Les préjugés, l’ignorance et les médias.
Sommes-nous bien informés ? La réponse est non.
Je sais que certains d’entres-vous seront sceptiques à la lecture de ces lignes. Affirmer que la violence est au plus bas va à rebours des gros titres des journaux télévisés et de la presse, surtout en ces temps troublés. Or, en France, les homicides sont rares, et c’est peut-être une des raisons pour lesquelles les médias font leurs choux gras du moindre acte criminel.
Ils nous donnent ainsi une image du monde dangereuse et plutôt pessimiste. Personnellement, quand je les écoute, j’ai la sensation de baigner dans l’angoisse !
Sans vouloir faire de l’angélisme et nier l’actualité, la tendance montre que le monde est de moins en moins en violent depuis la seconde guerre mondiale, que l’écologie prend racine et que les valeurs des droits de l’homme progressent partout. Je vous invite à lire l’article dans Slate qui en fait la démonstration.
Alors Halte au blues !
Certains médias, particulièrement quand ils sont au service de la démagogie, rendent les gens bêtes, paresseux et dépressifs, privilégiant ce qui divise au dépens de ce qui unit. Ils nous empêchent de nous projeter dans l’avenir avec optimisme, clarté et confiance.
Comment fait-on pour rester optimiste dans une société pessimiste ? Et bien, en comparant objectivement son point de vue avec les faits ! Comme Bill Clinton aimait à le dire: «Suivez les courbes, pas les gros titres».
La vidéo ci-dessous présente « le projet ignorance » de la société suédoise Gapminder . Ce projet démontre à travers un quiz auquel sont soumis plusieurs catégories de population humaine et animale, grand public, journalistes et chimpanzés (non, ce n’est pas une plaisanterie !!!:)))) à quel point nous sommes ignorants et bourrés de préjugés sur des questions liées à l’évolution du monde. Il apparaît clairement une réelle distorsion entre nos croyances et la réalité statistique.
Le fondateur Ola Rosling explique que « le problème n’est pas que les gens ne lisent pas ou n’écoutent pas les médias. Le problème est que les médias n’en savent rien eux-mêmes. »
Bref à regarder ! 😉
Je voulais terminer en précisant que l’unique forme de violence qui augmente depuis le début de ce siècle, c’est celle que l’on s’inflige à soi-même via l’alcool, la drogue, le repli sur soi, et la solitude. En effet, avec la crise, les Français ont peur des fins de mois difficiles, du chômage et de la pauvreté.
Cette détresse fait des français les premiers consommateurs de psychotropes dans le monde (5 millions de consommateurs réguliers !). En matière de records on a connu mieux…!
Nos informations ne sont pas fausses – à quelques bonnes exceptions près quand même, comme les armes de destruction massive de Saddam ! -, le problème c’est qu’elles sont trop souvent superficielles et incomplètes.
Pas besoin de chercher bien loin pour trouver un exemple : le 20h de ce soir. On parlait de la chute du prix du baril et de ses conséquences sur les sociétés du secteur para-pétrolier : Vallourec, Technip, etc. Des entreprises qui sont évidemment en difficulté en ce moment. Mais sur les 4 minutes du thème il y en avait 3 sur les emplois qui vont être supprimés en France ! Pas un mot sur le bonus de la baisse du prix du pétrole sur le déficit commercial du pays ni sur le (petit mais réel) coup de pouce au pouvoir d’achat des ménages. Plop. On était donc mal informé mais pas avec des informations fausses, simplement avec une vision totalement superficielle et tronquée du sujet.
Le problème c’est que faire des analyses ça prend du temps. Et puis présenter les choses de manière plus complète, c’est “donner des leçons d’économie” et donc vexer les gens. Cf. Barre.
Et malheureusement ça ne vaut pas que pour l’économie. Comment être bien informé sur la crise du Moyen-Orient si on n’a pas été, un peu au moins, revoir l’origine des frontières de la Turquie, de la Syrie et de l’Irak, les causes des salades entre chiites et sunnites, les bases du wahhabisme ?… Tout ça est sur internet.
Alors les médias, la CIA ou les gros méchants de tous poils ont bon dos. On est mal informé aussi quand on le mérite.