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Publié le 04/09/2020, mis à jour le 13/11/2023
Connaissance de soi
Comment accueillir la crise du milieu de vie ?
40-50 ans : le défi existentiel
La fin d’une époque
Une fois dépassé l’âge de 40-50 ans, la prise de conscience de sa mortalité conduirait à une crise psychologique et existentielle.
Durant la première partie de notre existence, nous sommes très impliqués dans un processus qui consiste à devenir ce que nous croyons devoir être pour exister aux yeux d’autrui. Mais arrive la transition avec ses fantômes…
Nous avons refoulé une partie de notre potentiel, des dimensions de notre personnalité que nous avons « choisi » de ne pas activer. Toute cette énergie génétique d’origine se retrouve stockée dans notre inconscient. Carl G. Jung a appelé l’ombre là où dort en nous des richesses qui ne demandent qu’à voir le jour.
Le milieu de la vie s’apparente à un deuil. Dire adieu à cette partie de nous si fortement identifiée au personnage que nous nous sommes construits à travers nos croyances, tel est le travail qui attend.
L’individuation
En parallèle, c’est le moment ou jamais de devenir plus conscients de ce qui a été non vécu et non choisi dans notre histoire personnelle. Le docteur Christophe Fauré appelle cela le début de l’intégration, une sorte d’ajustement à soi-même en vue d’un processus d’individuation. Certaines choses relèvent des choix d’autrefois et appartiennent à jamais au passé. Ainsi nous prenons conscience de ce que nous ne serons jamais sur certains plans, notamment professionnel ; un écrivain reconnu, un grand footballer, un architecte de renom… Mais au bout du compte, avons-nous toujours envie de cela ?
Cette transition du milieu de vie nous convie à devenir un individu complet, plein et entier, ayant une connaissance plus approfondie de lui-même, ayant reconnu ses mécanismes de défense, les aspects sombres et négatifs qui se cachaient en lui, en faisant ainsi plus de place aux aspects positifs qui cherchent à se prononcer tout en acceptant le non-choisi et le non-vécu d’autrefois.
Pourquoi la crise de milieu de vie est une bonne chose ?
Un mal pour un bien
Un retour à la source finalement qui a pour objectif de rendre conscient le soi initialement inconscient ; but ultime du processus d’individuation. La transition du milieu de vie est la jointure entre deux mouvements – de l’intérieur vers l’extérieur et de l’extérieur vers l’intérieur – , le moment où se rencontrent deux aspects différents de notre vie par l’inversion de deux irrésistibles mouvements psychiques.
Bien sûr que le déséquilibre qui touche alors notre identité peut être déboussolant, mais ne retrouve-t-on pas là un écho à la voie de l’équilibre, le Tao divisé en Yin et en Yang, cher à la médecine chinoise ? Par ailleurs, tous les mythes de l’humanité s’accordent à dire que cette quête de soi qui paradoxalement dépasse l’individu, l’amène au cœur de lui-même.
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La dépression qui peut survenir en ce milieu de notre vie est étonnamment la meilleure chose qui puisse arriver. C’est bien la preuve que nous sommes en étroite relation avec une partie extrêmement saine et vivante de nous-même. Alors, ne jetez pas l’éponge, ne vous réfugiez pas dans la maladie pour échapper à ce bouleversement. Nous avons une vraie responsabilité vis-à-vis de nous-même. Changer de trajectoire demande de la patience, de l’anticipation, de la réflexion et le chemin est ponctué d’hésitations.
Ados et parents : l’alignement des crises
Au moment de la transition, les relations avec nos enfants changent. Le milieu de vie coïncide très souvent avec l’adolescence de nos enfants. De quoi être dépassés ! Notre transition à nous doit être suffisamment sereine, et elle est d’ailleurs bien plus silencieuse, pour avoir les moyens de tempérer les ripostes de nos ados. Jung insiste sur ce point, le plus grand fardeau qu’un enfant puisse porter, est la vie non vécue de ses parents.
Déchargeons-les de ce que l’on n’a pas choisi ou vécu. Prenons conscience de ce qui nous a empêchés d’être nous afin que notre enfant ne soit pas bloqué dans une loyauté invisible à notre égard. Montrons-leur que l’on existe aujourd’hui pleinement pour qu’il puisse accéder à son propre succès. Le dialogue avec eux, témoins de notre chamboulement intérieur, peut être très rassurant mais rester vigilant sur ce qui est confié est la règle.
Comment oser changer pour ne rien regretter ?
La résistance au changement
Hélas, l’humain a horreur du changement parce qu’il a peur de l’inconnu même quand cet inconnu promet un mieux-être.
De nombreuses attitudes sont propres à cette résistance :
- Mettre la responsabilité de son mal-être sur le compte de l’extérieur, autrement dit sur l’autre ! Le partenaire est le bouc-émissaire idéal !
- La stratégie d’évitement. Nous faisons tout pour ne pas affronter : une illusion.
- S’anesthésier par divers substances ou comportements compulsifs afin de se détourner du travail intérieur qui prépare la seconde moitié de vie.
- La vraie résistance au processus de croissance avec l’occasion de faire une véritable crise (maladie ou grave dépression).
- La passivité.
Nous l’avons écrit et réécrit, le connu est rassurant pour le cerveau. Après tout, quoi de plus normal que de rester dans sa sécurité. Le problème, c’est que ce connu, ce stagnant, ce prévisible fait obstacle à notre évolution intérieure et va contre notre renouvellement cellulaire interne.
Ce sont évidemment nos croyances qui déterminent nos limitations. Malheureusement, ces croyances, une fois tombées dans l’inconscient, deviennent un filtre à travers lequel nous allons interpréter la réalité. Tout un programme !
Le courage d’être soi
En effet, la croyance négative fait naître une peur qui empêche d’agir. Vous vous trouvez nul ? Alors vous aurez peur de demander ce poste qui vient de se libérer. Pourtant ce poste vous intéresse énormément et celui qui l’a décroché est finalement moins compétent. Voilà la limitation qui blesse car au fond de vous, vous enragez ! Dans la transition du milieu de vie, nous pouvons réévaluer ces croyances dans ce qu’elles sont erronées !
Christophe Fauré dit que « la confiance est le fruit de l’action et du courage ». Arrêtons de nous dire : « Si j’avais confiance, je réussirai ! ». La confiance n’est pas innée ! Non, la confiance est le résultat de décisions ou de démarches que l’on entreprend bien que nous soyons dans le doute et même la peur. Agir malgré la peur, là est le courage. La confiance se construit bizarrement à partir de la peur et s’arme de notre désir de l’affronter. Le bonus ? Ne pas avoir de regrets.
Conclusion : soyons attentifs et curieux
Plus nous serons capables de nous éveiller, plus la seconde moitié de notre vie promet d’être belle et glorieuse. C’est-à-dire que plus nous élargirons activement le spectre de nos possibilités alentour, plus les choix qui en relèveront correspondront à nos désirs profonds.
Mais se remettre en cause pour avancer est bien l’affaire de toute une existence ! Alors si vous êtes pressés, allez néanmoins doucement !
Sylvaine Allié est praticienne en neuro-training à Paris.
Source : Christophe Fauré Maintenant ou jamais – Albin Michel
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