Qu’est-ce que la méthode de l’Arbre de vie?
La thérapie de l’Arbre de vie est issue du travail de David Denborough et Ncazelo Ncube.
David Denborough travaille au Dulwich Center, un centre de thérapie narrative basé en Australie.
Ncazelo Ncube est psychologue pour enfants et membre de l’ONG REPSSI (Regional Psychosocial Support Initiative). Une ONG intervenant en Afrique du Sud et de l’Est auprès d’enfants atteints du VIH ou victimes de conflits et de la pauvreté.
La thérapie de l’Arbre aide les enfants à revenir sur un passé douloureux sans que cela ne les replonge dans les souvenirs traumatisants. Tout le but est de leur redonner une fierté, une estime d’eux-mêmes tout en leur enseignant la résilience.
Le choix du nom de la thérapie s’explique au travers de la portée symbolique de l’arbre.
Dans le Livre de la Genèse, le Jardin d’Eden compte deux arbres importants. Le plus connu étant l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, auprès duquel Adam et Ève goûtent au fruit défendu. Le second arbre sacré, l’Arbre de vie, procure quant à lui la vie éternelle.
Dans la tradition Kabbalistique, l’étude de l’Arbre de vie (appelé aussi l’arbre kabbalistique et l’arbre séphirotique) permet d’atteindre Dieu. Ce cheminement est rendu possible en comprenant comment la matière primordiale (énergie pure) est devenue la matière physique que nous connaissons.
Dans certaines religions païennes européennes et chinoises, l’arbre de vie symbolise l’Arbre monde. Un arbre reliant différentes parties du cosmos.
Ainsi dans la tradition chinoise, l’arbre kien-mou représente le lien divin entre le ciel et la terre. Chez les Vikings, l’arbre monde est appelé Yggdrasil et garde les neuf royaumes.
De façon globale, le symbole de l’arbre est multiple. Il représente à la fois la sagesse, l’éternité, l’éveil spirituel et la résurrection. Des symboles qui font écho à la thérapie pensée par David Denborough et Ncazelo Ncube.
Pour qui est destiné la méthode de l’Arbre de vie?
Initialement, la méthode de l’Arbre de vie a donc pour but d’aider à retrouver du sens et de
l’estime de soi .
La méthode a été ensuite été importée en France en 2010 et a élargi ses champs d’action. Notamment sous l’impulsion de Diane Scherrer, l’une des principales praticiennes de l’Arbre de vie en France.
Elle est l’auteure du premier ouvrage français traitant du sujet, et intervient aujourd’hui en milieu scolaire, social, médical et les entreprises. Sa mission étant de consolider ou de redonner de la confiance aux salariés et davantage assurer une bonne cohésion d’ensemble.
Le
bien-être au travail est devenu aujourd’hui un réel sujet dans la prise de décision managériale. Parmi les critères de
bien-être, figure celui d’instaurer une bonne ambiance de travail qui favorise l’entraide entre collaborateurs. C’’est une donnée incontournable pour renforcer l’esprit d’équipe.
Pour ce faire, on n’hésite pas à programmer un Escape game ou des séminaires dans un endroit sympa à l’occasion. Mais même si ces activités sont ludiques, elles sont insuffisantes pour créer un lien relationnel fort ou régler les problèmes de fond.
Pour créer un réel sentiment d’appartenance, d’autres leviers sont essentiels, comme le montre les deux cas retirés de l’expérience de Diane Scherrer.
Une meilleure gestion des conflits grâce à l’Arbre de vie
1er cas pratique: des assistantes de direction sous-estimées
Une grande entreprise se voit confronter à de nombreux
changements et doit intégrer de nouveaux process. La
transformation laisse de côté les assistantes de direction qui ne se sentent ni considérées ni valorisées.
De leur point de vue, elles ne comptent pas. Pour qu’une solution puisse émerger, l’entreprise fait appel à Diane Scherrer.
Afin d’aider les assistantes à se sentir reconnues et valorisées, elle les incite à s’exprimer en toute honnêteté et à clarifier des demandes réalisables. Cela, via un Arbre de vie professionnel commun à toutes. Un groupe, un arbre.
L’avantage sera que leur voix sera plus crédible, plus audible et mieux comprise par la direction.
Sur cet Arbre de vie, apparaitra l’ensemble des points forts, des besoins, des objectifs communs et des moyens d’y parvenir des assistantes de direction.
Comment retrouver sa valeur grâce à l’Arbre de vie?
Enfin, l’Arbre de vie les aide à radicalement changer le regard dévalorisant sur elles-mêmes.
Au lieu de se considérer comme un groupe de « femmes avec des problèmes », Diane Scherrer les incite à revoir leur démarche. L’idée étant de leur faire prendre conscience de leurs apports au sein de l’entreprise.
Derrière chaque problème, se cache une valeur importante pour la personne qui a été bafouée ou n’a pas trouvé sa place.
On passe ainsi de «femmes avec des problèmes» à «femmes pleinement conscientes de leurs
valeurs et fières de celles-ci. Loin d’être un handicap, c’est ce qui fait même leur «valeur ajoutée».
En résumé, sur leur arbre de résumé professionnel apparaissent :
- Les racines sur lesquelles sont inscrits les mots qui reflètent les raisons qui sous-tendent leur présence dans cette fonction et dans cette entreprise.
- Le sol sur lequel sont inscrits les mots qui expriment leurs besoins pour exercer leur fonction au mieux.
- Le tronc sur lequel sont inscrits les mots qui expriment leurs espoirs et projets pour améliorer leur situation.
- Les feuilles sur lesquelles sont inscrits les mots qui décrivent les idées qui permettraient de réaliser leur projet.
- Les fruits sur lesquels sont inscrites les actions concrètes et réalistes pour favoriser une dynamique collective, constructive et nourrir leurs besoins.
Se retrouver autour de valeurs communes avec l’Arbre de vie
2nd cas pratique: incompréhension dans un contexte tendu
C’est l’histoire d’un magazine qui en 2 ans a connu deux gros changements:
- Le patron-fondateur est parti en le cédant à un grand groupe de presse.
- Une nouvelle formule a été testée, qui s’est soldée par une chute libre des ventes.
Depuis 2 ans, une nouvelle direction est à la tête du magazine et se mobilise pour arrêter le massacre. Le souci étant une communication interne désastreuse au cours de ces années. Les collaborateurs n’ont eu aucun feed-back ou concertation, ce qui n’a qu’entretenir leurs peurs et leur
stress.
Le plan d’action pour sauver le magazine s’avéra être une réussite. Mais chaque collaborateur gardait maintenant du ressentiment et un sentiment d’abandon. Résultat: une résistance au changement et un turn-over important.
C’est là qu’intervient Diane Scherrer et son Arbre de vie avec un
objectif clair. Retrouver la motivation autour d’un projet et d’une vision partagée entre toutes les parties afin de développer la cohésion d’équipe. Le procédé se déroulera en 3 étapes.
Comment refonder une confiance mutuelle avec l’Arbre de vie?
Étape 1
Une série d’entretiens individuels avec les membres de la direction et de chaque équipe de travail. Ce qui permet aux personnes de se sentir entendues et reconnues dans ce qu’elles vivent. Leur voix compte enfin.
Étape 2
Cette série sera suivie d’un travail en petits groupes sur les thèmes comme: «quelles idées et actions concrètes pouvons-nous poser?». La question permet d’amorcer un dialogue entre les différents participants. Ils peuvent revenir sur les différences mais aussi leur volonté de sortir des sables mouvants.
Étape 3
Et enfin, pour permettre aux collaborateurs de mieux se connaître, tous ont réalisé son arbre de vie professionnel.
Une fois dessinés, tous les arbres de vie sont affichés sur un mur.
Chacun, l’ensemble de la direction comprise, est alors invité à présenter son arbre de vie aux autres. C’est à partir de ce moment que les
relations interpersonnelles s’améliorent.
Chaque participant faisant preuve de curiosité et d’intérêt pour le parcours des autres. Tout en favorisant l’échange, la créativité et l’écoute, cette pratique réveille la confiance mutuelle et l’intelligence collective. Deux piliers centraux pour créer une équipe soudée.
En résumé, la métaphore de l’Arbre de vie à travers ses racines et ses branches, transpose l’histoire professionnelle de chacun. Cela permet de mieux comprendre le parcours des uns et des autres. Un exercice ludique qui invite à identifier les ressources individuelles et collectives des équipes.
Pour aller plus loin : Dina Scherrer, Accompagner avec l’Arbre de vie, InterEditions, 2018