Comment développer la concentration et l’attention des enfants?
Publié le 28/09/2016, mis à jour le 30/10/2024
Développement & éducation des enfants
Comment développer la concentration et l’attention des enfants?
5 min de lecture
D’où viennent les troubles de l’attention et de concentration?
Il est fréquent de soupçonner n’importe quel enfant turbulent, ou incapable de rester assis longtemps, d’être sujet aux troubles de l’hyperactivité et de déficit d’attention (TDAH).
Un diagnostic tdah trop souvent surévalué, puisqu’il ne concerne qu’entre 3,5 % et 5,6 % des enfants scolarisés, et obstrue un autre facteur non moins déterminant : l’environnement.
Selon une étude publiée en 2011 par Andreas Meyer-Lindenberg, spécialiste de l’imagerie cérébrale travaillant à l’Institut pour la santé mentale à Mannheim, plus nous habitons dans une grande ville, plus notre amygdale, centre de la peur et de la fuite, est activée. Or, une amygdale sur-sollicitée entraîne une agitation et des troubles mentaux et cognitifs.
Si l’environnement urbain a ses inconvénients, ses effets peuvent être heureusement temporisés par l’environnement familial et direct de l’enfant.
Un constat porté par de nombreux pédagogues à l’instar d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleux, thérapeutes familiales et co-auteures d’« Apprendre autrement avec la pédagogie positive »(Eyrolles), ainsi que Mélody Lopez, professeure des écoles, mère de 5 enfants qui a développé ses outils pédagogiques auprès d’Isabelle Filliozat et en présente l’essentiel dans son guide « 50 clés pour aider un enfant qui a du mal à se concentrer » (Eyrolles).
Apprendre à devoir se concentrer et être attentif n’est pas une faculté innée. Cela demande d’apprendre à repérer et créer les conditions appropriées pour développer un état d’esprit propice à être attentif et concentré.
Avant toute chose, comprenons pourquoi l’attention et la concentration ne doivent pas être confondues.
Quelle est la différence entre l’attention et la concentration?
L’attention, c’est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité. Grâce à elle, nous captons, par nos cinq sens, les différentes informations en provenance soit de notre environnement, soit de notre ressenti émotionnel ou physiologique.
L’attention est un mouvement cérébral qui va nous permettre de focaliser notre action en fonction d’un objectif ou d’un centre d’intérêt.
Nous n’avons pas toujours le plein contrôle de notre attention. En effet, elle peut aussi être attirée, malgré nous, par une distraction extérieure inattendue (le voisin qui fait tomber sa trousse). Mais elle peut aussi être sélective, car on dirige son attention pour satisfaire son projet d’apprentissage en milieu scolaire puis professionnel.
Si le mouvement d’attention ouvre notre esprit, celui de la concentration isole notre conscience de toutes distractions inutiles à la tâche que nous devons entreprendre.
La concentration favorise une bonne mobilisation de la mémoire de travail pour attraper les informations, les enregistrer et les traiter.
L’attention et la concentration sont deux grandes consommatrices d’énergie. C’est pourquoi, lorsque votre enfant vous dit qu’il est fatigué, il est vraiment fatigué, surtout si la tâche est nouvelle, complexe et/ou longue. Alors n’hésitez pas à lui proposer régulièrement une pause.
La différence entre attention et concentration pourrait se résumer ainsi :
Je mobilise mon attention si je veux capter les consignes de l’enseignant.
Je mobilise ma concentration si je veux réaliser un exercice jusqu’au bout.
Ces différences ne sont pas une simple vue de l’esprit, elles sont très concrètes et se reflètent dans le cerveau.
Comment l’attention et la concentration fonctionnent dans le cerveau?
Rester attentif et mobiliser sa concentration répond à un fonctionnement neurophysiologique précis.
La concentration et l’attention sont traitées par deux zones différentes et antagonistes du cerveau, et ne peuvent dès lors être activées en même temps. L’enjeu est de favoriser le passage de l’une à l’autre facilement en fonction des besoins.
Le cortex constitue la plus grande partie du cerveau. Associé à des fonctions supérieures, telles que la pensée et les actions cognitives, il est divisé en quatre sections, appelées lobes, en charge de différentes fonctions essentielles dont la mémorisation.
L’attention relève des fonctions exécutives au niveau du lobe préfrontal, et une atteinte de celui-ci peut compromettre une grande variété de fonctions cognitives essentielles à l’apprentissage.
On distingue trois principales fonctions exécutives :
La mémoire de travail où il s’agit de retenir une information et de la réutiliser ultérieurement.
Le contrôle inhibiteur qui permet de résister aux distractions et de faire preuve de persévérance.
La flexibilité cognitive, qui est la capacité à faire évoluer son point de vue grâce à de nouvelles connaissances ou de changer de méthode quand elle devient caduque.
Les fonctions exécutives se développent naturellement entre l’âge de 3 et 5 ans, quand l’enfant explore et expérimente son environnement.
De nombreux jeux de sociétés sont conçus dans le but de soutenir le bon développement des fonctions exécutives.
Pour les enfants qui présentent des difficultés, quelques outils les aident à se recentrer et développer leur concentration et attention.
Comment aider son enfant à développer sa concentration et son attention?
Il y a la solution d’un traitement médicamenteux à base de ritaline, de méthylphénidate et autres psychostimulants. Mais certains remèdes semblent pires que le mal.
Pour les problèmes de concentration et d’inattention, la prérogative est de trouver le calme mental. Plusieurs solutions existent:
Le coloriage de mandala. En sanskrit, le mandala signifie « cercle » et sert de support de méditation. La neuro-pédagogie a noté qu’il est à la fois un outil antistress et de développement des capacités d’attention et/ou de concentration.
La lecture apaise le cerveau. Montesquieu avait affirmé qu’il n’a « jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé ». Ce qui est vrai pour un chagrin, l’est pour n’importe quelle autre émotion (colère, stress).
Il arrive que la source d’un problème de concentration soit l’appréhension face à l’ampleur du travail à fournir. L’astuce est alors de découper son objectif en petites étapes.
Illustrer des images sur le texte pour mieux se l’approprier.
Apprendre la 1ere strophe
Enfin, le meilleur carburant pour le cerveau, c’est l’eau.
Selon le Centre d’Information sur l’Eau (https://www.cieau.com/): « Il a été démontré, par plusieurs études, qu’une déshydratation même modérée diminue la vigilance, augmente la sensation de fatigue et le niveau d’anxiété. Concentration et mémoire à court terme peuvent également être altérées. Une relation clinique existe donc sans conteste entre déshydratation et mécanismes cognitifs. Très schématiquement, cela revient à dire que moins on boit, moins on est performant. »
Naturellement, le manque de concentration et d’attention n’étant pas un problème exclusif aux enfants, ces astuces sont à tester par tous!
Sources : Audrey Akoun & Isabelle Pailleau, Apprendre autrement avec la pédagogie positive, Eyrolles, 2013Melody Lopez, 50 clés pour aider un enfant qui a du mal à se concentrer, Eyrolles, 2022
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Salut Amal, je t’envoie une citation (peut-être la connais-tu déjà) que j’aime beaucoup de Paolo Coelho “Pour être heureux dans la vie, il faut simplement laisser venir ce qui vient et laisser partir ce qui s’en va”. Bisous
Salut Amal, je t’envoie une citation (peut-être la connais-tu déjà) que j’aime beaucoup de Paolo Coelho “Pour être heureux dans la vie, il faut simplement laisser venir ce qui vient et laisser partir ce qui s’en va”. Bisous
Oui je l’aime bcp, merci Laeti pour ton partage. Bisous