Aimez-vous le cirque ?
L’un de mes numéros préférés, ce sont les trapèzes. À quoi tient la fascination qu’il exerce sur nous ?
À cet instant très particulier où, après s’être élancé et avoir pris un maximum d’élan, l’acrobate prend le risque de lâcher prise : il se retrouve alors brièvement dans le vide, entre le trapèze qu’il vient de quitter et celui qui doit bientôt lui succéder.
C’est le moment de tous les dangers, de la chute possible, où tout le public retient son souffle, avant qu’il n’empoigne finalement le trapèze suivant qui lui permettra d’atteindre l’autre bout du chapiteau.
On n’a jamais vu de trapéziste attendre d’avoir attrapé le second trapèze d’une main pour lâcher timidement l’autre ! La transition exige de lâcher totalement et de se lancer.
Les trapèzes sont une métaphore parlante de l’une des diverses manières de réussir un changement dans notre vie privée ou professionnelle.
Ils nous enseignent que certaines transitions ne peuvent se faire qu’à condition d’oser se lancer, de savoir lâcher prise d’une situation (d’un emploi, d’une relation), d’utiliser tout l’élan accumulé auparavant (c’est-à-dire l’énergie, les ressources à disposition) pour franchir le vide et atteindre une situation nouvelle.
C’est une prise de risque, mais un risque calculé : les trapézistes ne sont pas des têtes brûlées.
À vouloir tout sécuriser, à refuser de lâcher le premier trapèze avant de tenir le suivant dans la main, on court un autre risque, un risque caché et plus insidieux : celui de perdre tout élan, de laisser le premier trapèze ralentir et s’arrêter, de rater une occasion, de stagner et rester planté là.
On se retrouve alors durablement coincé à un poste, dans une relation ou une situation qui ne nous convient pas. On a laissé passer sa chance.
Alors, si les circonstances y sont favorables, rappelez-vous qu’il faut parfois oser faire le grand saut… et élancez-vous !