«Lorsque je suis malade, je me roule en boule comme un chien, je dors et je laisse mes cellules faire le travail.»
Nul autre que le célèbre penseur Krishnamurti n’a le mieux définit l’autoguérison en des termes si simples.
L’autoguérison n’est rien d’autre que la capacité à laisser son corps se débarrasser seul de la maladie. On part du principe qu’il est programmé pour cela et n’a besoin d’aucun médicament, mais seulement de temps et du bon état d’esprit.
L’état d’esprit est central comme l’explique Seymour Brussel, ancien comédien devenu thérapeute.
Dans son ouvrage «Le corps autoguérisseur» (Le Courrier du Livre) coécrit avec le Dr Rodolphe Meyer, médecin-osthéopathe et docteur en informatique biomédical, Seymour Brussel explique que l’état d’esprit doit reposer sur deux prérequis.
La première étant d’avoir envie de se soigner.
La seconde, plus difficile, est de pressentir, et sentir, que le corps n’est pas seulement constitué de chairs, mais qu’il circule aussi en lui une forme d’énergie vitale.
Cette idée est loin d’être nouvelle, puisqu’on la retrouve dans de nombreuses médecines ancestrales. Ainsi, Jésus appelait cette énergie la Lumière, les alchimistes le fluide vital, et les Chinois le Chi.
L’acupuncture, part du postulat que l’énergie circule dans les centres énergétiques reliés à des organes ou fonctions clés du corps. La maladie étant le signe d’une mauvaise circulation du Chi en raison de nœuds énergétiques cristallisés.
Ces nœuds sont la conséquence de peurs et de blocages émotionnels suite à une souffrance qui n’a pas été prise en charge. Ignorer la souffrance, c’est en fait la stocker quelque part dans la tête (l’inconscient bien souvent) et le corps.
L’acupuncture vise à débloquer ces nœuds. Tout comme la Méthode Surrender (de l’anglais surrender signifiant se rendre ou lâcher-prise) de Seymour Brussel.
De quelle façon est-ce possible?
Comment fonctionne l’autoguérison?
Dénouer le corps et l’esprit
L’autoguérison repose sur trois principes: l’apaisement du corps, de l’esprit et une bonne dose de conviction.
L’apaisement du corps vise à dénouer les nœuds énergétiques qui s’inscrivent dans les tissus. Plus un tissu est dur, plus le nœud nécessitera des séances pour être enlevé.
Pour ce faire, plusieurs techniques au service de l'autoguérison sont possibles comme:
Toutefois, un simple travail sur le corps ne suffit pas toujours. Pour enlever définitivement les nœuds, lever les blocages émotionnels à leur origine est aussi important.
L’autoguérison repose donc sur une étroite relation entre le corps et l’esprit. Pour ce qui est de l’apaisement de l’esprit, plusieurs pratiques nous préparent à relire notre vie sous un nouvel angle ou à mobiliser nos forces mentales:
Il y a enfin, la question de la conviction et de la confiance.
Suivant leur sensibilité, certains patients ressentent l’énergie circulée dans leur corps. Ils saisissent des picotements ou une chaleur corporelle. Pour eux, les soins sont particulièrement efficaces.
D’autres patients ne ressentent pas ce courant. Leur conviction de guérir repose sur leur relation de confiance avec leur thérapeute. Ils ne savent pas comment ça marche, mais ils savent que les soins sont efficaces.
Quoiqu’il en soit, il semblerait que croire c’est déjà guérir.
Croire en la guérison
Emile Coué a eu une intuition géniale en comprenant l’impact des pensées sur le corps.
Si le fonctionnement de l’effet placebo est encore mal compris, son existence n’est plus à douter.
De nombreuses études scientifiques témoignent de son impact:
Beaucoup des techniques de soin présentées s’appuient essentiellement sur l’esprit pour guérir le corps. Les suivantes vont présenter le mécanisme inverse: à savoir comment le corps peut préserver et/ou soigner la santé mentale.
Comment le corps guérit-il le cerveau?
L’insula, au carrefour de notre état d'esprit
Dans son dernier ouvrage «Tout commence avec le corps» (Odile Jacob), la neurobiologiste Lucy Vincent met en lumière l’insula.
Les recherches actuelles accordent à l’insula un rôle particulièrement large et important.
Elle est ainsi responsable du maintien en vie de notre corps. Si le taux d’hydratation est trop faible, c’est celle qui sonne l’alarme et nous pousse à nous diriger vers la cuisine pour remédier au problème. Idem pour le taux de glucose et tous les autres taux que le corps doit calculer pour rester en vie.
Elle régit aussi la conscience de soi et nos ressentis par rapport à notre vécu.
Pour comprendre comment une petite zone cérébrale peut avoir un aussi large éventail de tâches, il faut visualiser l’insula comme étant le centre d’une tour de contrôle qui capte tous les stimuli sensoriels entre le système limbique (centre des émotions) et le cortex (centre de l’intellect).
L’insula reçoit toutes les informations issues de l’organisme ou des cinq sens, les range et les classe en suivant trois étapes:
Tout d’abord, elle enregistre les données brutes selon leur nature (sensation de douleur, température, etc.) et l’organe qui leur est associé.
Ensuite, elle assimile ces données à d’autres informations issues des autres parties du cerveau.
Les informations connectées les unes aux autres créent des sentiments et perceptions liés à un instant donné. Ce qui explique comment une simple sensation (l’odeur d’un poulet rôti) peut se transformer en une émotion chargée de sens (le souvenir des repas de famille du dimanche).
D’une certaine façon, l’insula colore notre vie. C’est elle qui transforme une bonne odeur en sentiment réconfortant, ou qui peut transformer une attirance en déception ou en amour.
Comment le corps influence l’insula?
Au regard de ces capacités, nous pourrions tout connaitre de soi-même et des autres en scrutant l’insula. Et l’idée est loin d’être abstraite, puisqu’il existe effectivement des différences très importantes entre l'insula des individus. Le détail de sa structure et sa sensibilité varie d’une personne à une autre. Ce qui est logique puisque notre vécu et nos expériences diffèrent.
La bonne santé de l’insula requiert qu’elle soit stimulée par de multiples informations issues de nos sens corporels (externes et internes).
Seulement, nos sens se sont quelque peu émoussés, et nous sommes souvent déconnectés de notre corps. La faute en revient à notre civilisation qui globalement peut se résumer à une vie sédentaire entre quatre murs derrière un écran.
Notre insula n’est plus stimulée, ce qui amène à une baisse de sensibilité expliquant les risques importants d’addictions (drogues, alcool, nourriture etc.).
La solution est toutefois assez simple:
«Pour bien se sentir, au sens propre comme au sens figuré, il faut bien aiguiser ses sens externes et internes en les mettant constamment à l’épreuve».
En clair, pour permettre l'autoguérison, il faut se mettre à l’écoute à son corps et du monde pour stimuler ses sens.
Comme le remarque Lucy Vincent, le cœur de nombreuses médecines ancestrales et alternatives, permet justement de restructurer l’insula.
Quelles techniques d’autoguérison utilisées au quotidien?
La première des techniques recommandées par Lucy Vincent est la méditation de pleine conscience. Parfaite pour travailler ses sens internes et externes.
Le yoga est aussi excellente pratique pour ressentir son corps.
La marche dans la nature offre aussi un bon combo. On peut se focaliser sur les sensations internes induites par la marche, et éveiller ses sens (l’ouie, le toucher, l’odorat et la vue) au contact de la nature.
Bouger toutes les heures. Au bureau, cela peut être de faire des étirements des bras et du cou.
S’auto-masser:
Assis, mettez les ongles des pouces de part et d'autre de la colonne vertébrale, en bas du dos, main droite à droite, main gauche à gauche.
Appuyez fortement avec les deux pouces et faites-les courir verticalement ensemble de haut en bas puis de bas en haut, aussi loin que vous pouvez, comme pour souligner la position de la colonne.
Après trois ou quatre allers-retours, essayez de faire la descente en « piquant » les deux côtés de la colonne tous les deux centimètres avec les pouces. Avec de la pratique, vous vous assouplirez pour pouvoir monter de plus en plus haut sur la colonne vertébrale.
Pour terminer, passez la main droite par-dessus l'épaule gauche pour reprendre le parcours du côté gauche de la colonne avec le bout du doigt majeur et faites-le courir à côté de la colonne jusqu'en haut de la nuque. Refaites la même chose de l'autre côté en passant la main gauche par-dessus l'épaule droite.
Rappelons que les médecines alternatives et ancestrales sont des médecines complémentaires. En aucun cas, elle ne remplace pas votre médecin.
Elles visent plutôt à renforcer son action.
Sources: Lucy Vincent, Tout commence avec le corps, Odile Jacob, 2022
Seymour Brussel & Dr Rodolphe Meyer, Le corps autoguérisseur, thérapie manuelle bioénérgétique, Le Courrier du Livre, 2022
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