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Publié le 13/09/2017, mis à jour le 31/08/2023
Faire la paix avec soi-même
Comment trouver le sens de sa vie grâce à la logothérapie?
Qu’apporte la logothérapie à la psychanalyse?
Qu’est-ce que la logothérapie?
Nos névroses et notre souffrance proviennent de la frustration de rechercher en vain ce qui nous manque.
Pour Sigmund Freud, ce que nous recherchons est le plaisir et la satisfaction de nos instincts et pulsions sexuelles.
Selon Alfred Adler, un autre psychologue viennois, ce que nous recherchons est le pouvoir afin de pouvoir mieux s’adapter à la société et son environnement.
Enfin selon Viktor Frankl, un autre psychiatre autrichien, ces deux théories oublient la nature spirituelle de l’être humain. La seule dimension matérielle de notre existence ne nous suffit pas. Ce que l’on recherche est avant tout le sens de la vie.
Son absence dénote la présence de la souffrance comme le deuil, la rupture, la maladie, la difficulté émotionnelle, voire le symptôme de stress post-traumatique). Ou bien d’un sommeil intérieur (travail débilitant, anxiété et mélancolie persistantes, refoulement inconscient d’un mal-être et autres troubles mentaux).
Consciemment ou non, au gré de notre vécu et de nos personnalités, nous construisons une vie qui matérialise le sens intérieur que nous lui donnons . Sans lui, la vie est nettement moins supportable. Il répond au besoin d’accomplissement théorisé par Abraham Maslow.
Tout l’enjeu d’une logothérapie est donc d’aider un patient à trouver (ou retrouver) un sens capable d’apaiser ou guérir la souffrance existentielle.
Comment se distingue la logothérapie?
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Comment la logothérapie est-elle née?
Transcendance à Auschwitz
Le concept de logothérapie n’est pas né directement dans l’horreur concentrationnaire. Dans les années 1930, Frankl travaillait auprès de jeunes suicidaires. A leur côté, il théorise l’idée que le désarroi n’est pas une question de santé mentale déréglée, mais de réelles souffrances psychiques. Arrêté en 1942 et déporté, avec sa famille, à Theresienstadt et à Auschwitz, son expérience personnelle lui révélera la pertinence de sa théorie. Dans son ouvrage «Découvrir un sens à sa vie grâce à la logothérapie» (J’ai Lu) édité pour la première fois en 1959, Frankl décrit son état d’esprit de détenu. Il y a d’abord le choc à l’arrivée. Il est non seulement séparé de sa femme, ses parents et frère et sœur, mais également de ses habits et effets personnels. Puis il y a la douche forcée qui le force à se mettre nu devant des inconnus, ainsi que les premiers coups de bâton. Cette phase de choc continue plusieurs jours et semaines. Puis s’en suit l’indifférence totale. On devient apathique, insensible et peu concerné par ce qu’il se passe autour de soi. Ce sont des mécanismes de défense normaux pour se protéger de l’horreur devenue quotidienne. Durant cette phase, Frankl réussit un tour de force. Il réussit à prendre du recul sur son existence de prisonnier en sursis et à y trouver un sens. Le sien est de tenir coûte que coûte, afin de réécrire son essai «Le Médecin et l’Âme» confisqué par les nazis. Grâce à ce sens, il construit un espace psychique suffisamment sain pour qu’il puisse y trouver des appuis psychologiques et garder son humanité. Pour le logothérapeute, ces appuis en question étaient d’imaginer des dialogues avec sa femme ou de contempler la nature.Le réseau de la logothérapie
A peine sorti des camps, Frankl rédige et fait paraître son essai en 1946. Il devient professeur de neurologie et de psychiatrie à l’école de médecine de l’université de Vienne. Pendant 40 ans, il sillonne le monde entier pour donner des conférences sur la logothérapie. 29 universités issues de l’Europe, l’Amérique, l’Afrique et l’Asie lui attribuent le titre de docteur honoris causa ainsi que d’autres prix. En clair, la logothérapie n’est pas une discipline mineure. Bien qu’en France Freud a longtemps influencé la psychanalyse, Frankl n’est pas non plus un inconnu. Irvin Yalom, thérapeute qui a étudié l’analytique de la logothérapie et appliqué ces principes, a contribué à le faire connaître. Aujourd’hui, la logothérapie est enseignée en France à travers l’Efrate et l’association des logothérapeutes francophones, également au sein de l’Université Paris-Descartes. Et la psychothérapie, actuelle et innovatrice comme les TAC, a depuis longtemps emprunté le courant de l’analyse existentielle émanent de la logothérapie. Pour passer au concret, et au cœur de la logothérapie, Frankl estime que le sens s’expérimente selon 3 façons. 1. Le sens de l’accomplissement à travers une œuvre, une vocation ou une bonne action. (A ce propos, on dit que Frankl prescrivait souvent à ses patients de devenir bénévoles). 2. Le sens de l’amour à travers quelque chose (la nature, la bonté, la vérité) ou quelqu’un (l’ami, l’enfant, le parent, l’être aimé). 3. Le sens de la souffrance. Avant d’aborder ce dernier point, étayons le sens de l’accomplissement et de l’amour.Comment retrouver le fil conducteur de sa vie?
Trouver et incarner ses valeurs
Trouver un sens à sa vie apporte un bonus: la capacité à être positif et résilient, dans la difficulté et la confiance en elle. Ce qui protège des états anxieux et dépressifs, qui aboutissent aux névroses. Par ailleurs, le but de la thérapie repose sur un challenge intellectuel, qui consiste à trouver les valeurs que nous aimons, qui nous ressemblent, et à les incarner. Prendre conscience des valeurs qui ont du sens pour nous, voilà toute la base de la logothérapie. Si ses valeurs nous échappent, suivre une analyse existentielle peut être intéressant. C’est notamment le cas de ceux qui se trouvent en pleine période de questionnement ou de malaise. Cela peut être dû à un burn-out, une rencontre amoureuse, le désir de s’éloigner d’une personne toxique. On a tous une façon singulière d’apporter un sens à notre vie. En prendre conscience, c’est comprendre quelle est notre approche existentielle de la vie et ce qui nous sert de repères. Dans le cadre de la thérapie, la logothérapie est une psychanalyse active où le thérapeute exerce un art: celui de faire du tri et de trouver votre fil conducteur. De mettre en lumière votre savoir inconscient. Souvenez-vous des propos d’Edéenne à propos du « fil rouge de notre vie », qui permet de relier le passé et le présent. C’est pour ça que le psychiatre va aborder le contexte familial via l’enfance et la relation avec les parents. Il va réveiller les valeurs et le sens existentiel du patient.Remettre l’humain au centre du jeu
Pour ce dernier point, un exemple vaut mieux qu’une longue explication. Une expérience de logothérapie s’est déroulée avec des patientes atteintes du cancer du sein. Condamnées à l’isolement, elles ont l’impression de ne servir à personne et n’en sont que plus malades. Grâce au suivi psychologique et au cadre thérapeutique, elles ont pu mettre en évidence le sens qu’elles cherchaient toutes. Le sens de leur vie à ce moment présent, c’était cette empathie bienveillante et une solidarité joyeuse entre elles. Dès lors, elles ont pu sortir de leur souffrance psychique et émotionnelle. En effet, tout le travail de la logothérapie a donc été de créer du lien entre elles. En se focalisant sur qui elles sont, et non sur leur maladie. Ainsi en discutant entre elles, en se connaissant mieux, un lien relationnel est né. Un lien tenace et ténu, proche de la camaraderie, car après tout, elles affrontent un mal ensemble. En plus de contribuer à leur mieux-être, cette cure analytique de groupe a eu d’excellentes retombées sur ces femmes. Sans que cela n’aboutisse à une guérison totale, il y eut une stabilisation ou régression du processus du cancer, en plus d’une régulation neurophysiologique. D’une certaine façon, cet exemple aborde le dernier point, qui est le sens de la souffrance. Un sens, qui au fond, trouve son appui dans celui de l’accomplissement et de l’amour.Comment trouver le sens dans la souffrance?
Le sens de la grandeur
Là encore, commençons par un exemple issu d’une consultation de Viktor Frankl. Un médecin vient le consulter en tant que patient. Il pleure son épouse morte depuis deux ans. Faire son deuil lui est impossible. Frankl lui demande : « Et si c’était l’inverse? Et si vous étiez mort et que votre femme était toujours en vie. Comment le vivrait-elle?» Cela aurait été horrible pour elle lui dit le médecin. Ce à quoi Frankl répond :« Eh bien docteur, cette souffrance lui a été épargnée, et ce grâce à vous. Certes, vous en payez le prix puisque c’est vous qui souffrez. » Songeur et grave, le médecin se lève, serre la main de Frankl et s’en va. Souffrir est quelque fois inévitable. Pour autant, la souffrance semble plus tolérable dès qu’elle est assumée. C’est-à-dire, dès lors qu’elle n’est plus vécue comme une injustice venue du ciel ou des hommes, mais comme un acte sacré. Le sens étymologique de sacrifice est de faire le sacré. Frankl dit même qu’il y a une forme d’ennoblissement avec la souffrance. Une perspective qu’il a hérité de son expérience aux camps. Pour beaucoup d’hommes, le fait d’être prisonnier leur enlève l’occasion de se réaliser. Mais pour quelques prisonniers, c’était justement dans la souffrance et la perspective de mourir qu’ils trouvaient la véritable possibilité de s’élever. C’est-à-dire en restant bon, généreux et solidaire avec leurs codétenus. Ces hommes ont décidé d’assumer leur souffrance, de lui donner un sens, en la transformant en victoire personnelle. En devenant des perles de l’humanité. On touche ici au caractère presque spirituel de la logothérapie. Un pas que Frankl franchit d’ailleurs en évoquant le «super-sens». C’est l’idée que le sens de la vie n’est pas inexistant, mais seulement inaccessible. C’est une question de foi ou de choix personnel.Liberté et responsabilité
Sans en avoir l’air, la logothérapie tranche une question qui a longtemps tourmenté les penseurs. L’Homme est-il un être déterminé, ou dispose-t-il de son libre arbitre? Pour Frankl, la question est tranchée. Même si les facteurs biologiques, psychologiques et sociologiques influencent ce que nous sommes, nous ne sommes pas complétement conditionnés. Nous ne nous contentons pas d’exister, nous vivons. A condition, bien sûr, que nous comprenions que le libre arbitre est impossible sans notre responsabilité. Pour le comprendre, Frankl aime à rappeler que la question du sens de la vie doit être posée à l’envers. Ce n’est pas à nous d’interroger la vie sur son sens, mais à la vie de nous interroger : «quel est le sens de ta vie?». A nous de lui répondre, et d’entamer une conversation qui nous suivra toute notre vie.Sources: Nos raisons de vivre. A l’école du sens de la vie. Viktor Frankl, InterEditions, 2009 Découvrir un sens à sa vie grâce à la logothérapie, Viktor Frankl, J’ai Lu, 2013. Apprendre à mourir, Irvin Yalom, Galaade Editons, 2005. Thérapie existentielle, Irvin Yalom, Galaade Editions, 2008. L’art de la thérapie, Irvin Yalom, Galaad Editions, 2013
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