Tarot, astrologie et inconscient – Se connaître pour ne plus...
Publié le 05/05/2025, mis à jour le 18/05/2025
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Tarot, astrologie et inconscient – Se connaître pour ne plus se subir
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Le Tarot, une encyclopédie vivante venue d’Asie
Dans un monde qui vacille entre certitudes rationnelles et quête de sens, certains savoirs anciens refont surface avec insistance. Tarot, astrologie, taoïsme… longtemps relégués au rang de superstitions, ces systèmes de pensée connaissent aujourd’hui un regain d’intérêt. Non pas pour lire l’avenir, mais pour mieux comprendre l’humain. Didier Colin, astrologue et auteur, figure parmi ceux qui cherchent à réhabiliter ces traditions en les reconnectant à leur vocation première : éveiller la conscience.
Interrogé sur les liens entre tarot et taoïsme, Didier Colin répond sans détour : « Parce que tous deux sont connectés à l’univers. » Le Tarot, loin d’être un simple jeu divinatoire, puise selon lui dans des traditions millénaires venues d’Inde, transmises par des castes d’intouchables à travers l’Asie jusqu’à l’Europe. À l’origine, ces jeux étaient des encyclopédies vivantes, des outils de transmission orale dans un monde sans écriture. Une idée puissante émerge alors : la divination n’est pas un art magique, mais un langage symbolique permettant à l’humain d’inscrire ses actions dans un ordre cosmique.
Tarot et taoïsme : la sagesse des cycles
Cette vision rejoint les grands principes du taoïsme : l’interconnexion avec la nature, le respect des cycles, l’idée que tout est en relation. Le tarot, par ses 22 arcanes majeurs, résonne avec les 22 lettres de l’alphabet hébraïque, elles-mêmes chargées de symboles. Pour Didier Colin, ces cartes sont un « alphabet de l’âme », un outil d’actualisation immédiate de ce qui se passe en soi. Il précise : « Les forces invisibles ne nous influencent pas comme on le croit. Ce qui nous arrive, ce n’est pas ce qu’on mérite, c’est ce qui nous ressemble. »
Astrologie : miroir de l’inconscient collectif
Face à l’idée reçue d’une influence directe des astres sur nos vies, l’astrologue propose une lecture plus fine. En effet, l’astrologie, dit-il, n’est pas un système de causes et de conséquences, mais un miroir de l’inconscient collectif. C’est un langage analogique permettant d’explorer les synchronicités entre événements célestes et terrestres. « Le zodiaque est une porte ouverte sur l’univers », affirme-t-il. Et non une prison de traits de caractère dans laquelle on se condamne à tourner en rond.
Un autodidacte passionné par l’astrologie
Ce regard, Didier Colin l’a affiné au fil d’un parcours atypique. Sans diplôme universitaire, mais animé d’une curiosité insatiable, il a d’abord été chanteur avant de devenir astrologue autodidacte. Il s’est formé seul, en lisant tout, en pratiquant, en observant. Plutôt que de s’enfermer dans des dogmes, il cultive un esprit de synthèse. Comme il le dit : « On ne peut penser qu’une chose à la fois », mais, nuance-t-il, « on peut ressentir en arborescence. »
Le thème astral : un outil d’introspection et de communication
Progressivement, le thème astral devient un outil de communication intime : « Il me permet d’exprimer à l’autre ce que je ressens de lui, sans l’avoir connu. » Cette intuition des liens invisibles entre ciel et terre, entre matière et esprit, il la relie aux archétypes de Jung. Selon lui, l’astrologie fonctionne car elle met en lumière nos réflexes comportementaux, nos parts d’ombre, nos zones refoulées. Elle ne prédit pas, elle révèle. En somme, elle éclaire.
Astrologie, horoscopes et unicité
Toutefois, il avertit contre la réduction de l’astrologie aux horoscopes. Certes, il les connaît bien, pour les avoir longtemps produits à la radio et à la télévision. « L’horoscope fonctionne sur la statistique. Mais ce qui m’intéresse, c’est l’exception, l’unicité. » Il insiste également sur la nécessité de faire des prévisions à court terme, et non des prédictions rigides : « La prédiction, c’est fatal. La prévision, elle, est liée à la prévention. »
Tarot et astrologie : évoluer, pas changer
Didier Colin défend une idée forte : la liberté intérieure. Le libre arbitre, dit-il, ne peut exister qu’à partir du moment où l’on prend conscience de ce que l’on est. Or cette conscience est largement inconsciente. « Ce n’est pas en changeant que l’on évolue, mais en se surprenant soi-même. » Et l’un des rôles de l’astrologie ou du tarot serait justement de faire émerger cette surprise, cet écart entre ce qu’on croyait être et ce qu’on découvre.
L’astrologie, une science sacrée oubliée
À l’échelle collective, ce message prend une tournure politique. L’astrologie a longtemps été écartée des institutions, séparée de l’astronomie par Colbert, marginalisée comme savoir non légitime. Pourtant, rappelle-t-il, « Kepler, Galilée, Copernic étaient astrologues ». Il en appelle à une histoire alternative, celle qu’on n’enseigne pas, mais qui dit combien ces savoirs furent autrefois intégrés aux cultures savantes.
Une conscience universelle face aux dérives de notre monde
Didier Colin ne cache pas son inquiétude face au monde contemporain. D’une part, il évoque la perte de lien au vivant, l’exploitation des ressources, la guerre, la manipulation des consciences par les informations anxiogènes. D’autre part, il plaide pour une réhabilitation des traditions symboliques, non pas comme un retour en arrière, mais comme une manière d’élargir notre conscience. Il cite Jung : « La guerre est un archétype. Si on l’active, elle se manifeste. »
Tarot, astrologie et le choix de la paix intérieure
La paix, selon lui, est un choix individuel et collectif. Elle exige une vigilance, une lucidité, une réconciliation avec notre part d’ombre. Quand on lui demande en quoi il croit, il répond spontanément : « Je crois en l’autre, je crois en moi. » Et surtout, en la vie. Il aime le ciel, les arbres, les animaux, les enfants. « J’aime la vie », répète-t-il comme un mantra. Et il le dit en donnant, sans attendre, convaincu qu’on reçoit toujours plus que ce que l’on donne.
Conclusion : une astrologie au service de la conscience
Cet amour du vivant irrigue tout son discours. Tarot, astrologie, taoïsme ne sont que des moyens. Ce qui compte, c’est ce qu’ils nous révèlent : que la vie est complexe, imprévisible, mais profondément signifiante. Et que notre responsabilité est de la vivre en conscience.
Voilà peut-être, dans le fond, ce que Didier Colin nous enseigne : que le vrai pouvoir ne réside pas dans les astres, mais dans notre capacité à dialoguer avec eux. À les interroger non pour nous soumettre, mais pour nous comprendre. Et peut-être, un peu mieux, nous aimer.
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