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Publié le 20/09/2017, mis à jour le 16/05/2022
Remèdes naturels et médecines douces
Comment courir en pleine conscience ?


Courir comme on médite : deux voies pour reconnecter le corps et l’esprit
Courir comme on médite
Courir comme on médite ? L’un de ces exercices nous invite à bouger, quand l’autre nous demande d’être zen en appréciant le moment présent… Cependant le jogging, le running et la méditation de pleine conscience se rejoignent dans les exigences et les efforts demandés.
C’est le constat de Sakyong Mipham, un Rinpotché (maitre bouddhiste), héritier des principes de la Lignée Shamballa.
La Lignée Shamballa, c’est quoi ? Une tradition du bouddhisme tibétain, apparue à la fin des années 1930, et dont l’enseignement repose sur l’idée que nous avons, toutes et tous, une source de sagesse en nous. Cette sagesse, il faut la découvrir et la cultiver. Comment ? Par la pratique de la méditation, naturellement.
Les 4 phase de l’évolution
Au cours de sa pratique régulière, le méditant va connaitre 4 phases, baptisées selon 4 animaux, symboles des paliers de son évolution intérieure. Quand Sakyong se met à courir, c’est pour maintenir sa forme physique.
Il se rend vite compte de la difficulté des débuts, et s’interroge : serait-il capable de courir un marathon de 3h, de 5h ? Notre Rinpotché comprend que la course est une sorte de méditation puisqu’elle exige un état d’esprit comparable. Il a ainsi appliqué les 4 phases et les principes de la méditation de la Lignée Shamballa au running !
1ère phase : la mise en route
La phase du tigre
Que cela soit pour courir ou pour apprendre à méditer, les sensations corporelles et mentales du début ne sont jamais agréables. L’inconfort du silence et l’inconfort de la douleur demandent l’un comme l’autre de la patience et de l’endurance. Tous les coureurs et méditants débutants en passent par là. Cette gêne est normale, puisqu’on se forge une nouvelle base, un peu comme quand on « fait » ses nouvelles chaussures.
Pour le corps, on se forge une base qui passe par le renforcement des os, des tendons et des muscles. Pour l’esprit, les débuts seront de faire attention à la respiration en se forçant à être dans l’ici et maintenant pour calmer le mental (autrement dit faire le vide en décrochant de nos pensées et ruminations), et augmenter la conscience.
Le défi du tigre : tenir dans le temps
La phase 1 est la phase la plus difficile, celle où l’on est le plus susceptible d’abandonner. Pour pratiquer au quotidien et tenir dans le temps, il faut rester calme et attentif. Y aller avec lenteur et douceur en pratiquant seulement quelques minutes par jour. Jour après jour. Il faut tenir huit semaines pour s’y habituer, ensuite c’est gagné.
Courir ou pratiquer la méditation trop longtemps, dès le début de l’entraînement, alors que vous n’avez pas du tout l’habitude, risquerait de vous dégoûter.
2ème phase : le plaisir de faire
La phase du lion
Cette phase commence quand aller courir ou faire de la méditation ne deviennent plus un exercice « obligé », mais une source de plaisir. Plaisir accru quand on peut ressentir les bénéfices sur sa santé mentale et physique.
Plus heureux et mieux disposé, il n’y a plus de lutte avec soi-même pour prendre ses baskets ou s’installer sur son coussin pour méditer. On s’y met les yeux fermés. Les études scientifiques issues des neurosciences ont plus que démontré les bienfaits de la méditation pour lutter contre le stress et renforcer le système immunitaire.
Le lion ne subit rien, il savoure
Quel est l’objectif de cette phase ? Vu qu’il n’y a plus à lutter intérieurement, on peut enfin se concentrer sur l’extérieur. Quand on court, on apprécie en conscience le paysage qui nous entoure. Par le fait de respirer, de regarder devant soi en sentant l’air et ses odeurs, on établit une relation avec l’environnement et on prend progressivement conscience de sa transpiration et des battements du cœur.
Cette phase est certainement la plus sympa, c’est celle d’un doux éveil après la phase laborieuse du réveil. C’est la phase où l’on peut retrouver la sérénité et savourer les fruits du labeur de la phase du tigre, et celle où nous nous ouvrons, consciemment, au monde.
3ème phase : aller plus loin
La phase du garuda
Le Garuda représente la phase des défis. On n’est plus un débutant et on doit sortir de sa zone de confort. La première zone de confort étant le temps limité. L’un des défis sera donc de rallonger le temps de la séance de méditation ou de course, en passant de 20min à 1h, par exemple. Aller courir dans un nouveau cadre, faire un semi-marathon, ou inclure quelqu’un que vous aimez dans votre méditation, sont d’autres exemples de défis.
Le défi du garuda : se souvenir de l’essentiel
Le risque du Garuda, et du défi en général, c’est la possibilité de perdre de vue l’essentiel. Si on médite, c’est pour se sentir mieux, être connecté à sa vie et à son corps. Or si on s’isole en passant son temps à libérer son esprit ou à se perdre dans une introspection sans fin. De fait, on ne se sent guère mieux et encore moins connecté aux autres. Bref, on passe à côté du but de la méditation. De même, si un coureur commence à tomber dans l’excès de sport en se mettant en danger par défi, son corps risque de le payer.
Il est important de prendre conscience et de garder en tête l’idée que méditer ou courir reste un plaisir, non une obligation ou une compétition en plus dans votre vie.
4ème phase : mettre son art au service des autres
La phase du dragon
A ce niveau, le corps et l’esprit ont déjà eu beaucoup d’entraînements. Vous avez une parfaite connaissance de vous-mêmes et de vos qualités physiques. Dans la tradition Shamballa, le dragon symbolise l’étape transcendantale où le guerrier accède à une sagesse intimement comprise, elle n’est plus un concept abstrait tiré des livres. La course et la méditation deviennent des moments où l’on se permet de se recentrer et de se relier aux chapitres importants de nos vies, qui nous définissent et nous rendent singuliers, en tant qu’individu.
Courir comme on médite pour les autres
Mieux connecté(e) à soi et aux autres, les techniques de méditation deviennent un outil au service des autres, de même que courir. Quand le sage a tout, il ne le garde pas pour lui, il en fait profiter les autres. Durant cette phase 4, vous ne courez plus pour vous, ou votre forme physique, vous l’avez déjà, vous courez pour des causes caritatives, pour les autres, comme Sakyong Mipham !
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous promener sur le web www.sakyong.com, www.shambhala.org, www.runningmind.org, ou en librairie, « Courir comme on médite », Sakyong Mipham, Guy Trédaniel éditeur, 2017
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