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Publié le 25/06/2024, mis à jour le 05/11/2024
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Janis Sahraoui : un voyage inspirant de résilience et d’identité
Janis Sahraoui sur “Révéler mes visages”
Janis Sahraoui est une artiste française qui s’est fait connaître sous le nom de Sliimy. Popularisée par sa chanson “Wake Up”, elle a chanté en première partie de Britney Spears et de Katy Perry. Elle a fait son coming out trans et non binaire chez Mediapart en 2021. Dans son livre “Révéler mes visages”, écrit avec la plume de Tal Madesta, journaliste indépendant et auteur de “Désirer à tout prix” (2022) et “La fin des monstres” (2023), Janis livre son histoire, sa transition et plaide pour l’émancipation des personnes trans.
L'origine du personnage Sliimy
Janis a créé le personnage de Slimy pour se protéger et vivre à travers lui, car elle ne se sentait pas en sécurité dans son environnement familial et scolaire. Finalement, elle a compris qu'elle performait un rôle et n'était pas elle-même.Les traumatismes de l'enfance
Janis évoque les traumatismes de son enfance, notamment la mort de sa mère à 7 ans et les violences subies. Elle a également été rejetée à l'école en raison de son expression de genre, ce qui a eu un impact durable sur sa vie. Amal Dadolle : Vous parlez de traumatisme ? Janis Sahraoui : Il y en a plusieurs, en effet. Parmi eux, la mort de ma mère, quand j'avais 7 ans, a été mon premier traumatisme. Perdre sa mère si jeune marque profondément une vie. Ceux qui ont vécu un deuil précoce comprennent la bascule soudaine dans un monde adulte. Je n'ai pas eu une enfance insouciante, pleine de jeux. J'ai dû rapidement adopter un rôle d'adulte. Vivant seulement avec mon père, ma sœur et moi avons dû mûrir prématurément. Ce premier traumatisme a été suivi par d'autres, liés aux violences physiques de ma belle-mère, dont je parle dans mon livre. Ces violences m'ont profondément marquée et j'en porte encore les séquelles aujourd'hui. Le rejet de l'école et de l'espace public a également été traumatisant. Ma féminité et ma manière de l'exprimer ne correspondaient pas aux normes binaires acceptées par la société, ce qui m'a valu de nombreuses difficultés. Qui sont "ils" ? Les élèves à l'école, les gens dans l'espace public, chaque personne que je croisais au quotidien. Chaque geste, chaque déplacement était une source de stress. Je n'ai jamais vécu un jour sans être stressée par ces interactions. Les insultes, menaces et regards désapprobateurs étaient mon quotidien. Beaucoup de mes amis ont vécu des expériences similaires. Nous partageons ces pressions et en discutons, conscients de ce que cela signifie. Être connue a paradoxalement été moins étrange pour moi, car je comprenais pourquoi on me regardait. Ma notoriété, ma musique, le fait d'être reconnue, tout cela me donnait une certaine protection. En revanche, avant ma notoriété, je me sentais extrêmement vulnérable. Même anonyme, la pression des regards était forte.La prise de conscience de son identité transgenre
Depuis son enfance, Janis s'est toujours identifiée comme transgenre. Elle ne se projetait pas en tant qu'homme et avait conscience de sa transidentité bien avant sa transition médicale et sociale. Amal Dadolle : Pourquoi ces regards étaient-ils si forts à l'époque, sachant que votre transition n'était pas encore en cours ? Janis Sahraoui : J'étais déjà une personne trans à l'époque. J'ai toujours été trans. Dès qu'on acte sa transition, les gens sont presque surpris. Mais toute ma vie, les gens m'ont renvoyé à ma transidentité. On me disait que j'étais trop efféminé, que j'avais une voix de fille. Même quand je chantais dans une chorale, des adultes me le disaient. À neuf ans, on me disait que j'avais une voix et des manières de fille. On m'a toujours confronté aux genres, même à l'école où les jeux sont très genrés. Les jeux comme "attrape-fille, attrape-garçon" sont courants. Les gens ne sont pas délicats et bienveillants, ce qui rend le chemin difficile et violent. Cela empêche de grandir sereinement et ajoute beaucoup de stress. Amal Dadolle : Comment avez-vous su que vous étiez né dans le mauvais corps ? Janis Sahraoui : Moi, je n'ai jamais projeté ma vie future en tant qu'homme. Je me suis toujours vu comme une personne trans, même enfant. La transition ne commence pas seulement avec un coming out ou un parcours médical. Beaucoup de personnes trans ne passent pas par le médical. Ma transidentité existe depuis longtemps et je trouve beau de la célébrer ainsi. Enfant, je ne pouvais pas y penser beaucoup car j'ai perdu ma mère et j'avais beaucoup de choses à gérer, comme le deuil. J'ai aussi vécu des violences domestiques qui m'ont pris beaucoup d'énergie. J'ai donc refoulé beaucoup de ces sentiments.Le courage de la transition
À 33 ans, Janis a trouvé le courage de commencer sa transition grâce à l'amour et au soutien de ses proches. Sa carrière artistique lui a également donné la force nécessaire pour cette étape. Amal Dadolle : Qu'est-ce qui vous a donné la force de commencer votre transition malgré les obstacles et les peurs ? Janis Sahraoui : J'ai commencé ma transition à l'âge de 33 ans. Ce qui m'a donné le courage, c'est toute ma vie, tout ce que j'ai construit. J'ai puisé ma force dans la musique, la performance, et la scène. J'ai aussi construit une nouvelle famille d'amis qui m'ont soutenu. Ces années d'amour m'ont nourri et donné la force de commencer ma transition. Pendant 15 ans, j'ai construit une vie remplie d'amour et de confiance. J'ai entouré de personnes bienveillantes qui m'ont aidé à me retrouver. L'amour qu'on reçoit et qu'on se donne est crucial pour aller vers soi. C'est cette vie que j'ai construite qui m'a permis de trouver la force de commencer ma transition.Le soutien familial pendant la transition
Janis aurait souhaité un meilleur soutien familial pendant son enfance et sa transition. Bien qu'elle se soit éloignée de sa famille d'origine, elle a trouvé du soutien auprès de sa sœur et de sa famille choisie. Amal Dadolle : Comment avez-vous ressenti le soutien ou le manque de soutien de votre famille pendant votre transition et qu'auriez-vous souhaité qu'ils fassent différemment ? Janis Sahraoui : J'aurais souhaité une enfance différente. Le manque de soutien prend racine très jeune, notamment dans le deuil de ma mère. Ma sœur et moi n'avons même pas pu assister à ses funérailles. J'ai vécu six ans de violence domestique, ce qui est long et éprouvant pour un enfant. On se sent prisonnier, sans possibilité de s'échapper. J'aurais souhaité que ma famille agisse différemment depuis longtemps. Dès mon jeune âge, je me suis éloigné de ma famille car j'ai compris qu'ils ne me protégeraient pas. À ce moment-là, je ne pensais même pas à ma transition. Je me disais que c'était déjà raté. L'acceptation ou non de ma transition par ma famille n'était pas un moteur pour moi. Cependant, ma sœur est très ouverte et m'accompagne. Mes deux demi-sœurs et mon demi-frère sont également très ouverts. Il y a beaucoup d'espoir qui naît dans la famille, et c'est important de le dire.Faire face aux réactions négatives
Janis a appris à surmonter les réactions négatives et la discrimination en s'entourant de personnes bienveillantes et en transcendant les obstacles grâce à l'art et à la musique.L'importance de l'art et de la musique
L'art et la musique ont été cruciaux pour Janis. Ils lui ont permis de s'exprimer, de se retrouver et de transcender les difficultés rencontrées.L'acceptation de son corps
Janis partage son parcours d'acceptation de son corps pendant et après sa transition. Elle évoque le déni initial, puis le processus de réconciliation avec son corps et son identité, surtout pendant la période du Covid. Amal Dadolle : Comment avez-vous appris à aimer et à accepter votre corps pendant et après la transition ? Janis Sahraoui : Avant, c'était un déni. J'étais dans une enveloppe qui ne me correspondait pas, sans savoir quoi faire. En grandissant, je ne connaissais même pas le mot "trans". Sans repères pour mon identité, j'ai fait un déni. Je me suis extirpé de mon corps grâce à l'art, vivant un peu à l'extérieur de moi-même. Pendant la transition, j'ai entrepris un long chemin pour réintégrer mon corps et me confronter à moi-même. La période du Covid a joué un rôle important, nous forçant à être face à nous-mêmes. Cela a été difficile, mais m'a permis de me rapprocher de mon corps et de qui j'étais. Après la transition, j'ai continué ce travail de réconciliation avec mon corps. L'art m'a aidé à me reconnecter avec moi-même. Cette période m'a permis de me redécouvrir et de m'accepter pleinement.Répondre aux critiques sur la transidentité
Janis répond aux critiques et idées reçues sur la transidentité. Elle affirme qu'il ne s'agit pas d'une mode mais d'une réalité historique, et plaide pour une meilleure compréhension et une perception plus fluide du genre. Amal Dadolle : Comment répondez-vous aux personnes qui disent que la transidentité est contre nature ou à ceux qui pensent que cela répond à un effet de mode ? Janis Sahraoui : Il y a une vraie histoire de la transidentité. Il est important de se rapprocher de notre histoire, car des personnes trans se battent depuis très longtemps. Parler d'effet de mode est absurde alors qu'il y a simplement plus de visibilité aujourd'hui, notamment grâce aux réseaux sociaux. Pour la première fois dans l'histoire, des parcours trans se révèlent directement par les gens eux-mêmes, sans passer par les médias ou des intermédiaires. Si les réseaux sociaux avaient existé dans les années 70 ou 80, les gens auraient parlé aussi. Nous commençons à peine à nous réapproprier nos identités et notre langage. Pendant longtemps, les identités trans étaient entourées de peur et de secret. Les gens se cachaient pour vivre, mais ceux qui ont lutté avant nous ont permis d'en arriver là aujourd'hui. Ce qui se passe aujourd'hui n'est pas une tendance. Les gens ont acquis quelques droits et ont moins peur de parler. Faire une transition demande énormément de courage. Il n'y a même pas à débattre, ce n'est pas une histoire de tendance. Une transition ne se fait pas à la légère ou parce que c'est "cool". C'est un chemin de vie fort qui demande du courage.Les implications physiques d'une transition
Chaque parcours de transition est unique. Janis souligne que le genre est plus fluide que la simple apparence extérieure. Elle partage son expérience avec les traitements hormonaux et remet en question les définitions rigides du genre. Amal Dadolle : Quelles sont les implications physiques d'une transition? Janis Sahraoui : Chaque transition est différente. Il y a des milliers de transitions possibles et imaginables, et cela dépend du parcours de chacun. Amal Dadolle : Comment l'avez-vous vécu, vous-même, physiquement? Janis Sahraoui : Pour moi, et j'en parle dans le livre, j'ai produit très peu de testostérone, presque pas. Je n'ai pratiquement pas fait de puberté, ma voix n'a pratiquement pas mué. Quand j'ai fait mes tests biologiques pour commencer mon traitement hormonal, mon médecin m'a dit que je n'avais pratiquement pas de testostérone. J'étais épuisé tout le temps et souvent déprimé. J'ai pris un traitement hormonal d'œstrogène qui m'a réaligné. Beaucoup de gens sont dans ce cas. Il y a des femmes cis qui produisent plus de testostérone, et certaines doivent prendre des hormones toute leur vie parce qu'elles ne produisent pas assez d'œstrogène. Quand des personnes violentes disent qu'une femme ou un homme doit correspondre à une certaine norme, cela montre une ignorance de la complexité des corps humains. Par exemple, qu'en est-il des femmes qui ne produisent pas d'œstrogènes ou qui produisent plus de testostérone? Nos corps sont beaucoup plus subtils et vastes, et on ne peut pas les définir de manière simpliste.Trouver des professionnels de santé compétents
Janis parle des défis de trouver des professionnels de santé compétents et bienveillants pour accompagner une transition. Elle souligne l'importance du soutien de la communauté et des associations. Amal Dadolle : Comment avez-vous trouvé des professionnels de santé compétents et bienveillants pour vous accompagner dans votre transition? Janis Sahraoui : Grâce à la communauté et à mes amis. C'est une étape compliquée qui peut faire peur et empêcher beaucoup de personnes d'aller voir des professionnels. Heureusement, la situation évolue aujourd'hui. J'ai la chance d'être à Paris, ce qui aide beaucoup. Il y a des ressources comme le site Wikitrans, qui répertorie les professionnels de santé "safe" et offre un vrai suivi. Cependant, trouver des professionnels compétents et bienveillants reste difficile. Nous sommes les premiers à vouloir un suivi médical, mais ce n'est pas toujours facile d'y accéder. C'est grâce au bouche-à-oreille et à la communauté que j'ai pu trouver les bons professionnels. La présence et le soutien de la communauté sont essentiels. L'amour et l'entraide au sein de cette communauté me rappellent l'importance de persévérer malgré les difficultés. Ma mère, malgré ses luttes, m'a enseigné qu'exister envers et contre tout vaut la peine. Sa joie furieuse et son énergie témoignent de sa lutte, et bien qu'elle ne vive pas pleinement, elle tient le coup pour nous.Les défis administratifs et légaux
Janis aborde les difficultés administratives et légales liées au changement d'état civil en France. Elle plaide pour une simplification des démarches.Les défis administratifs de la transition de genre : témoignage de Janis Sahraoui
Amal Dadolle : Comment cela se passe-t-il pour vous au quotidien ? Comment faites-vous ? Janis Sahraoui : Je suis coincé, comme beaucoup de personnes. Pour certains, c'est encore pire. J'ai des amis venant de pays étrangers, par exemple d'Amérique latine, pour qui changer leurs papiers est très compliqué. Ils ne peuvent pas le faire en France et doivent obtenir des actes de naissance de leur pays d'origine, ce qui est très difficile. Aujourd'hui, mes papiers sont obsolètes, c'est comme si je n'en avais pas... C'est parfois comme de l'usurpation d'identité, car nous ne voyageons pas avec les bons papiers. Nous sommes même méconnaissables sur nos photos. Ce système n'est pas du tout fait pour nous aider. Même si la France n'est pas le pire pays pour cela, il y a encore beaucoup de progrès à faire. Faciliter ces changements est l'un des combats clés car c'est très compliqué actuellement.Le débat sur la transition des mineurs
Janis s'exprime sur la transition des mineurs, soulignant l'importance d'un encadrement adéquat pour ces jeunes. Elle plaide pour l'autodétermination et la liberté dans ce processus. Amal Dadolle : Comment répondez-vous aux personnes qui disent que la transidentité est contre nature ou à ceux qui pensent que cela répond à un effet de mode?J'ai beaucoup étudié le sujet et exploré différents discours, y compris ceux pour et contre. Dans la communauté trans, il y a divers courants. Certains disent que l'on est trans féminin ou trans masculin, mais pas homme ou femme. D'autres veulent être assimilés en tant que femmes ou hommes, en termes de réalité biologique et de vie quotidienne, notamment pour les compétitions sportives, l'accès aux vestiaires et aux toilettes. Janis Sahraoui : Pour moi, le genre est fluide. On ne peut pas définir une femme ou un homme biologiquement par une seule caractéristique. Il y a beaucoup de cas différents. Par exemple, j'ai une amie intersexe qui est née entre deux corps. Que fait-on de ces personnes? Que fait-on des femmes qui ne peuvent pas avoir d'enfants ou qui produisent plus de testostérone? Peuvent-elles participer à des compétitions sportives? Le genre est beaucoup plus fluide et complexe que ce que la binarité suggère. Chaque corps a ses spécificités, et il ne s'agit pas seulement de l'apparence extérieure. Il y a aussi beaucoup de choses qui se passent au niveau hormonal. Je plaide pour plus de fluidité et pour arrêter de croire que la réalité de chacun empêche les autres d'avoir des droits. Il y a des personnes qui se battent pour nous enlever des droits, et ces discours de haine, souvent médiatisés, ont un impact réel sur notre quotidien.Les droits des mineurs à transitionner : défis et controverses - témoignage de Janis Sahraoui
Amal Dadolle : Quels droits sont en jeu? Janis Sahraoui : Par exemple, le droit de transitionner avant un certain âge, comme cela commence à se voir aux États-Unis, où certains états interdisent la transition avant 25 ans. Cela n'a aucun sens. Je connais des adolescents trans accompagnés par leur famille. Les gens sont souvent outrés que des adolescents veulent transitionner, mais pas qu'on opère des enfants intersexes en France, ce qui n'est pas interdit. Les opérations sur les enfants intersexes sont intensives et parfois, ils doivent retransitionner plus tard. Il est crucial de régler cela avant de dire qu'il y a des problèmes avec les adolescents qui veulent transitionner. Ces adolescents sont suivis par des médecins et des psychologues. Si on leur enlève ce suivi, cela devient dangereux. Ma sœur, assistante sociale, suit des adolescents trans. On estime qu'environ 1% des personnes trans détransitionnent. Amal Dadolle : Que répondez-vous à ceux qui prônent la prudence concernant le droit des mineurs à transitionner? Janis Sahraoui : Je ne suis pas là pour analyser les chiffres, mais il y a très peu de détransitions selon les associations avec lesquelles j'ai travaillé. Oui, certaines personnes détransitionnent, mais cela peut être dû à un manque d'encadrement. Quels accès sont donnés à ces jeunes pour parler à des psychologues ou à leur entourage familial? Aux États-Unis, sans couverture médicale, comment peuvent-ils être suivis? Pour moi, qui connais beaucoup de personnes trans, je ne connais personne qui a détransitionné. Il est crucial d'offrir un bon encadrement et un soutien adéquat pour éviter ces situations.Croyances, inspirations et valeurs de Janis
Janis partage ses croyances, ses inspirations et les valeurs qui la guident : autodétermination, liberté, amour et espoir. Elle exprime aussi ses craintes face à la haine et à la violence.Les raisons d'écrire ce livre
Janis explique pourquoi elle a écrit "Révéler mes visages". C'était pour se révéler pleinement et commencer une nouvelle vie. C'est une étape importante dans son parcours d'acceptation et d'affirmation de son identité.abonnez-vous gratuitement
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Publié le 25/06/2024, mis à jour le 05/11/2024