Décrypter l’autosabotage : les clés de la réussite personnelle!
Publié le 14/11/2023, mis à jour le 25/01/2024
Connaissance de soi
Décrypter l’autosabotage : les clés de la réussite personnelle!
10 min de lecture
Pourquoi nous sabotons-nous malgré nos meilleures intentions?
Un décalage entre le conscient et l’inconscient
L’autosabotage est souvent compris à tort comme une forme d’autoflagellation ou de dévalorisation de soi.
Effectivement, vu de l’extérieur, cela y ressemble.
Se saboter, c’est trahir ses propres engagements de vie saine pour céder à la tentation d’un fast-food, ou abandonner une idée lumineuse avant même de l’avoir explorée. C’est également se laisser immobiliser par la peur, ou rongé par l’anxiété, en dépit d’une vie apparemment comblée.
Cependant, ces comportements souvent interprétés comme un manque de motivation ou de perspicacité, cachent une complexité plus grande.
Brianna Wiest, écrivaine et influenceuse américaine reconnue pour ses contributions au développement personnel, souligne dans son dernier ouvrage La montagne c’est toi (Le courrier du Livre) que l’autosabotage résulte d’un conflit entre nos aspirations conscientes et nos désirs inconscients.
Par exemple, Alice aspire à devenir graphiste, mais reste figée dans un emploi insatisfaisant. Bien qu’elle connaisse les étapes nécessaires pour changer de métier, elle est paralysée par la peur de l’inconnu, préférant la sécurité du connu à la réalisation de son rêve.
De même, on peut désirer consciemment une relation amoureuse tout en s’en détournant parce qu’inconsciemment nous voulons éviter de nous retrouver vulnérables. Ou consciemment aspirer au succès tout en se cachant de la lumière parce qu’inconsciemment nous voulons avant tout échapper au jugement des autres.
L’autosabotage est donc le fruit d’un décalage, d’une dissonance entre le conscient et l’inconscient. À la fin des fins, c’est ce dernier qui l’emporte.
Comme tout ce qui se concerne l’Humain, il est difficile de donner un schéma psychologique unique. Ainsi l’autosabotage est un phénomène complexe sans origine unique, pouvant émerger de façon multiples.
L'autosabotage peut émerger de diverses conditions dont les principales sont:
Un mécanisme de défense
Nous l’avons vu dès le début, l'autosabotage est un mécanisme de défense inconscient, où nous évitons de satisfaire nos envies ou besoins profonds. On agit ainsi parce qu’on a peur de ce qui pourrait arriver si on atteignait réellement ces objectifs ou désirs.
Une peur irrationnelle
L’autosabotage est souvent lié à de vieilles peurs cachées, comme la peur de ne pas être aimé ou assez intelligent. Parfois, cette peur avance masquée. Elle se camoufle sous les traits d'autres craintes, dites irrationnelles, car elles se rapportent à des scénarios improbables.
Imaginez Paul, qui a une peur intense de monter en voiture en tant que passager. Cette peur semble irrationnelle car les chances d'un accident sont faibles. Mais en réalité, sa peur d’être passager cache une crainte plus profonde qui est de perdre le contrôle.
Des associations négatives
L'autosabotage peut provenir d’une image de soi obsolète, ou fausse, façonnée par notre environnement (famille, cercle social) et nos expériences. Si l'on associe, par exemple, la richesse à l’égoïsme, on peut inconsciemment s'empêcher d'atteindre une stabilité financière.
Une réaction à l’inconnu
L’inconnu, même source d’un nouveau bonheur, créer de l’inconfort. C’est une réaction naturelle qui peut être confondue avec le signal d’un danger. Gay Hendricks, psychologue, parle de "limite supérieure": un seuil de bien-être au-delà duquel nous sommes mal à l'aise et qui demande un temps d’ajustement.
Ainsi, bien que cela aille à l’encontre des grandes croyances sur nous-mêmes, nous préférons le confort au bonheur. Nous avons tendance à revenir vers ce qui nous est familier et rassurant, parfois en nous autosabotant.
L'autosabotage, issu de multiples conditions, se manifeste également de diverses façons. Il est utile de les identifier pour reconnaître nos propres tendances au sabotage.
Comment reconnaître votre autosabotage?
Reconnaître les signes d’autosabotage
Certains comportements récurrents signalent souvent un cycle d'autosabotage.
Parmi eux, on trouve le comportement évitant, un perfectionnisme excessif, une gestion inadéquate de ses émotions, une faible estime de soi ou un égo mal placé. Ou encore, un sentiment de culpabilité persistant, y compris lors de moments où il n’y a pas lieu de s’excuser.
Reconnaître théoriquement ces signes est une chose, mais les identifier dans ses propres actions en est une autre.
Souvent, ils sont si subtils qu'ils passent totalement inaperçus jusqu'à devenir sérieux ou être soulignés par autrui.
Voici les dizaines symptômes qui doivent vous alerter :
Focalisation sur le négatif
Vous passez plus de temps à vous inquiéter, à ruminer et à anticiper ce que vous redoutez qu’à imaginer, visualiser et planifier ce que vous aimeriez voir se produire.
Recherche de validation externe
Vous passez plus de temps à impressionner ceux qui ne vous apprécient pas qu’à chérir ceux qui vous aiment. L’idée de susciter la jalousie de vos détracteurs vous préoccupe plus que l’attention que vous pourriez porter aux personnes qui vous aiment tel que vous êtes.
La stratégie de l’autruche
Vous vous désintéressez de sujets cruciaux au sein de votre propre vie : vous ignorez le montant de votre emprunt ou le salaire moyen correspondant à votre poste… En cas de conflit, vous fuyez en attendant que les choses s’apaisent
Apparence vs réalité
Vous vous souciez plus de paraître heureux que de l’être réellement. Vous préférez publier des photos montrant que vous vous amusez plutôt que de prendre réellement du bon temps.
Quête d’approbation
Vos actions ne sont pas guidées par votre quête d’épanouissement ou de satisfaction, mais par la crainte de ce que les autres pourraient penser de vous.
Autres symptômes d’alerte
Quête d’approbation
Vos actions ne sont pas guidées par votre quête d’épanouissement ou de satisfaction, mais par la crainte de ce que les autres pourraient penser de vous.
Poursuite de «faux» objectifs
Vous courez après des objectifs sans vous demander si vous y tenez vraiment. Si vous vous sentez vide et déprimé alors que vous faites «tout ce qu’il faut» pour être heureux, c’est peut-être parce que l’image du bonheur que vous vous appliquez à bâtir n’est pas la vôtre.
Méconnaissance des besoins émotionnels
Vous voyez vos mécanismes de défense comme la cause et non la conséquence de votre mal-être. Au lieu de vous déclarer la guerre en cherchant à supprimer vos problèmes d’alimentation, de dépenses, d’alcool, de sexe…, demandez-vous quels besoins émotionnels vous comblez inconsciemment à travers ces comportements. Sans cela, vous vivrez un conflit permanent.
Prédominance des doutes
Vous surévaluez les événements fâcheux au détriment des faits positifs. Dit autrement, vous êtes convaincus que vos craintes sont plus fondées que vos espoirs.
Rien déléguer
Vous tentez de tout gérer par vous-même, sans déléguer, ce qui peut conduire à l'épuisement et à l'inefficacité.
Attente passive
Vous attendez qu’on vous ouvre la voie, qu’on vous tende la main ou qu’on vous offre sur un plateau la vie dont vous rêvez.
Aveugle à ses succès
Vous ne voyez pas tout ce que vous avez réussi à accomplir. Vous n’avez ainsi pas conscience que vous n’êtes plus la même personne qu’il y a 5, 10, 15 ans.
Chacun de ces comportements comporte en lui-même la clef qui nous en libèrera, à condition d'en comprendre les mécanismes. Ainsi, en décryptant ces comportements, nous pouvons entrevoir les messages subtils que notre inconscient essaie de nous communiquer à travers l'autosabotage
Qu’est-ce que votre inconscient peut vouloir vous dire au moyen de l'autosabotage ?
Principaux messages de l’inconscient
Voici quelques-uns des messages que votre inconscient tente peut-être de vous transmettre au moyen de l’autosabotage.
Retourner systématiquement vers quelqu’un qui vous a fait du mal
Il peut s’agir d’un ami mais, le plus souvent, c’est un partenaire amoureux. Ce que votre inconscient cherche peut-être à vous dire : Il est temps de faire le point sur les relations qui ont marqué votre enfance. Si vous trouvez du réconfort ou de l’attrait chez une personne qui vous fait souffrir, il doit y avoir une raison.
Être malheureux même quand tout va bien
Ce que votre inconscient cherche peut-être à vous dire: vous vous attendez sûrement à ce que le bonheur vienne de facteurs extérieurs, alors que tout réside dans votre façon de voir les choses et d’évaluer votre vie.
Rejeter les autres
Ce que votre inconscient cherche peut-être à vous dire: votre attitude peut révéler une peur profonde du rejet, vous amenant à vous isoler pour éviter la souffrance, tout en créant la situation redoutée.
Votre besoin de solitude peut aussi trahir un décalage entre la personne que vous prétendez être en société et celle que vous êtes réellement au fond de vous.
Croire que vos émotions et vos pensées sont toujours vraies
Ce que votre inconscient cherche peut-être à vous dire: Vous aimez vous inquiéter parce que cela vous semble plus sûr. En vous fiant aveuglément à chaque pensée et émotion qui vous traverse, vous devenez le jouet de ce qui se trame autour de vous. Vous devez apprendre à vous ancrer dans la clarté et l’objectivité, à discerner ce qui vous est utile de ce qui ne l’est pas.
Autres messages de l’inconscient
Grignoter des cochonneries sans faim
Ce que votre inconscient cherche peut-être à vous dire: cela peut indiquer un excès de stress ou un manque de repos. Pour suivre votre rythme de vie extrême votre corps réclame que vous l’alimentiez en continu.
Il se peut aussi que vous ayez affaire à du foodfighting et que vous cherchiez à combler un vide émotionnel, ou que vous ne vivez pas les expériences dont vous avez réellement envie. Vous préférez satisfaire cette «faim» au sens littéral.
Ne pas faire d’efforts dans votre carrière
Ce que votre inconscient cherche peut-être à vous dire: vous n’êtes peut-être pas aussi sûr de vos objectifs que vous le pensez. Il est peut-être temps de reconsidérer vos objectifs et motivations.
Le surmenage
Ce que votre inconscient cherche peut-être à vous dire: S'investir dans vos passions est positif, mais se sentir obligé de toujours en faire plus n'est pas sain. Lorsque l’on ressent le besoin de s’activer en permanence, c’est généralement pour éviter de se pencher sur ce qu’on ressent.
Se préoccuper excessivement du regard des autres
Ce que votre inconscient cherche peut-être à vous dire: vous n’êtes pas aussi heureux que vous le pensez.
En règle générale, plus on est satisfait de sa vie, plus on est indifférent à l’approbation des autres. Demandez-vous donc si votre vie vous satisfait. Que voyez-vous quand vous cessez de vous voir à travers le regard des autres?
Cette petite liste est absolument non-exhaustive. Pour identifier les messages de votre inconscients, interrogez-vous sur vos plus grandes difficultés et inspirations. Remontez à la source de vos motivations et de vos fragilités.
Lorsque vous aurez creusé assez pour mettre au jour leur origine commune, vous aurez trouvé l’un de vos engagements inconscients.
Vous aurez alors actionner la première étape pour en finir avec l’autosabotage.
Comment en finir avec l’autosabotage?
Les chemins pour reconnecter conscient et inconscient
En finir avec l’autosabotage requiert d’affronter ses émotions refoulées. C’est ainsi que peut prendre fin la dissociation inconscient/conscient.
Pour ce faire, il y a quatre chemins:
Développer sa force mentale. La force mentale n’est pas un caractère rigide et déterminé, mais la capacité à trouver sa paix intérieure. C’est-à-dire savoir au fond de soi que tout va bien et le sera toujours, surtout quand c’est la pagaille.
C’est une aptitude qui se développe d’ailleurs assez souvent chez ceux ayant vécu des épreuves terribles sans qu’ils en soient conscients. Cela démontre que la force mentale est un processus et une pratique plutôt qu'un trait de caractère inné.
Dans son best-seller 13 Clés pour doper sa force mentale, la psychothérapeute Amy Morin développe quelques points clés pour la développer à son tour:
Un bon plan résout tout
Les personnes mentalement fortes font des plans. Elles anticipent. Elles se préparent. Elles réfléchissent aux conséquences à long terme.
Si l’inquiétude et les ruminations nous déconnectent du moment présent et nous isolent, c’est justement parce que nous n’avons pas de stratégie pour faire face à ce que nous redoutons.
Soyez humble, le monde ne tourne pas autour de vous
Vous avez sûrement l’impression que tout le monde pense à vous, vous jauge et vous évalue en permanence. Ce n’est pas le cas. Les gens pensent principalement à eux-mêmes. Quand vous êtes gêné de faire vos courses en jogging, sachez que tout le monde s’en fiche; personne ne vous observe.
Vous ne serez plus là dans quelques décennies. Quelqu’un d’autre fera votre travail. Vos enfants seront adultes. Cela ne devrait pas vous déprimer, mais vous libérer.
Un mental discipliné et aguerri
Soyez conscient de votre ignorance et arrêtez les faux dilemmes
Si nous sommes si nombreux à nous angoisser, c’est parce que nous n’envisageons l’avenir que sous la forme de dilemmes insolubles. Il s’agit d’un biais cognitif courant qui nous pousse à ignorer tout un champ de possibilités pour n’envisager que deux issues extrêmes et opposées, aussi peu probables qu’irraisonnables.
Si je perds mon emploi, j’aurai raté ma vie. Si cette relation se termine, je ne trouverai plus jamais l’amour. Si cette situation effrayante se concrétise, je ne m’en remettrai jamais.
Vos angoisses sont dues à un défaut de logique, une faille dans votre faculté de raisonnement. Vous vivez un événement, vous en tirez immédiatement une conclusion invraisemblable et, parce que cela suscite en vous de fortes émotions, vous en déduisez que cela reflète la réalité.
Exprimez vos pensées pour mieux les démêler
Si vous avez du mal à tirer au clair vos pensées, vos émotions ou vos peurs, parlez-en à quelqu’un. Confiez-vous à un professionnel de la santé mentale ou à un ami, et si vous n’avez personne sous la main, parlez-vous. Verbalisez vos idées comme si vous conversiez avec quelqu’un. Vider son sac permet généralement de simplifier ses problèmes, de libérer ses émotions et d’aller de l’avant.
Prêtez attention aux signaux: vos blessures ont besoin d’attention
Rien de ce qui éveille en vous une émotion n’est dû au hasard. Chaque situation qui nous enrage ou nous fait fondre en larmes sont des indices tentant d’attirer notre attention sur les parties de notre vie que nous devons soigner, cultiver ou améliorer.
Être à l’aise dans l’inconfort
Patience, vous n’avez pas besoin de tout régler dès maintenant
On évolue rarement du jour au lendemain. Cela se fait progressivement. Un pas après l’autre, par petits soubresauts. Évoluer, c’est étendre et restructurer peu à peu sa zone de confort. Si vous vous forcez à changer trop brusquement, vous risquez de revenir tout aussi brutalement à votre point de départ.
Célébrez votre inconfort
L’inconfort n’est pas une punition. Au lieu de chercher à apaiser l’inconfort, écoutez-le, retenez ce qu’il a à vous apprendre et enclenchez les changements nécessaires. C’est là que se trouve la vraie force mentale.
Comme le rappelait l’éminent psychiatre Viktor Frankl, fondateur de la logothérapie : «Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse réside notre croissance et notre liberté.»
Source: Brianna Wiest, La montagne c’est toi, Le courrier du livre, 2023
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