continuité de la faisabilité, de la récompense et de la valorisation du travail.
Ce qui nous amène à la conclusion que ces 7 actions-clés sont interdépendantes des unes des autres. Elles se complètent et agissent en synergie. Ce n’est donc qu’ensemble qu’elles peuvent prévenir les principaux facteurs de stress engendrant un burn-out, brown-out ou bore-out.
Source : Léon-Patrice Célestin, Smadar Célestin-Westreich, « Les face cachées du burn-out », InterEditions, 2018
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