Quiconque s’intéresse un peu au développement personnel ou à la spiritualité connait (même seulement de nom) les 4 accords toltèques de don Miguel Ruiz. Paru en 1998, ce petit livre est devenu un best-seller. Et 20 ans après sa publication, il continu de grimper dans les ventes en touchant un public toujours plus large et hétéroclite, allant de l’armée au monde de l’entreprise.
Enseigner les quatre accords toltèques aux enfants présente un intérêt certain. Celui de les initier à la pleine conscience et de développer leur intelligence émotionnelle (comprenant la connaissance de soi et l’intelligence relationnelle). Ce qui leur servira autant dans leur parcours professionnel que leur épanouissement personnel. Mais comment réussir ?
Mélissa Monnier, diplômée en communication visuelle et Olivier Clerc, auteur et formateur que nous connaissons bien à BloomingYou, ont rédigé à quatre mains « Les quatre accords toltèques transmis à mon enfant ».
Pour qu’une éducation soit efficiente, il faut qu’elle soit comprise et intégrée. Pour cette dernière partie, il n’existe qu’une seule clé éducative qui s’applique à n’importe quel accord : montrer l’exemple en appliquant soi-même les 4 accords. Ce qui demande souvent de faire un travail sur soi pour sortir de son conditionnement et de sa zone de confort.
« On n’enseigne pas ce que l’on sait ou ce que l’on croit savoir : on n’enseigne, et on ne peut enseigner, que ce que l’on est » dixit Jean Jaurès.
La partie peut être la plus délicate reste celle de la compréhension des préceptes. Comment être simple et pertinent dans son explication ? Mélissa Monnier a fait à ce titre un travail brillant en s’appuyant sur un imaginaire commun à tous les enfants : le chevalier.
Comment mettre en pratique les accords Toltèques
Les 2 premiers accords expliqués aux enfants : l’épée et le bouclier
Premier accord : que ta parole soit impeccable (l’épée)
Les paroles n’ont de valeur que celles qu’on leur accorde. Elles peuvent être du vent ou inscrites dans le marbre du psychisme de l’autre. Pour les enfants, il est rare que la parole d’un tiers, et surtout celle de son parent, soit totalement du vent. En ce qui les concerne, « chaque mot que nous prononçons est comme une graine que nous semons. »
Ce premier accord ne se résume pas à simplement se garder d’exprimer des vulgarités ou ne plus être soi-même. Avoir une parole impeccable ce n’est pas avoir une parole absente. L’affectif ne doit jamais l’emporter sur la nécessité. Combien se taisent par peur de blesser l’autre ou de le mettre mal à l’aise ? Et pourtant, quand il y a des choses importantes à dire, elles doivent être dites même si on se place dans une situation difficile ou inconfortable.
Ce qui doit être impeccable dans la prise de parole, en revanche, c’est notre volonté de bien faire. Celle de vouloir vraiment communiquer en ayant une parole consciente d’être constructive et positive. Pour le dire autrement, « la parole impeccable ne se mesure pas à la belle tournure de nos phrases, mais à l’esprit qui les anime, à l’intention qui nous porte ».
Pour transmettre cet accord aux enfants, il faut montrer l’exemple en étant soi-même gentil et sincère. Et bien sûr, pas question de médire sur les autres ou de rapporter des ragots de bureaux et autres jugements .
Dans l’imagerie de la chevalerie, la parole est l’épée de l’enfant. Avec elle, il peut faire le bien en lançant des compliments ou en aidant un copain à se sentir mieux en le faisant rire. Tout comme avec l’épée-parole il peut créer des souffrances en étant agressif ou une dispute en disant un mensonge.
Second accord : quoiqu’il arrive, n’en fais pas une affaire personnelle (le bouclier)
Autrement dit, ne prend pas les choses personnellement. Le sous-entendu de cet accord invite à sortir d’un réflexe très commun : celui d’être dans la réaction automatique surtout face à ce que l’on peut prendre pour un jugement. Un seul petit mot de travers peut nous contrarier, nous vexer ou nous faire sortir de nos gonds pour les plus sanguins.
Pour se libérer de ce mode réactif et inconscient, il faut comprendre que notre perception des autres ou de notre environnement n’est que la projection de notre état d’esprit. C’est ce que l’on appelle l’effet miroir .
Ainsi, il est intéressant de prendre du recul et de se poser des questions afin de comprendre pourquoi une parole a piqué notre ego au vif. Est-ce qu’il y a une part de vérité ? Est-ce que cela traduit un manque de confiance en soi ?
Au niveau de la chevalerie, le second accord toltèque correspond au bouclier. Le bouclier nous protège des propos négatifs. Et si on se laisse atteindre, c’est que notre bouclier a des trous qui proviennent de nos pensées ou émotions. « Les trous étant toutes les choses dont s’accuse soi-même ».
Par ailleurs, le bouclier n’est pas une armure impénétrable dans laquelle on se cache des autres. Même si nous ne sommes pas d’accord avec les propos de tout le monde, il est toujours intéressant d’être attentif à leurs propos pour mieux les comprendre et savoir où en est notre relation avec eux.
Les deux derniers accords expliqués aux enfants : la quête et le serment
Troisième accord : ne fais pas de suppositions (la quête de vérité)
« Faire des suppositions, c’est quitter le monde de la réalité, de ce que les choses sont vraiment, de ce que les gens pensent ou croient vraiment. C’est un comportement tellement généralisé, tellement inscrit en nous, que l’on ne se voit même pas faire ».
La prise de conscience de ses certitudes figées et de ses croyances limitantes ne suffit pas pour se débarrasser de ce comportement. Il faut adopter de nouveaux réflexes cognitifs.
Rester sur ses suppositions qui peuvent être des doutes ou des certitudes est le plus sûr moyen d’entretenir ses peurs ou sa bêtise. Pour sortir de cette situation, il faut vouloir aller chercher des réponses pour savoir si nous sommes proches ou éloignés de la vérité.
Le second réflexe est une astuce intellectuelle. Au lieu de se bloquer sur une seule supposition ou sur un problème, et risquer de se leurrer, il faut multiplier les idées.
Enseigner le troisième accord aux enfants n’est pas si compliqué. Cela demande toujours de montrer l’exemple en échangeant souvent avec eux pour connaître leur état d’esprit. Par ailleurs, leur apprendre à multiplier les suppositions devant une situation incertaine peut se faire aussi aisément.
Par exemple, si votre enfant se plaint de ne pas avoir eu de cadeau de sa grand-mère et qu’il est convaincu qu’elle ne l’aime pas, invitez-le à imaginer d’autres raisons. « Sa livraison a été en retard, le cadeau s’est perdu dans la nature, le chien l’a mangé etc. » Pour éduquer un petit, le jeu est de loin le meilleur support d’enseignement.
Dans l’analogie de la chevalerie, le troisième accord représente la quête du chevalier. Sa quête de vérité.
Quatrième accord : fais toujours de ton mieux (la devise du chevalier)
Ce dernier accord est lié à l’action, au concret. Faire de son mieux, c’est trouver le juste équilibre entre le laxisme et le perfectionnisme. Le premier engendre une image de soi dégradée par les regrets et la culpabilité de ne pas avoir été à la hauteur de ses capacités. Le second est source d’auto-jugements et d’émotions négatives.
Faire de son mieux, ce n’est pas une science exacte, mais une question de bon sens. Il s’agit de se rendre compte de ce dont on est capable de faire en fonction de notre état de santé, mental et émotionnel jour après jour. Par ailleurs, « quand on en fait déjà trop, il faut apprendre à en faire moins pour faire mieux. Paradoxal, n’est-ce pas ? On croit toujours que mieux, c’est plus, alors que parfois mieux c’est moins. C’est la seule manière de se respecter vraiment. »
Le quatrième accord, c’est la devise du chevalier. Son « cri de guerre » pour se motiver et bien faire les choses. Pour un enfant, cela va être de ranger sa chambre, faire ses devoirs, mettre la table etc.
Le quatrième accord permet d’aider les enfants à devenir plus courageux et volontaires. Au lieu de se focaliser sur leurs envies, ils apprennent à prendre sur eux et à connaître une réalité précieuse. En faisant ce qui nous ennuie avec bonne volonté, on se rend compte à un moment qu’il n’y a plus de corvée. Cela procure un sentiment d’accomplissement dont on prend vite goût et c’est ainsi que l’on construit son estime de soi.
On le voit très bien chez les enfants. Quand ils font des progrès ou sont attentionnés à ce qu’ils font, ils sont très fiers. Et force est de constater qu’en grandissant cette sensation ne disparaît jamais.
Dessin animé des Chevaleresses et Chevaliers des Temps Modernes
[embed]https://vimeo.com/136811212[/embed]
Source : Mélissa Monnier, Olivier Clerc, « Les quatre accords toltèques transmis à mon enfant », éditions Jouvence, 2019
Merci pour cet article 🙂
Avec plaisir Florian !
je ne connaissais pas la version enfants, des 4 accords toltèques, je la découvre au travers de cet article. il est vrai que le moment du repas où chacun partage sa journée est un moment privilégié pour “remettre les pendules à l’heure” et décoder le vécu des enfants. Alors, mes ados sont un peu grands pour le thème du chevalier, mais je suis sûre que les images épée/bouclier/quête de la vérité et devise vont les marquer. Pour preuve, je les ai très bien retenus 😉
Génial que cela vous soit utile !