Neurochirurgien américain, Eben Alexander a vécu en 2008 une totale remise en question. En rentrant chez lui, il s’effondre, victime d’une méningite bactérienne. Il plonge alors dans un coma au cours duquel il vit une expérience de mort imminente, un état modifié de conscience.
Les expériences de mort imminente, ou les EMI, ont été connues du grand public dès 1972 grâce au Dr Raymond Moody, qui compila dans «La vie après la vie» le récit des expérienceurs (ceux qui ont vécu une EMI).
Dans son ouvrage, Moody définit une EMI comme: «un épisode de conscience transcendante qui se produit quand quelqu’un frôle la mort et est ramené à la vie.»
Comme d’autres expérienceurs, Alexander décide de raconter sa propre expérience, qu’il a vécu comme un voyage dans une autre dimension.
Le titre de son ouvrage «La preuve du paradis» (Proof of Heaven. A Neurosurgeon Journey into the Afterlife) fait sensation. Pendant presque 2 ans, il est inscrit sur la liste des best-seller du New-York Times.
Auprès des lecteurs, Eben Alexander se présente comme un homme de 52 ans, à l’esprit rationnel, pour qui les EMI étaient le fruit d’un cerveau mourant. À son réveil, il garde des souvenirs de son expérience, les décrivant comme «ultra-réels, éclatants et riches».
Des souvenirs qui l’amènent à considérer que le paradis existe et à remettre en question tout ce en quoi il croyait. En particulier, l’idée admise par la science que la conscience de soi est produite par le cerveau.
Le cerveau en tant que générateur de conscience
Effectivement, les neurosciences considèrent que toutes nos fonctions cognitives supérieures proviennent directement du néocortex, la super calculatrice du cerveau humain. Pour autant, nous n’avons pas le début d’une piste pour comprendre comment la conscience fait partie des fonctions cérébrales.
Et ce n’est pas faute d’avoir observé le fonctionnement du cerveau sur toutes ses coutures.
Idem des souvenirs, que nous pensons stocker dans nos réseaux neuronaux. Là non plus, nous n’avons pas la moindre idée d’où se situerait un tel site de stockage dans notre cerveau.
Des études ont même démontré que la suppression d’une région corticale associée à un souvenir, ne porte pas atteinte à la mémoire des patients.
En somme, plus les neuroscientifiques avancent dans leurs recherches, plus l’idée que le cerveau produise la conscience et les souvenirs devient caduque.
Le cerveau en tant que filtreur de conscience
En parallèle, certaines approches scientifiques sortent des sentiers battus et apportent un concept radicalement innovateur.
Le cerveau serait une valve de réduction, ou un filtre, qui réduirait notre conscience primordiale à un filet. Dès lors que notre conscience se libère de l’espace réduit du cerveau, elle accède à un niveau bien plus élevé.
Cette théorie permettrait de mieux comprendre les EMI. Ainsi, que les autres phénomènes qui lui sont semblables comme les sorties de conscience du corps. Ce qui peut se produire pendant le sommeil, sous hypnose, lors d’une promenade ou d’une méditation.
On y retrouve les mêmes sensations de
bien-être et de paix typiques des sorties du corps. Sensations accompagnées de la présence d’un tunnel, de la rencontre d’une lumière extraordinaire et d’une conscience de soi et de son environnement accrue.
Le Dr Alexander est lui aussi sorti des sentiers battus pour parcourir les autres domaines scientifiques où la conscience apparait. À savoir, la cosmologie et la physique quantique.
Métaphysique: l’univers est-il conscient?
Des lois de l’univers trop subtiles et précises
Selon Einstein: «Quiconque est sérieusement impliqué dans la science devient convaincu qu’un esprit se manifeste dans les lois de l’univers. Un esprit infiniment supérieur à celui de l’homme, et devant lequel, nous, avec nos pauvres pouvoirs, devons-nous sentir humbles.»
Pourquoi cette affirmation?
Notre univers repose, effectivement, sur des composants dont le comportement est déterminé selon un réglage minutieux des
valeurs des constantes physiques. En d’autres termes, l’univers est réglé au millimètre près.
L’univers est trop intelligent pour être inconscient
Par ailleurs, on a pu démontrer que l’univers s’est formé autour de 26 paramètres.
Or si un ces 26 nombres variait ne serait-ce que de 0,000000000000000001 % de sa valeur mesurée, tout s’écroulerait. Cela empêcherait la formation des atomes, des particules, des planètes, des étoiles, des galaxies, du vivant et de nous.
Cette précision mathématique et ce réglage subtil entremêlé des paramètres physiques dans sa structure fournissent les preuves d’un monde conçu avec intelligence. Ce qui prouverait l’existence d’une conscience hautement ordonnée.
Si l’intelligence mathématique de l’univers laisse deviner indirectement la présence d’une conscience derrière ses lois, il en va autrement pour la physique quantique. Dans ce domaine, la conscience se manifeste de manière beaucoup plus directe.
L’esprit gouverne-t-il la matière?
La réalité selon la physique quantique
La
physique quantique c’est le monde subatomique du très petit, habité par des particules aux noms divers comme les neutrons, les protons, les photons etc. Le Dr Alexander Eben décrit ce monde comme « la rencontre entre l’esprit et la matière ».
Alors qu’en physique classique, les résultats d’un calcul ne prennent en compte que l’objet mesuré, en physique quantique l’observateur influence le résultat. Improbable mais vrai.
Dans les années 1960, on découvrit la double nature de la lumière. Elle était à la fois une particule et une onde et, suivant les obstacles et les circonstances, elle passait d’un état à un autre.
Pour découvrir comment le photon (particule subatomique et composant quantique de la lumière) changeait d’état, on lui confectionna un parcours à deux chemins.
Le photon débutait le parcours en étant particule. Au moment où le passage se scindait en deux, le photon se changeait en onde pour suivre la double voie. Il n’y avait plus qu’à observer comment il changeait d’état.
C’est là que le plus invraisemblable se passa. Dès lors qu’il était observé, le photon restait à l’état de particule et n’empruntait plus qu’un seul des deux chemins.
L’action de l’attention consciente sur la matière
En 1998, cette expérience fut reprise par l’Institut Wiezmann en Israël.
Les scientifiques confirmèrent l’importance du rôle de l’observateur dans le résultat. Ils notèrent également que «plus l’intensité d’observation est grande, plus l’influence de l’observateur sur ce qui se produit est grande». Ainsi l’attention consciente agit bien sur la matière.
Pour la science moderne, le
comportement des particules-ondes à l’échelle subatomique disparait quand on étudie sur des ensembles plus grands.
Une frontière a d’ailleurs été créée et baptisée «Frontière de Heisenberg». Mais dans la réalité, une telle frontière n’existe pas du tout.
Pour le Dr Alexander Eben: «en réalité, tout est quantique», car les étonnants principes de la physique quantique se retrouvent aussi en chimie et en biologie. Sans eux, nous ne pouvons pas comprendre la photosynthèse, le sens de l’odorat chez les animaux et les humains et la migration des oiseaux.
Mais la physique quantique n’est pas le seul lieu où nous voyons l’attention consciente modifier la matière. A notre échelle humaine, nous avions déjà vu que nos pensées et états mentaux pouvaient modifier les connexions entre les neurones.
La science et la spiritualité bientôt réunies selon Alexander Eben?
Le mental gouverne le physique
Dans «Rémission radicale», Kelly A. Turner a identifié 9 facteurs et processus cognitifs ayant aidé plus d’un milliers de patients à guérir totalement du cancer:
- Un changement de régime alimentaire décidé par les patients.
- Une prise de suppléments alimentaires décidée par les patients.
- La conviction que leur santé dépend d’eux et non du cancer.
- L’écoute de leur corps.
- Un lâcher-prise vis-à-vis à de leurs émotions contenues ou refoulées.
- La recherche de sources d’émotions positives (regarder un film comique, écouter de la musique douce etc.)
- L’aide aux autres.
- Une prise de conscience qu’il existe de bonnes raisons de vivre.
- Une connexion spirituelle approfondie (ces patients ont la foi que tout se passera bien quelle que soit l’issue).
Le bon état d’esprit corrélé en une confiance en la vie leur a donné la
force mentale suffisante pour guérir de leur cancer.
Leur exemple montre que les
pensées positives ont un impact sur le corps.
Le cœur gouverne le cerveau
Fait peu connu, le cœur dispose d’un champ électromagnétique très important.
Des études ont démontré que ce champ électromagnétique peut capter de l’information dans l’environnement immédiat. Il est également capable de diffuser l’état émotionnel d’une personne à l’extérieur de son corps sur plusieurs dizaines de centimètres.
Les humeurs positives comme la gratitude, la joie et le
bien-être sont corrélées à des champs cardiaques plus grands et étendu. Tandis que les émotions telles que l’avidité, la colère ou la tristesse renvoient à un champ électromagnétique rétrécit.
Ainsi, en se concentrant sur des pensées ou des souvenirs qui nous rendent joyeux ou euphoriques nous développons notre champ électromagnétique. Par ailleurs, le cœur disposant également d’un réseau neuronal aussi conséquent que celui du cerveau, il envoie davantage d’informations au cerveau que l’inverse.
C’est l’unique organe qui a cette faculté. Ainsi en travaillant sur l’intelligence du cœur, nous modifions notre perception de la réalité, nos réactions et donc notre état d’esprit et de conscience.
Le
yoga, les danses de transe, les exercices de
respiration ou d’
imagination sont des techniques permettant d’élargir notre cœur et conscience.
La science et la spiritualité sont-elles bientôt réunies?
Conclusion? «l’image qui émerge des domaines les plus avancées de la recherche scientifique est plutôt contraire à notre point de vue scientifique conventionnel. Une révolution de la connaissance semble imminente.» dixit Eben Alexander.
Mais en attendant que la science matérialiste change ses paradigmes, nous pouvons d’ores et déjà pratiquer la
gratitude et la
pleine conscience.
Bien que la vie nous assomme de problèmes divers, il importe de les considérer comme des défis pour mieux les surmonter.
Selon
Frédéric Lenoir, tout le but de notre chemin sur Terre est de passer de la peur à l’amour. De passer d’état de veille ou de sommeil profond de l’inconscience à l’éveil de conscience. A défaut de comprendre le cerveau entièrement, on a au moins compris quel est le sens de la vie.
Sources : Dr Eben Alexander & Karen Newell, “Voyage d’un neurochirurgien au cœur de la conscience », Editions Trédaniel, 2018
Dr Raymond Moody, « La lumière, au-delà de la vie », Editions Trédaniel, 2018